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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 07:43


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12/01/10

 

 

La compagnie ferroviaire prévoit une hausse de 23 % de ses recettes cette année, mais avant tout grâce à des opérations de consolidation. La situation financière va en revanche rester difficile, traduisant notamment la fin de l'âge d'or du TGV. L'endettement lui devrait passer de 7,8 milliards à 10,6 milliards d'euros.

Il va falloir continuer à faire le dos rond. Durement touchée par la crise l'an dernier, la SNCF ne prévoit pas en 2010 d'amélioration notable de ses comptes. C'est le constat qui ressort du budget annuel de la compagnie ferroviaire, qui doit être présenté le 20 janvier en conseil d'administration et dont « Les Echos » ont pu obtenir les principaux éléments.


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Une première lecture pourrait pourtant donner une vision autrement plus positive de l'activité du groupe public : son chiffre d'affaires devrait ainsi augmenter cette année de 23 % par rapport à 2009 (+ 30 % par rapport à 2007), dépassant le cap de 30 milliards d'euros. Guillaume Pepy a ainsi parcouru une partie du chemin qu'il s'était lui-même assigné à son arrivée à la tête de l'entreprise en 2008 (un objectif de + 50 % entre 2007 et 2012).


Il faut toutefois noter qu'une grande partie de cette croissance (+ 19 % sur un total de + 23 %) est due à des opérations de consolidation : en clair, la SNCF va bénéficier cette année de l'intégration dans ses comptes notamment de Keolis et d'Eurostar, dont elle a pris la majorité du capital l'an dernier. Si bien que la part de l'établissement public dans les revenus totaux du groupe va fortement diminuer, passant de 72 % en 2009 à 59 % en 2010, signe de la mutation de la SNCF.


Au-delà de ces opérations comptables, la croissance des revenus ne sera donc que de 4 %. Surtout, les ratios opérationnels de l'entreprise vont rester dans les basses eaux explorées l'an dernier. Ainsi la marge opérationnelle (l'équivalent de l'Ebitda) devrait certes progresser de 17,7 % par rapport à 2009, à 1,767 milliard. Mais, rapporté au chiffre d'affaires, le taux est de 5,8 %, contre 6,1 % en 2009 et surtout 10,3 % en 2008. Même période de vache maigre pour le résultat opérationnel courant, qui est estimé à 0,6 % des revenus en 2010, contre 0,3 % l'an dernier et 3,9 % en 2008.


La lecture de ces comptes donne du coup un écho particulier aux messages alarmistes lancés depuis plusieurs mois par la direction du groupe public pour la santé financière de son TGV. C'est en effet la dégradation spectaculaire de la rentabilité de la branche SNCF Voyages (les grandes lignes) qui explique ce revers de fortune financier. Autrefois unique générateur de cash de l'entreprise, l'activité va ainsi voir sa marge opérationnelle chuter de 16,4 % en un an, à 731 millions d'euros. Rapporté aux revenus générés par la branche, cela représente un taux de 10,2 %, contre 13,1 % en 2009 et 20,1 % en 2008, dernière année de l'âge d'or du modèle TGV. Cette tendance est anticipée du fait de l'évolution attendue des dépenses énergétiques et des péages acquittés pour faire circuler les trains, dont le coût combiné devrait augmenter de 15 % environ cette année.


La fin de la corne d'abondance du TGV devrait donc amener l'entreprise à revoir son modèle économique. En attendant, sa dette va connaître une forte augmentation. Alors que les investissements connaîtront un plus haut historique de 2,6 milliards en 2010, l'endettement devrait passer de 7,8 milliards à 10,6 milliards. La faute à la dégradation de la rentabilité, mais aussi à la consolidation dans les comptes de Keolis et d'Eurostar notamment, et de la dette qui va avec.


Ces chiffres, qui marquent un point bas dans le cycle de l'entreprise, pourraient toutefois être améliorés dans le courant de l'année. La compagnie ferroviaire n'a en effet pas encore intégré dans ses prévisions les conséquences possibles de plusieurs améliorations structurelles actuellement négociées, notamment concernant les trains d'aménagement du territoire qui ont occasionné l'an dernier 170 millions d'euros de déficit.

RENAUD HONORE, Les Echos




Source : http://www.lesechos.fr/info/transport/020308133262-les-comptes-de-la-sncf-vont-rester-au-point-bas-en-2010.htm

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