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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 11:46

 

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02/04/2010


Sébastien VAÏSSE


On ne cesse de le répéter, mais les estimations avancées par RFF pour justifier le projet LGV soulèvent clairement des interrogations. D'ailleurs, selon les propres termes de Christian Maudet, chef de la mission des Grands Projets du Sud Ouest dont fait partie la LGV, les prévisions de trafic fret sur lesquelles se base RFF pour justifier une nouvelle ligne «ne sont que des hypothèses».


En effet, si d'un côté, la SNCF affiche, pour le seul premier trimestre 2009, un déficit de 496 millions d'euros, dont 173 millions pour le transport de voyageurs, y compris pour sa branche la plus rentable, les TGV dont un sur cinq serait déjà déficitaire. D'un autre un document officiel de la SNCF, transmis en février dernier au Conseil Economique et Social de la Région Aquitaine, témoigne d'une chute de 49 % du fret en Pays Basque Nord pour 2009, balayant ainsi les prévisions «hasardeuses» présentées par la Commission particulière du débat public en 2006 et selon lesquelles, «l'augmentation du trafic, selon les prévisions, devrait plus que doubler d'ici 2 025».


49 % au triage d'Hendaye

Concrètement, le volume de marchandises transportées en 2009 est en baisse de 23 % par rapport à 2006 sur l'Aquitaine (-53 % sur la même période pour l'activité fret d'Hendaye dont une baisse de 49,3 % pour la seule année 2009). Rappelons en outre les 10 % d'augmentation du déficit d'exploitation avancés par le rapport d'Audit mandaté par la direction nationale du fret SNCF. Rapport qui préconise d'ailleurs sur les centres de triage de Bayonne et Hendaye la suppression de 65 agents, soit 40 % de l'effectif.


L'argument d'un fret ferroviaire à l'agonie alors qu'il ne représente tout au plus que 5 % des marchandises transportées sur le territoire, ne pèse donc pas bien lourd dans la balance, comme en témoigne le rapport régional de la SNCF. D'autant qu'en mai prochain devrait être signée la convention entre l'Aquitaine et l'Aragon pour la réouverture du tronçon «Pau-Canfranc». Objectif : «soulager» le transit du fret entre la France et l'Espagne, soit près de 3 millions de tonnes... Faisant fi de la réalité, RFF déclare de son côté ne disposer d'éléments fiables «que pour l'année 2008», en l'occurrence une évolution du trafic fret au niveau du Pays Basque «supérieure de près de 10 % par rapport aux prévisions présentée lors du débat public en 2006».


Double cause

A l'origine de cet effondrement, bien évidemment la crise... mais pas que. Selon le rapport régional de la SNCF, si la fermeture de l'exploitation Celanese du bassin de Lacq impacte le volume global du fret, il semblerait que la double concurrence, des transporteurs routiers qui grâce à leur baisse des prix «ont renforcé leur compétitivité», et de la société allemande Euro Cargo Rail (ECR, filiale de Deutsche Bahn), ait également un impact significatif. La concurrence inter-modale représente sur l'Hexagone «13 à 15 % du tonnage». Elle «dépasse les 30 % dans les Pyrénées-Atlantiques» précise le rapport. Nul besoin de préciser que la décision de la SNCF de déserter tout ce qui touche au transport par wagons isolés jugé «très faible voire nulle tant (sur un plan) économique que commercial», joue en faveur de la concurrence.


 

Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20100402/191798/fr/LGV--largument-du-fret-deraille

 

 

 

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