LGV : un médiateur nommé, à 4 jours de la manifestation d'Hendaye
Rédaction - 19/01/2010 | eitb.com |
Les élus du Sud Pays Basque l'avaient souhaité, la Région ne s'y opposait plus : Claude Liebermann a été nommé médiateur du tronçon Bordeaux-Espagne... après avoir été celui de Tours-Bordeaux.
En nommant ce mardi matin un médiateur pour le tronçon de nouvelles voies LGV entre Bordeaux et l'Espagne, en la personne de Claude Liebermann, le Préfet de la Région Aquitaine aurait ainsi souhaité répondre favorablement à la demande des élus du sud du Pays Basque, qui n'ont pas attendu l'officialisation du tracé ouest le lundi 11 janvier dernier pour réclamer de l'Etat la prise en considération de l'utilisation des voies existantes entre Bayonne et Irun.
Relayée ce week-end par Alain Rousset (lors de l'assemblée générale d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara) et par le sous-Préfet Eric Morvan lors de ses voeux aux élus hier matin, cette nomination a été accueillie "avec attention" par le collectif opposé à la création de nouvelles lignes LGV, à quatre jours de l'appel à manifestation du 23 janvier à Hendaye, qui réunira Pays Basque sud et nord contre ce projet, et, au-delà, accueillera des délégations de la Gironde, du Tarn mais également d'Italie.
Membre du sérail SNCF, Claude Lieberman est comme la plupart des intervenants de ce dossier un haut fonctionnaire issu de la filière des Ponts et Chaussées, à laquelle les gouvernements quels qu'ils soient n'ont jamais caché leur "attachement".
Les deux derniers Présidents de l'opérateur Réseau Ferré de France en sont sortis, tout comme le Secrétaire d'Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau, ou encore le "médiateur gouvernemental" Philippe Eyssig dont l'activité de lobby pour l'autoroute ferroviaire avec la LGV ne cherche plus à se dissimuler.
"Quand on parle de médiateur", réagit Victor Pachon pour le CADE, "on a tout de même l'impression de voir arriver le profil d'un adepte des nouvelles lignes".
Avant de conclure : "L'avenir nous dira s'il s'agit d'un interlocuteur prêt à discuter avec nous de l'utilisation de voies existantes, ou s'il s'agit juste d'un os à ronger jeté aux élus qui s'opposent à ce projet voulu par le gouvernement et la Région".
Présentation sommaire de Claude Liebermann
Ancien vice-président UMP du Conseil Général du Puy-de-Dôme de 1998 à 2004, Claude Liebermann a souvent été présenté comme "l'homme de la dernière chance" par RFF.
En 2006, il est ainsi propulsé sur de nombreux dossiers contestés comme la LGV Rhin-Rhône en 2006, qui fixe historiquement la 1ère participation financière des collectivités territoriales à un tel projet d'Etat), puis, la même année, est nommé comme "Monsieur Financement" du tronçon Nimes-Montpellier (selon les termes utilisés par RFF dans ses courriers internes).
En juin 2009, à la demande du 1er Ministre, il est nommé médiateur du tronçon Tours-Bordeaux.
Le dossier est actuellement entre les mains du Conseil d'Etat.
Sur ce même dossier, le 8 décembre 2009, Claude Liebermann était intervenu auprès du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques pour faire passer la contribution des Pyrénées Atlantiques sur la partie Tours-Bordeaux de 53 millions d'euros comme voté en 2008, à 100 millions d'euros comme ré-actualisé.
Cette demande avait été validée, dans l'attente de "contreparties" comme l'espéraient ses signataires comme Jean-Jacques Lasserre ou Max Brisson.
Prises de positions connues de Claude Liebermann
Sur tous ces dossiers, Claude Liebermann est intervenu avec une déclaration d'intention claire assortie d'une affirmation intangible.
"Les demandes de tous les partenaires, financeurs ou non, doivent être écoutées, elles ne pourront pas toutes avoir une suite favorable mais elles doivent systématiquement être analysées" a-t-il déclaré lors du dossier de la LGV Rhin Rhône.
Et d'autre part : "Les décisions antérieures actées, notamment, par la Déclaration d'Utilité Publique et la Décision d'Approbation Ministérielle sont des données de départ qui ne seront pas remises en cause".
Un exercice présenté comme celui d'un équilibriste, récompensé depuis par une Légion d'Honneur remise le 1er janvier 2009 par le Ministère de l'Ecologie et de l'Environnement.