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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 08:39
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12/01/2010

Goizeder TABERNA

Suite à la réunion du Comité de pilotage (Copil) du projet de LGV effectuée hier, à Bordeaux, une certitude persiste : de nombreux points restent encore à définir. Ainsi, le Copil a confié à Réseau ferré de France (RFF) la réalisation de plusieurs études avant que le gouvernement fasse les choix définitifs.

Au cours d'une réunion présidée par le préfet Dominique Schmitt, coordonnateur du projet, et en présence du président (PS) du conseil régional de Midi-Pyrénées et du président (PS) de la région Aquitaine, le Copil a retenu un fuseau de 1 000 m qui passera à l'ouest d'Ascain, pour la quasi-totalité du projet GPSO. Cette proposition sera présentée au ministre de tutelle qui devra ensuite la valider.

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Certains tronçons demandent davantage de réflexion sur «les conditions de mise en place du tracé» que d'autres. Ainsi, le Copil a demandé à RFF «d'accroître la concertation avec les élus et les acteurs du Pays Basque» et de réaliser de nouvelles études qui tiennent en compte le paysage et l'environnement. Afin que le ministre de l'Ecologie puisse prendre sa décision, RFF devra poursuivre l'évaluation financière afin de savoir si le budget initialement prévu répond aux besoins du projet, notamment, après avoir décidé d'enfouir 60 % des voies en Pays Basque, et pas 30 % comme il était prévu.

A la prochaine réunion, les promoteurs de ce projet auront entre les mains les nouvelles prévisions du fret, puisque les études ont été lancées voilà six mois.

En marge de ces travaux dont les résultats sont attendus pour la réunion du Copil du mois de mai, le Comité gare de Bayonne devra approfondir les études concernant cette desserte. C'est alors qu'ils analyseront la capacité de cette gare et la nécessité de la déplacer ou pas vers le pont Grenet.

Le Copil a, par ailleurs confirmé le développement du service régional à grande vitesse. Comme le signalait le préfet de région Dominique Schmitt, «cela ne représentait pas une fonction marquante à l'origine, mais va améliorer, à l'avenir, le projet global». Ainsi, les TER et les TGV seraient complémentaires.

A valider                                                                                                                                      

A présent, les acteurs de ce projet devront «rechercher le meilleur tracé possible à l'intérieur du fuseau de 1,000 m, dans la perspective de lancer l'enquête publique en 2 011», a indiqué le préfet D. Schmitt. Ces propositions de fuseau sont consultables sur le site www.gpso.fr. Le périmètre sur lequel se poursuivront les études pourrait être validé par le ministre dans la foulée de la réunion du Copil prévue en mai. L'emprise définitive des lignes sera de 70 à 80 mètres en moyenne.

Pendant la réunion, à l'extérieur, des opposants au projet ont tendu des banderoles à proximité du lieu de la réunion et une délégation comprenant notamment des habitants de Grisolles et Pompignan (Tarn-et-Garonne) ainsi que le maire d'Ascain (voir encadré) a été reçue par le préfet Schmitt dans l'après-midi.

L'annonce du tracé des nouvelles Lignes à grande vitesse (LGV), dont celle qui doit traverser le Pays Basque, constitue un «gigantesque attrape-couillons», a estimé le Collectif d'associations de défense de l'environnement (Cade) qui dénonce une volonté de «passage en force».

«Ces gens étaient théoriquement réunis pour débattre, mais le tracé était déjà connu et publié depuis trois jours sur Internet», a assuré Victor Pachon, président du Cade. «C'est à l'image de la démarche de Réseau ferré de France (RFF), avec une pseudo-concertation qui est un gigantesque attrape-couillons», a commenté M. Pachon, estimant que «tout est fait pour passer en force».

Ce même mot revient dans la bouche des Verts et Europe Ecologie Aquitaine qui ont pris connaissance «avec amertume et colère» des choix des fuseaux LGV. Alors qu'on ne les attendait pas aussi virulents sur ce sujet à la veille des élections régionales, les écologistes ont voulu marquer leurs limites.

Enjeux des élections

«Cette affaire va être un des enjeux principaux des élections régionales. Il ne sera pas possible pour les écologistes de construire une majorité avec les socialistes si on ne revoit pas la copie», a déclaré M. Mamère, membre des Verts. «Nous serons du côté de ceux qui se battent contre ce projet d'infrastructure», a-t-il promis.

De la même manière, Jean-Jacques Lasserre n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Cette fois, clairement opposé à la «création d'une ligne nouvelle entre Bayonne et l'Espagne», le président du Conseil des élus, Vice-président délégué du Conseil général et conseiller régional d'Aquitaine considère que «la question du fret et du trafic de marchandises a été insuffisamment réfléchie et débattue». Et d'ajouter : «D'ailleurs, le projet espagnol est pour sa part un projet pour les voyageurs, pas pour le fret. Il faut rétablir la vérité». Jean-Jacques Lasserre relève que la traversée du Pays Basque n'est pas la seule solution possible et propose «la traversée centrale des Pyrénées», affirmant que «le Gouvernement d'Aragon est prêt à discuter».

Manifestation à Hendaye

Les Verts et Europe Ecologie Aquitaine, eux, se contenteront de la traversée de la Bidasoa, puisqu'ils lancent un appel à manifester le 23 janvier à Hendaye. Une manifestation organisée par le monde associatif et soutenue par les élus. Du reste, la mairie de Saint-Pée-sur-Nivelle a organisé des bus pour s'y rendre. Les inscriptions peuvent se faire à la mairie ou par téléphone.

Courrier au Premier ministre pour la mise en pace d'un médiateur

Les élus du Pays Basque n'étaient pas conviés à la réunion du Comité de pilotage. Le préfet de la région Aquitaine, Dominique Schmitt, a pourtant reçu le maire d'Ascain, Jean-Louis Laduche, qui s'était déplacé avec trois de ses adjoints. Le préfet de région leur a promis qu'il enverrait, avec le préfet des Pyrénées-Atlantiques, un courrier au Premier ministre, François Fillon, afin de lui demander la désignation d'un médiateur. Reste à définir la fonction de ce médiateur. Lorsqu'il parle de médiateur, le président du Conseil régional Alain Rousset pense à la médiation concernant les indemnisations des terrains préemptés pour la construction de la nouvelle LGV. Les élus des trois communautés de communes concernées par cette nouvelle ligne pensent plutôt à la mise en place d'un intermédiaire entre les promoteurs et les opposants, afin qu'il reprenne les études des uns et des autres, et qu'il rende un rapport au ministre de tutelle. Jean-Louis Laduche a, tout de même, qualifié d'important l'engagement de M. Schmitt.

La délégation basque a, par ailleurs, obtenu que les élus concernés soient entendus avant le Comité de pilotage du mois de mai. Jusqu'à ce jour, la principale instance de concertation était le comité territorial, mais les élus la trouvent insuffisante.

Satisfaite d'avoir été reçu par le préfet de région, la délégation azkaindar maintient, cependant, son opposition au projet de LGV tel qu'il est présenté. Avec les autres élus basques concernés, elle appelle ses concitoyens à manifester à Hendaye le 23 janvier.

 

 

Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20100112/176631/fr/Les-etudes-sur-LGV-prolongent

 

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