12/03/2011
Pierre MAILHARIN
Mardi matin, six courriers identiques, cosignés par les associations écologistes ACE et le Cade, ont été postés dans des boîtes aux lettres du Pays Basque à l'adresse des maires de Hendaye, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Bidart, Guéthary et Biarritz. A l'intérieur des missives, une exhortation des édiles municipaux à s'engager en faveur de la protection des flancs maritimes de la côte basque, menacés, entre autres, par le projet du port de Pasaia (lire le JPB du 23 février).
Les collectifs de défense de l'environnement leur demandaient, en substance, d'«effectuer un pas décisif vers la protection de la biodiversité marine en soutenant le projet de couloir écologique marin, dans le cadre de la convention pour la protection de l'environnement marin de l'atlantique du Nord-Est (OSPAR)».
Sur les six maires pris à partie, seuls deux ont accepté de s'exprimer, entre jeudi et vendredi. Peyuco Duhart (Saint-Jean-de-Luz) nous a indiqué «qu'il n'avait pas vu la lettre et ne pouvait donc pas réagir pour l'instant», Jean Jaccachoury (Bidart) a fait savoir qu'il n'avait pas eu le temps de prendre connaissance du message, Didier Borotra n'a pas pu ou souhaité communiquer. Enfin, Guy Poulou (Ciboure), contacté hier, n'aurait tout simplement pas reçu le courrier en question.
Seuls Sallaberry et Larrousset
Jean-Baptiste Sallaberry (Hendaye) et Albert Larrousset (Guéthary) ont, eux, été plus prolixes. Le premier nous a signifié son adhésion à ce couloir écologique marin : «J'y suis favorable. Il faut regarder ce qui va se faire, il peut y avoir des répercussions sur Hendaye. Après, je ne pense pas que cela se passe au niveau des communes. J'ai donc transmis ce courrier à la vice-présidente écologiste du Conseil régional, Mme Alcorta. Je sais également que le Conseiller général a écrit au président du Conseil général».
Albert Larrousset pense, lui, que c'est encore plus haut, à l'échelle de «l'Etat français et des Affaires maritimes» que cela se joue. Il approuve également l'idée du sas de protection de la biodiversité marine, mais estime que sa mise en place doit être concertée : «Je pense que c'est une bonne solution. Le seul bémol que je mettrais, c'est qu'il faut que tous les gens soient mis autour de la table et qu'on n'oublie pas la pêche. A condition qu'il y ait un règlement intérieur, la pêche ne doit pas être interdite».
Victor Pachon (Cade), ne dit pas autre chose : «Je suis moi-même pour la protection de la pêche. Dans un premier temps, il faut que les maires prennent parti. Après, il doit y avoir une table ronde avec les différents acteurs, économiques, touristiques, de la pêche. Pour le moment nous n'avons pas de religion sur qui va le mettre en route et qui va gérer ce couloir». Ce «corridor» pourrait faire deux à trois kilomètres de large (à partir du rivage). Il s'étendrait de Donostia à Biarritz. En attendant de réfléchir aux modalités de sa mise en place, deux maires viennent en tout cas de se jeter à l'eau.