Environnement Publié le jeudi 2 août 2012
Une grande enquête a été lancée en Corse auprès de la population pour recenser les victimes dans l'île de la catastrophe nucléaire de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, en 1986, a annoncé le 1er août la Collectivité territoriale de Corse (CTC). Cette dernière a diffusé un "appel à la population" pour "recenser les pathologies déclarées après le passage du nuage radioactif et susceptibles d'avoir été causées par celui-ci: maladies du sang (hémopathies malignes, lymphomes ou leucémies) et maladies de la thyroïde". La CTC a précisé dans un communiqué que ces données seraient transmises à l'hôpital Galliera de Gênes (Italie) dans le cadre d'une étude épidémiologique sur les retombées du nuage radioactif de Tchernobyl.
Alors que le gouvernement français de l'époque avait indiqué que cette catastrophe n'avait pas eu de conséquences en France, l'appel de la CTC s'adresse aux personnes ayant résidé en Corse à partir de 1975 et ayant contracté ce type de maladies entre 1980 et 2010. Pour la CTC, "il sera particulièrement important de déboucher sur un état des lieux le plus complet possible et à cet effet la coopération de la population est vivement souhaitée". Elle a indiqué profiter de la saison estivale pour contacter le plus grand nombre de personnes possibles. La population, selon le communiqué, est appelée à contacter directement l'équipe du professeur italien Paolo Cremonesi de l'hôpital Galliera de Gênes, par téléphone (06.85.39.63.39.) et par e-mail (tchernobyl.corsica@gmail.com).
L'Assemblée de Corse avait dénoncé à l'unanimité le 8 octobre 2011 la décision de non-lieu de la cour d'appel de Paris dans l'enquête sur l'impact du nuage radioactif de Tchernobyl en France.
Elle s'était déclarée "indignée de la démarche des autorités politiques qui ont voulu mettre un terme à une procédure judiciaire susceptible de conduire à la vérité". Les élus corses avaient aussi adopté le principe de l'organisation d'une conférence de presse internationale à Paris, "afin de prendre l'opinion européenne à témoin sur les enjeux matériels, et surtout moraux, de cette affaire".
Le non-lieu prononcé le 7 septembre dernier par la cour d'appel de Paris avait provoqué la colère en Corse, où une explosion du nombre de cancers et de maladies de la thyroïde avait été enregistrée dans les années suivant la catastrophe de Tchernobyl.
La cour d'appel de Paris a estimé que cette catastrophe n'avait pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. Elle a notamment mis hors de cause l'ancien directeur du Service central de protection contre les rayons ionisants, le Pr Pierre Pellerin, seul mis en examen, pour "tromperie aggravée", en 2006, dans ce dossier. L'avocat des parties civiles, Me Bernard Fau, avait annoncé que l'association des victimes françaises de Tchernobyl allait se pourvoir en cassation contre cet arrêt.
Source AFP