28/09/2013 Béatrice MOLLE
On le savait depuis le mois de juillet, après le report à l’après-2030 par le gouvernement de la construction de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Hendaye. Vendredi, officiellement, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques a voté la suspension des paiements pour la réalisation du tronçon Tours-Bordeaux de la LGV jusqu’au lancement des travaux “reliant Bordeaux à la frontière espagnole” et a “autorisé le président à conduire l’ensemble des démarches nécessaires à la poursuite du projet LGV sur la branche Bordeaux-Espagne”. Notamment les procédures administratives et foncières “qui ont vocation à rendre possible” ce projet. Tels sont les termes de la délibération votée vendredi à Pau. Quelque 48 conseillers généraux ont voté pour, deux contre (Alain Iriart et Jean-Marc Grussaute), deux abstentions (Marie-Christine Aragon et Kotte Ecenarro). Dans son discours de présentation, Georges Labazée (PS), président du conseil général, affirmait que malgré cette délibération, le combat pour la LGV Bordeaux-Espagne “continue”, ajoutant qu’il serait “inconséquent” que l’Y basque soit mis en service en 2017-2018, en même temps que la Tours-Bordeaux, “et que nous n’ayons pas entre la frontière espagnole et Bordeaux une LGV digne de ce nom”. Et d’annoncer la couleur en lançant : “Suspendre, c’est être prêt à reprendre.”
“Ouf” de soulagement, selon ses propres termes, pour Jean-Jacques Lasserre (MoDem), président du groupe Forces 64, qui regrettait “le renvoi aux calendes grecques des projets LGV de Bordeaux vers Bayonne et Pau”. L’occasion pour l’opposant de réitérer son attachement à l’arrivée de la LGV dans le département tout en affirmant auprès de l’AFP qu’“aujourd’hui, il n’a plus été question d’une suspension des paiements jusqu’au début des travaux de la LGV Bordeaux-Espagne, mais d’une suspension tout court”. Jean-Jacques Lasserre a dénoncé le temps et l’argent gaspillés : “Il aura fallu deux ans et presque 31 millions d’euros perdus pour convaincre le conseil général des Pyrénées-Atlantiques”, a-t-il conclu. Même tonalité pour le chef de file de l’UMP, Max Brisson, qui interpellait G. Labazée pour qui, selon lui, précipiter le financement entre Tours et Bordeaux montrait au gouvernement “notre engagement afin que priorité soit donnée aux liaisons Bordeaux-Hendaye et Bordeaux Pau”. M. Brisson remarquait que 31 millions d’euros avaient été versés pour des travaux se déroulant aujourd’hui en Poitou-Charentes et demandait le remboursement de cette somme.