Compte rendu de notre rencontre avec Eiffage :
Le lundi 14 avril, le CADE, à sa demande, a été reçu par le groupe Eiffage, constructeur du projet « Rive-Adour » près du pont Grenet.
Le site, ancienne usine à gaz, présentait des pollutions sévères et dangereuses, surtout en Hydrocarbures et cyanures. Le CADE surveille l’ensemble du site depuis 1996 et n’a pas cessé de réclamer une dépollution complète des différentes zones. GDF avait dépollué, imparfaitement apparemment, la zone qu’il avait hérité avec sa pollution au moment des nationalisations de la libération. Une partie (dite l’ilot Delage) était restée privée et polluée, puis acquise par l’agglo et revendue à Kaufman et Broad pour y construire le projet « Marinadour ». Malgré les nombreux avertissements et remarques du CADE, l’évacuation des terres polluées s’était passée de façon scandaleuse et pour les riverains et pour les travailleurs.
Sur la zone Est, Eiffage doit construire le projet ‘Rive-Adour » avec des logements, des bureaux, un parking souterrain et un hôtel 4 étoiles de 92 chambres….
Ce coup-ci le CADE a insisté pour obtenir de meilleures garanties.
Ici, la pollution coûtera 2,2 millions d’euros HT répartie ainsi : 200 000 euros pour l’ADEME, 1,5 millions pour l’agglo et 500 000 pour Eiffage. La partie GDF avait couté 760 000 euros, la partie Marinadour 5 millions, la partie centrale (agglo) 380 000 euros. Ce qui donne une idée de l’ampleur de la pollution.
Eiffage nous a présenté son plan de dépollution :
4850 t d’inertes non dangereux seront envoyés à la SITA de St Martin de Seignanx. 8500t de terres dangereuses de classe 2, 2550 t de dangereuses de classe 1 et 3300 dangereuse plus compl seront envoyées en Belgique en bateau.
La société retenue pour effectuer ces évacuations est OGD-ORTEC. Les terrassements et évacuations commenceront la deuxième semaine de Mai et dureront 3 à 4 semaines. Les terres dangereuses seront embarquées à Blancpignon sous les 48h et en attendant le retour du bateau (10 jours environ), seules les terres inertes seront manipulées et évacuées à St Martin de Seignanx. Il n’y aura donc pas de stockage intermédiaire à Bacheforès comme initialement prévu ni à quai après 48h.
Les conditions de travail des ouvriers doivent être respectées et une brumisation et une désodorisation pour neutraliser les odeurs sont prévues. Un pompage et un traitement des eaux est également prévu. Un drain périphérique captera les eaux qui seront envoyées en citerne pour traitement.
Les camions qui vont évacuer les terres seront ceux de l’entreprise Durruty. Le CADE a appelé à une grande vigilance sur ces transports et la responsable nous a répondu : « on sait que l’on sera surveillés comme l’huile sur le feu ». Ces transports seront accompagnés de bordereaux pour chaque camion notés sur un registre de chantier.
Des analyses seront menées en fond de fouille pour s’assurer des résultats.
Eiffage pense que le plan de recollement de dépollution (sorte de bilan de la dépollution) sera présenté en juin à l’ARS et la DREAL (nous pensons que se sera légèrement plus tard).
Le CADE considère que des efforts dans le bon sens sont accomplis ici. Evidemment, nous ne signerons pas de chèque en blanc et nous continuerons à surveiller le déroulement des opérations sur le terrain mais nous pensons que la veille citoyenne des associations porte ici ses fruits.
Pour être complets, signalons un point négatif : un ancien gazomètre sans doute remplis de jus les plus dangereux restera sur place dans la partie centrale appartenant à l’agglo. Le CADE aurait souhaité, pour une dépollution complète, alors que l’on va décaisser à quelques mètres de là, qu’une solution commune à l’agglo et Eiffage soit trouvée. Cela n’a pas été le cas.