Patrick Vaccary (1er plan), Charles d'Huyvetter et Claude Semin portent la contestation depuis janvier 2010. Ils demandent un report de l'enquête publique de l'automne sur la ligne à grande vitesse. Photo./M.C.
Publié le 10/07/2014 à 03:51, Mis à jour le 10/07/2014 à 07:39
Agen (47) - Ligne à grande vitesse
Ils manifesteront sous une forme ou sous une autre lors du passage du Tour de France le 25 juillet. Les anti-LGV viennent d'écrire aux élus du département. Avec des arguments.
Dans quatre à cinq mois, la population aura la possibilité de s'exprimer sur les registres d'enquête publique portant sur le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse, 255 km permettant selon ses promoteurs RFF et Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) de rallier Paris via Tours en 3 heures et des poussières de lune.
Cette enquête publique administrative les opposants au projet l'attendent de pied ferme et fourbissent leurs arguments. Ils les développent dans un courrier daté du 7 juillet et adressé aux conseillers généraux, députés, sénateurs, maires des grandes villes du département.
La technique est usuelle. Les arguments le sont moins. Comme l'explique Jacques Doucet, l'un des porte-parole de la Coordination 47 des associations d'opposants, «de récentes décisions parlementaires et des déclarations de la SNCF» bouleversent le jeu de cartes selon les anti-LGV.
Quatre points : un amendement «Savary» du nom d'un député Gironde, permet d'instaurer une «règle d'or» pour la réforme ferroviaire votée en juin par l'Assemblée nationale. «Ce n'est plus la SNCF qui paie, mais ceux qui font demande, les collectivités locales et territoriales» analyse Claude Semin, autre membre de la Coordination 47. «La contribution de l'agglo d'Agen et du conseil général pourrait être multipliée par deux ou trois» soupèse Patrick Vaccary. «Les financements ne sont pas trouvés» appuie Semin.
Le financement toujours
Autre point, la vitesse. «Elle n'est plus une priorité» lâche Claude Semin. «Guillaume Pépy, le président de la SNCF, le dit lui-même. Regardez donc Berlin. Elle n'est desservie par aucune ligne à grande vitesse. Il existe un réel besoin de trains circulant de 220 à 230 km/h. C'est dans ce sens que la SNCF élabore un nouveau cahier des charges» et de nouvelles exigences pour le transport des passagers. Troisième argument, la SNCF et Réseau Ferré de France, toujours selon les opposants à la LGV, «donnent une priorité aux nœuds ferroviaires au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse», soit 31 des 255 kilomètres totaux du tronçon entre les deux villes.»
Quatrième et dernier élément de l'argumentaire, le financement des travaux de la LGV Bordeaux-Toulouse, soit 7,1 milliards d'€ aux dernières nouvelles. «Certains élus» estime encore Jacques Doucet «continuent de croire et d'affirmer que l'Europe financera le tronçon. C'est faux». Pour preuve affichée par les anti-LGV, la réponse d'une députée européenne, Christina Ratcliff, qui précise que la Bordeaux-Toulouse n'est éligible que pour les études, pas pour la réalisation. La Coordination 47 attend aussi le rapport du commissariat général à l'investissement, un rapport de 100 pages «dont nous n'avons pas obtenu copie.»
St.B.
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2014/07/10/1916035-les-anti-lgv-refont-le-tour.html