Les anti-LGV continuent de peaufiner leurs arguments.© photo Émilie drouinaud
Publié le 10/07/2014 à 06h00, modifiée 10/07/2014 à 09h21par Valérie Deymes
La Coordination 47 demande la suspension de l’enquête publique.
Ils n'ont pas l'intention d'abandonner le combat et s'attellent tous les jours à l'entretenir : les membres de la Coordination 47, collectif des associations anti-Ligne à grande vitesse de Lot-et-Garonne, reviennent à la charge. Ils ont ainsi écrit un courrier aux élus du département (conseillers généraux, parlementaires et maires des communes concernés par le tracé) et au président de la Chambre de commerce et d'industrie de Lot-et-Garonne, les invitant à s'associer à eux pour une motion adressée au secrétaire d'État en charge des transports. Motion lui demandant de suspendre l'enquête publique prévue en octobre prochain par Réseau Ferré de France pour la LGV Bordeaux-Toulouse.
Et les anti-LGV de sortir leur arsenal d'arguments tournant autour de deux thèmes : « La vitesse n'est plus une priorité » et « Le financement de cette ligne est entouré d'un flou… épais ».
« La règle d'or »
Et de commencer par sortir l'amendement Savary, baptisé « la règle d'or » voté, mi-juin, par l'Assemblée nationale afin de freiner l'endettement de la SNCF. « Cet amendement annonce qu'il ne sera pas exigé de SNCF Réseau de financement sur les lignes nouvelles et il reviendra donc à l'État et aux collectivités territoriales qui souhaitent ces lignes de les financer ! »
Les membres de la Coordination 47 poursuivent sur ce chapitre en déclarant, courriers à l'appui : « Par ailleurs, nous avons interrogé le Parlement européen en la personne de Christina Ratcliff afin de connaître la hauteur du financement de l'Europe sur la ligne Bordeaux-Toulouse. Elle nous a confirmé que ce projet n'était éligible en terme de financement qu'au niveau des études et non de sa réalisation », précisent Patrick Vaccari et Catherine Aime de la Coordination 47.
Et leurs collègues d'embrayer sur « la vitesse ». « La SNCF elle-même, dans plusieurs rapports, fait part de la nécessité d'investir dans des trains plus modernes, plus légers, ne dépassant pas les 250 km/h et moins coûteux tant au niveau de l'investissement qu'au niveau de l'entretien. La technologie des TGV français dont on nous vante les mérites est obsolète. »
Autant d'arguments qui incitent les anti-LGV à demander la suspension de l'enquête publique en espérant surtout voir ce projet LGV rayé de la carte. D'ailleurs dans le rang des militants (anti-LGV), l'agacement monte tant et si bien que leurs porte-parole restent quelque peu inquiets des éventuelles actions qu'ils ne pourraient maîtriser pendant le passage du Tour de France en Lot-et-Garonne. « Les autorités nous ont proposé un terrain en marge du passage pour que nous puissions y mettre nos banderoles. Nous l'avons refusé. Nous étions à un peu trop à l'abri des regards », conclut Charles d'Huyvetter qui espère néanmoins, un passage du Tour « sans perturbations ».
Source : http://www.sudouest.fr/2014/07/10/les-anti-lgv-sortent-l-arme-financiere-1611179-731.php