Publié le 20/01/2014 à 03:49
Le mois de mars ne se passera pas sans eux. Message clair des opposants à la ligne à grande vitesse, réunis samedi à Barbaste en provenance des Landes, de la Gironde, du Tarn-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques et de Lot-et-Garonne. Les associations ont l’intention de se mêler de ce qui les regarde : les élections municipales. L’attaque a déjà commencé. À Caudecoste, pour ne citer que cette commune, un tract de Défense du patrimoine caudecostois vient de fleurir, quelques semaines avant le printemps.
Multiplié par trois
Ce n’est qu’un exemple «car nous allons saisir l’ensemble des maires des communes de Lot-et-Garonne», expliquent ensemble Jacques Doucet et Claude Semin, de la Coordination 47. Sans oublier les conseillers généraux dont le second nommé croit savoir «qu’ils sont désormais une majorité à pouvoir voter contre la participation du département au tronçon Bordeaux-Toulouse
[…] Ce n’est pas parce que la LGV ne passe pas partout que l’impact financier sera limité aux seules communes traversées». Patrick Vaccari, l’un des porte-parole de cette même Coordination 47, évoque «un triplement des sommes prévues au départ sans que l’on puisse savoir quelles sont les clés de financement entre Agen, le département, la région et l’État».
Tribunal administratif
L’assemblée de samedi a permis de définir six axes de percée dans le camp ennemi. Les anti-LGV entendent frapper aux portes parisiennes, considérant ne pas avoir été entendus à l’échelon régional et départemental mais n’oublie pas les élus locaux en voulant donc les saisir lors de la campagne électorale. Ils attendent également de pied ferme l’enquête publique qu’il considère «totalement illégitime». C’est d’ailleurs le sens du double recours introduit auprès du tribunal administratif de Paris (lire nos précédentes éditions). Il serait d’ailleurs étonnant que ces mêmes opposants ne se fassent pas entendre lors de cette consultation publique. Dans le même esprit, ils n’ont pas donné de détails sur «d’autres recours juridiques» qui pourraient voir le jour cette année.
31 millions du km ?
Autre axe de cette campagne dans la campagne, le coût de la réalisation, 31 millions d’€ au kilomètre de voie. «Un projet deux fois plus cher entre Bordeaux et Toulouse que la LGV Est, qui est toujours déficitaire». Au passage, Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) est accusé de mensonge pour avoir dit que les 7,8 milliards affichés en décembre 2012 dans un document public «est une erreur. De qui se moque-t-on ?».
La rentabilité reste aussi un thème dans le thème, et les opposants maintiennent que le nombre de passagers établi par Réseau Ferré de France est surestimé. «C’est l’une des tricheries de RFF car la seule justification est de dire que Toulouse, quatrième ville de France, ne peut pas ne pas avoir de LGV». Au cours de la conférence de presse, et sur le coût toujours, il n’a pas été fait mention du devis, et des clés de répartition du tronçon passant par Layrac, dont les représentants associatifs («Ouvrons l’œil) étaient absents. Layrac, où la LGV pèse aussi sur les élections à venir.
La Dépêche du Midi St.B.