La contestation contre de nouvelles voies LGV au Pays Basque nord prend de l'ampleur. Photo : CADE
Rédaction - 14/10/2009 | eitb.com |
La manifestation anti-LGV de ce samedi 17 octobre à Bayonne, à 17h, devrait rassembler de très nombreux opposants aux nouvelles voies LGV en Pays Basque nord, mais également bien au-delà.
La protestation populaire contre de nouvelles voies LGV en Pays Basque nord et "pour l'aménagement des voies existantes" est présente dans beaucoup de têtes, à quelques jours de la manifestation prévue le samedi 17 octobre à Bayonne, à 17h devant la salle Lauga.
Les populations concernées par le fuseau "probable" de passage des voies ne devraient pas manquer de faire entendre leur contestation, alors qu'est également annoncée une délégation du Sud-Gironde qui participera également à la manifestation.
Un dialogue désormais impossible
La volonté d'un "passage en force" de la LGV n'a sans doute jamais été autant perceptible que depuis que furent rendues publiques les conclusions d'une contre-étude indépendante suisse de la CITEC, le 8 septembre dernier, demandée par les 29 maires des trois communautés de communes du Sud Pays Basque.
Déjà mise à mal par les hypothèse de fret en hausse linéaire jusqu'en 2020, la thèse de la saturation des voies existantes (pas attendue avant un demi-siècle) aurait pu être reléguée à l'état de mythe, si l'opérateur ferroviaire RFF, la région Aquitaine et d'autres pro-LGV, n'avaient dégainé leur ultime conviction : "la LGV est nécessaire à la continuité du réseau européen".
Face à ce nouveau dialogue de sourds, dénonçant un investissement inutile et prédateur d'environnement, le collectif aura un seul mot d'ordre samedi : "Contre la LGV et pour les voies existantes !".
"Ne pas attendre que les décisions finales soient prises"
Après avoir contesté pied à pied les arguments de l'opérateur Réseau Ferré de France (RFF) et s'être faits qualifiés "d'ennemis du progrès" depuis plus de 16 ans par les grands élus du département et de la Région, les opposants aux nouvelles voies LGV haussent désormais le ton, avec un appel à les rejoindre dans la rue "aux côtés des élus opposés au projet", souligne le communiqué du Collectif des Associations de Défense de lEnvironnement (CADE).
Pour le CADE, on peut "arrêter le train" en prenant conscience que "les décisions de RFF ne sont pas encore prises".
Pour son porte-parole, Victor Pachon, la logique de cet investissement n'est pas dans l'utilité générale, mais dans l'intérêt particulier de certains.
"Depuis des années, lEtat français et ses complices, les Grenet, Lamassoure, Rousset et autres veulent imposer leur projet de ligne ferroviaire à grande vitesse. Ce projet démesuré et qui massacrera notre cadre de vie a pour principal objet de satisfaire les appétits financiers sans limites des grands groupes du BTP et du lobby ferroviaire !".
Et de rappeler que, depuis 16 ans, les associations sopposent à ces projets, "disent et redisent que la voie ferrée existante est sous utilisée", tandis que, dans le même temps, "les soi-disant responsables ont tapé en touche, ont ricané, ont ignoré ces avertissements".
Les nouvelles voies LGV deviennent dès lors le symbole d'une démocratie bafouée ("5 référendums locaux en Pays Basque nord ont donné une écrasante majorité au non", rappelle le CADE), et régulièrement nourrie d'hypothèses variables et de promesses kleenex.
Avec comme seules armes "la conviction d'avoir raison techniquement et économiquement", les opposants appellent désormais avec insistance les citoyens, associations et élus à les rejondre, afin de prendre enfin la main sur ce dossier...
Bizi et les Verts du Pays Basque soutiennent la manifestation
Le collectif basque Bizi constitué sur l'urgence climatique et le groupe des Verts au Pays Basque appellent par communiqués de presse respectifs à soutenir la manifestation du 17 octobre à Bayonne.
Pour Bizi, "ceux qui pensent qu'on combattra le changement climatique en transférant quelques parts de marché de l'avion au bénéfice d'un TGV de plus en plus rapide n'ont pas pris la mesure exacte des changements à venir".
De leurs côtés, les Verts le dénoncent également, ""dans un contexte de crise économique et financière que nous connaissons, vouloir réaliser un projet au coût pharaonique, destructeur despaces naturels et urbanisés est une opération irresponsable".