Cañons, grottes, zones sablonneuses, corniche… les formes géologiques devant lesquels on s’extasie en se promenant se poursuivent aussi dans les fonds marins. (photo archives P. B. )
Publié le 31/05/2013 à 06h00
Par Édith Anselme
Le CPIE littoral basque organise une causerie-débat sur le projet Jaizkibel Amaharri, le mercredi 5 juin à 18 heures, au club-house du port de plaisance.
Le Jaizkibel et sa zone maritime ne cessent de dévoiler leurs richesses scientifiques, géologiques, naturelles, culturelles, sociales. Le projet Jaizkibel Amaharri vise à protéger et diffuser auprès du grand public et de la communauté scientifique, les valeurs d’un patrimoine en danger. José Manuel Cortizo, géologue amateur passionné, viendra, le mercredi 5 juin à 18 heures au club-house du port de plaisance, exposer les objectifs de ce projet, dans le cadre des Journées de mer. Le premier et le plus urgent des objectifs étant de faire une proposition internationale pour la protection du patrimoine géologique et de la biodiversité sous-marine et terrestre du Jaizkibel.
L’importance internationale de la géologie basque, et de la formation géologique du flysch, est écrite sur le grand-livre de pierre du Jaizkibel. Les strates calcaires, marneuses et siliceuses racontent des événements géologiques remontant à plus de cent millions d’années et qui ont abouti, en 2010, à inclure dans le réseau international des parcs géologiques le géoparc de la Côte basque, qui comprend les communes de Mutriku, Deba et Zumaia.
Des formes uniques
La formation géologique du Jaizkibel intégrée dans les strates les plus récentes du flysch basque, constitue son trésor le plus menacé. Ces couches du tertiaire ont été déposées dans une région sous-marine située à grande profondeur entre - 55 et - 42 millions d’années. Le soulèvement de la surface de ces sédiments marins s’est complété il y a 40 millions d’années, lors de la formation des Pyrénées. Les dernières recherches scientifiques prouvent clairement que Jaizkibel-Ulia est un joyau géologique recélant des formes uniques au monde et, nouvelles pour la science.
José-Manuel Cortizo souligne aussi que sa richesse préhistorique et historique, sa biodiversité marine et terrestre sont d’une incalculable valeur scientifique et culturelle.
Les formes géologiques - paramoudras, cañons, grottes, zones sablonneuses et corniches - devant lesquels on s’extasie en se promenant se poursuivent aussi dans les fonds marins. Inexplicablement, cette partie sous-marine n’est pas protégée par le réseau Natura 2000. Elle se trouve donc actuellement menacée par le projet de construction du grand port extérieur de Pasajes, même si celui-ci a pris du plomb dans l’aile dernièrement.
Un livre et un documentaire
« En nous appuyant sur une multitude d’études et de conclusions scientifiques, nous demandons aux administrations basques, nationales et européennes ainsi qu’à l’Unesco, la protection de la zone sous-marine du Jaizkibel par son inclusion dans le réseau Natura 2000, qui se limite actuellement au niveau de la côte terrestre. Le collège officiel de biologistes d’Euskadi et l’organisation internationale Oceana appuient cette requête », déclare José Manuel Cortizo, qui rajoute qu’il est logique et indispensable de réclamer aussi l’agrandissement de ce parc géologique de Zumaia à Biarritz, y compris les fonds sous-marins.
Le géologue annonce qu’un livre sera prochainement édité sur le mont Jaizkibel, en français, basque et espagnol. « Il n’en existait aucun expliquant le paysage et le spectacle », et des scientifiques et géologues tournent ensemble un documentaire pour mieux faire comprendre l’intérêt de la protection du Jaizkibel et de toute la Côte basque. José-Manuel insiste : « Le projet Jaizkibel Amaharri est très important et la participation de scientifiques le rend très crédible ».
Source: http://www.sudouest.fr/2013/05/31/le-jaizkibel-tresor-menace-1069959-739.php