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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 11:32

 

 

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Dioxine, Gilly-sur-Isère

 

 

dimanche 28 novembre 2010


On nous rebat de nouveau les oreilles avec le Grenelle de l’environnement. Mais le droit à une terre, un air, une eau propres n’est pas pour demain, ni même pour aujourd’hui. En témoigne la pollution à la dioxine qui a touché Gilly-sur-Isère, près d’Albertville, en Savoie.

 

 

Le scandale écologique n’éclatera pas, du moins pas pour la justice. L’affaire va donner lieu à un procès pénal qui se tiendra à Albertville, les 29 et 30 novembre prochains. Mais on n’y jugera que des à-côtés – rien sur le fond. Je serai parmi les citoyens présents devant le palais de Justice, qui diront leur indignation.


Rappel des faits : l’incinérateur de Gilly-sur-Isère ferme en 2001, après la découverte d’un taux anormalement élevé de dioxine dans l’environnement. Cet agent cancérigène dépasse jusqu’à 750 fois la norme autorisée. Par mesure de précaution, 7 000 bovins sont abattus, 2 millions de litres de lait et 24 tonnes de produits laitiers détruits.


En mars 2002, deux cents riverains déposent plainte, persuadés que l’incinérateur a provoqué une flambée du nombre de cancers dans la population locale. Une information judiciaire pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui est lancée. Cinq ans plus tard, la plupart des procédures pénales sont annulées faute de preuves. Les expertises n’ont « formellement démontré » aucun lien de causalité entre la pollution et les cancers.


Novergie Centre-Est, filiale de Suez-Environnement, sera jugée lundi et mardi, en tant que personne morale, pour non-respect des normes environnementales. Mais les parties civiles s’estiment flouées, privées du procès équitable qu’elles attendaient. Corinne Lepage et Dominique Voynet, anciennes ministres de l’Environnement, seront appelées à la barre comme témoins. Elles avaient, à l’époque, mis en garde les préfets.


Toujours la même difficulté pour les consommateurs, les citoyens pollués, les victimes : la relation directe entre le produit toxique et la maladie est quasi impossible à établir pour chaque cas particulier. Les méfaits de ce qu’on appelle les « petites doses » (produits chimiques, isotopes radioactifs, etc.) peuvent être mis en évidence statistiquement, mais les actions de masse (les « class actions » aux États-Unis) ne sont pas légales chez nous. D’où la frustration et la colère des individus touchés et de leurs familles, qui s’estiment lésés, maltraités, méprisés…

 

 

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Molécule de dioxine  

yves-paccalet.fr


 

Source : http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article15264

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