12/01/10
L'établissement public va supprimer 1.400 postes en 2010, soit une tendance similaire à celle enregistrée les années précédentes. En revanche, le fret, en pleine restructuration, va connaître une forte contraction de ses effectifs.
Le chiffre est guetté tous les ans à pareille époque par les syndicats. Outre la trajectoire financière, le budget de la SNCF dévoile en effet également l'évolution à venir des effectifs de la compagnie ferroviaire. En 2010, ces derniers devraient être réduits d'environ 0,9 % au sein de l'établissement public, selon nos informations, soit la suppression de 1.404 postes sur un total de 155.202 personnes. C'est moins qu'en 2009, où la contraction a été de 1,1 % (- 1.774 emplois en moins).
L'évolution va toutefois être beaucoup plus spectaculaire pour Fret SNCF. Pour cette activité, environ 2.600 postes devraient être supprimés, soit une baisse de 18,6 % par rapport à 2009. Or l'an dernier avait déjà été marqué par une nette réduction des effectifs (- 1.763 emplois en moins).
Ces chiffres traduisent la grave crise traversée par le transport ferroviaire de marchandises en 2009 (- 25 % pour l'activité), mais surtout le plan de redressement mis en place par l'entreprise pour sauver son fret. Ce plan passe notamment par la quasi-disparition de l'activité de wagon isolé, à l'origine d'une grande partie des pertes. Il y a quelques semaines, les syndicats disaient même craindre entre 4.000 et 6.000 suppressions de postes pour cette division. Ce plan de redressement ne devrait pas avoir en revanche d'effets visibles sur les comptes du fret en 2010, dont le résultat opérationnel courant devrait s'établir à - 450 millions contre - 472 millions en 2009. Le budget retient également l'hypothèse d'une poursuite de la baisse du chiffre d'affaires, à hauteur de 11 %. Le document chiffre toutefois à environ 250 millions les économies devant être générées à terme par le plan de redressement.
Concernant cette restructuration du fret, la direction a déjà érigé le reclassement interne des cheminots concernés comme une de ses priorités. La compagnie ferroviaire devrait ainsi privilégier cette année la mobilité au recrutement externe au sein de l'établissement public. Ainsi, le groupe public ne prévoit pas de recruter plus de 1.800 personnes, alors qu'il a chiffré ses « besoins en compétences nouvelles » à environ 3.800 personnes. Le solde sera donc prioritairement pourvu en interne. Cela passera notamment par de la formation, avec un budget qui sera porté à 390 millions cette année.
Source : http://www.lesechos.fr/journal20100112/lec2_services/020308549881.htm