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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 07:49

 

GREG - PRENDRE SON TEMPS - NON A LA TCP!
envoyé par lespaceagreg. - Clip, interview et concert.



L'opinion - Tribune Libre

 


12/03/2010 Pantxoa TELLIER / EHBai


La LGV qui mobilise tant de monde contre elle, que ce soit au Pays Basque, en Aquitaine et même au-delà, est en fait un attrape-couillons contre lequel nous devons nous mobiliser ce dimanche 14 mars. (...)

 

Avec un coût estimé aujourd'hui de 17 milliards d'euros pour la section SEA Tours-Toulouse-Espagne soit au bas mot 5 000 euros en moyenne par foyer fiscal aquitain dont 2 750 d'intérêts, on veut faire de nous les cocus de la grande vitesse. En effet le financement prévu se fait du Sud vers le Nord et jamais dans l'autre sens.


C'est ce que confirme la maquette du financement proposée à nos élus ; où l'on voit que sur le seul tronçon Tours Bordeaux (7,2Md d'euros) dans la part du financement dévolue aux collectivités territoriales (24,89 % soit 1,8 Md d'euros), notre région s'est engagée à en assumer 57 % (1,02 Md d'euros) «avec les collectivités concernées» et qui plus est, prendra en charge la part des collectivités défaillantes (...)

 

Dans le même temps, la région Poitou Charente ne s'engage qu'à hauteur de 4,34 % (3 fois moins que l'Aquitaine) alors qu'elle est traversée de part en part par ce tronçon, mais estime que cette infrastructure ne sera pas suffisamment porteuse en regard des sommes demandées. (...) «La Région souhaite, rêve et fait le pari que le trafic sera au rendez-vous» ; encore un pari, encore des rêves, avec notre argent ; la réalité est toute autre.

 

Aucune étude de mobilité ne vient étayer ce rêve ; (...). On sait déjà que «l'explosion» attendue au niveau du trafic international n'est qu'un pétard mouillé. Le Y Basque (...) servira essentiellement à couvrir les besoins internes de mobilité de la communauté autonome et seule la capacité résiduelle sera affectée aux marchandises ; ce qui a obligé RFF à revoir sa copie et baisser de 20 % ses prévisions fausses de trafic fret. La preuve est faite que la ligne existante réaménagée peut qualitativement et quantitativement assurer la connexion transeuropéenne avec la péninsule Ibérique y compris lorsque le réseau classique sera mis à écartement européen (à long terme !)

 

«Les Maires du Pays Basque refusent de coopérer avec RFF, ce qui va nuire in fine à leur territoire» ceci est une culpabilisation indigne d'un élu de la république. L'attitude des élus de «terrain» justifiée par la connaissance qu'ils ont acquise sur le projet, grâce notamment au travail des associations et des études complémentaires, va à l'encontre du dogmatisme pro-LGV qui s'est installé dans les états-majors politiques. M. Frantxoa Maitia (vice président de région) auteur de cette menace déguisée, déclarait à propos du passage de la transnavarraise dans son village d'Ispura : «Le Conseil général, en agissant comme s'il voulait passer en force, fait violence à la population, à tout un territoire. Si j'étais dans l'exécutif départemental, je présenterais mes excuses à la population de Basse- Navarre». Son attitude aujourd'hui est de nature à mettre en cause la paix sociale et un jour où l'autre il devra en rendre compte mais auparavant, présenter ses excuses à la population du Pays Basque et aux Aquitains !

 

La grande vitesse n'a aucun effet sur le développement économique ni sur la diminution des gaz à effet de serre, une étude suédoise parue cet été, alors que ce pays exerçait la présidence de l'Europe l'a démontré.

 

Plusieurs pays européens ont renoncé à la grande vitesse dont le rapport coût - bénéfice n'est pas démontré. Les Pays-Bas viennent de publier De Volkskrant du 18-02-2 010 un bilan désastreux de leursLGV : Perte de 109 millions ? en 2009 (...)Raisons : surestimation de nombre de passagers et prix des tickets ( ...)

 

La SNCF abandonne des dessertes GV dans l'Est et le Nord alors que ces collectivités avaient financé les projets (...) .

 

Quelle étude est en mesure de prouver que si l'élite circulatoire (...) met 4 h 30 pour descendre de Paris au Pays Basque au lieu de 3 h 20, cela va compromettre le développement économique de notre territoire ? Que représente cette élite en terme de voyageurs ? Combien de trains faut-il pour déplacer ce beau monde ?

 

En effet, c'est pour cette élite (et aussi pour le plus grand profit de Bouygues, Vinci et autres Eiffages) que l'on construit ces réseaux dont on sait qu'ils ne seront pas rentables et que le contribuable paiera.

 

Aujourd'hui, 16 trains GL et 15 TER permettent un trafic de 1 700 000 personnes par an sur la côte basque soit en moyenne 150 personnes par train. 18 trains GL convenablement remplis (objectif SNCF : 80 % soit 800/train) permettraient un trafic de 5,2 millions de voyageurs par an, 15 TER 2,2 millions et 15 TCSP 1,6 million soit au total 9 millions de voyageurs par an sur la cote Basque (...), beaucoup plus que ne le permettent nos infrastructures. (...)

 

La ligne Pau Canfranc devait être réhabilitée et aurait permis de transporter jusqu'à 3 millions de tonnes de fret, la ligne Bayonne-Garazi est inopérante, toujours faute d'entretien, la ligne Bayonne-Pau est rendue dangereuse également faute d'entretien ; mais la région a fait un autre choix (...)

 

Le fret : miroir aux alouettes

Les chiffres les plus farfelus sont avancés toujours par F. Maitia qui visiblement a une connaissance (...) tronquée du dossier. En effet, annoncé en hausse (+46 % !), il est en réalité stable voire en baisse depuis 2002 selon la SNCF (...).

 

L'essentiel du trafic est dû à la différence d'écartement des rails entre la France et la péninsule Ibérique et disparaîtra donc complètement sur Hendaye lors de l'arrivée du Y et la mise aux normes UIC du réseau existant. (...).

 

Une partie importante du fret espagnol est constituée par les automobiles montées sur son territoire et destinées au nord de l'Europe. Or cette activité a tendance à diminuer à cause des délocalisations vers les pays de l'est, (...). De plus, une partie de plus en plus importante de ce fret est transférée sur la mer via Bilbo.

 

Le gouvernement autonome basque prévoit dans un rapport (...) une augmentation de 1,7 à 2,4 fois le tonnage de 2006 (5 MT) sur son réseau (...) à l'horizon 2 030. Sur quelle étude se base RFF pour annoncer lors du débat public en 2006 15 à 21 MT en 2 020 ? pourquoi a-t-il abaissé de 20 % ses prévisions du nombre de trains, passant (...) de 155 à 124 trains journaliers à l'horizon 2 020 ? Quel crédit peut-on accorder à un tel projet ?

 

L'autoroute ferroviaire est le cheval de bataille de RFF. Cela consiste à faire monter des camions avec leur tracteur sur des wagons spéciaux (Modalhor) coûtant plus de 400 000 euros, nécessitant des gabarits spécifiques (retouche de tous les tunnels existants) et dont le coût d'exploitation est 50 % supérieur à des systèmes déjà en place en Europe et notamment en Suisse (...). Les transporteurs basques ont d'ores et déjà annoncé qu'ils n'étaient pas intéressés par ce procédé et l'expérience de ce système menée sur Bettembourg-Perpignan est un fiasco (...) au point que la SNCF a changé son fusil d'épaule et charge désormais des caisses mobiles sur ces trains pour générer du trafic.

 

A cause de sa configuration (pente, rayon de courbure, enfouissement à + de 60 %) le réseau ferré basque (...) n'est pas en mesure de faire circuler des trains longs et lourds. Des travaux à la gare d'Hendaye permettraient de constituer ces trains et les faire circuler sur le réseau français réaménagé ; ceci permettrait de retrouver une activité ferroviaire perdue et diminuer ainsi le nombre de trains de fret en circulation, à condition de les faire passer sur les voies existantes et non sur une voie nouvelle évitant Hendaye.

 

Dans ces conditions 49 trains lourds (900 t) journaliers seraient en mesure d'assumer le transport de 10MT de fret annuel annoncés par le gouvernement autonome basque à l'horizon 2 030.

 

Avec une capacité de 264 trains journaliers reconnue par RFF, la ligne existante est suffisante pour assurer efficacement un service public efficient et une connexion de qualité au réseau transeuropéen. Une nouvelle voie inutile ne serait que pure provocation à laquelle nous ne céderons pas. Rien ne se fera sans l'accord des citoyens et ignorer leur point de vue mettra durablement en cause lapaix sociale.

 

 

 

Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20100312/187746/fr/Le-14-mars--non-a-LGV-

 





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