Dans le cadre des négociations de Copenhague, et dans la logique de la loi Grenelle 1, les associations pour les alternatives aux LGV soutiennent la volonté de la France de promouvoir le transport ferroviaire par rapport à la route, afin d’améliorer le bilan carbone des transports. Néanmois, les associations regrettent que la seule option envisagée soit celle de création de LGV, au détriment de solutions alternatives, en particulier la régénération des lignes existantes.
En réalité, les conséquences pour le réchauffement climatique de la création de LGV sont les suivantes :
un ravage du territoire, avec une augmentation des terres occupées (en contradiction avec la loi Grenelle 1 préconisant l’économie des terres agricoles)
une dégradation des trafics TER et fret, au profit d’une focalisation exclusive sur le transport voyageur à grande vitesse. Les transports TER et fret héritent ainsi de voies vieillissantes, non entretenues, non sécurisées, ce qui entraine une dégradation des conditions de circulation des trains. Ceci n’est pas dans une logique d’aménagement du territoire pour tous, ceci ne favorise pas le report du transport routier sur le fret ferroviaire.
un report modal limité : l’amélioration du service voyageurs à grande vitesse se fait au prix d’un investissement dispendieux, qui se répercute finalement sur l’usager. Les tarifs pratiqués limitent ainsi l’attractivité de la solution ferroviaire pour les particuliers, donc limitent les économies d’émission de CO2.
La solution de régénération des voies existantes permet, au contraire, de répondre à l’objectif de report du transport (particuliers et marchandises) de la route sur le ferroviaire. En effet, en améliorant les conditions de circulation des trains, on permet un gain de temps, on libère des créneaux pour la circulation de nouveaux trains, on améliore la sécurité. Cette solution s’avère infiniment moins coûteuse à l’Etat et à l’usager, donc se solde par une meilleure attractivité du ferroviaire. De plus, elle ne consomme pas de nouvelles terres agricoles.
En conséquence, le collectif demande a ce que l'Etat s'engage, sur les projets LGV en cours et à venir, à faire étudier par des experts indépendant de RFF les solutions alternatives plus respectueuses de l'environnement et du climat. Cette demande est conforme à l’esprit de la loi Grenelle 1 qui stipule, dans son article 1 : « Pour les décisions publiques susceptibles d'avoir une incidence significative sur l'environnement, les procédures de décision seront révisées pour privilégier les solutions respectueuses de l'environnement, en apportant la preuve qu'une décision alternative plus favorable à l'environnement est impossible à un coût raisonnable. »
Association Alto (opposants de la mayenne)