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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 10:43

 

 

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Et si le TGV empruntait la voie actuelle pendant encore quelques décennies ? (photo archives J.-D. Chopin)


Publié le 12/04/2013 à 06h00
Par A. D. et Px. D.


L’information n’a pas encore été officialisée par la commission Mobilité 21 qui doit rendre ses conclusions en juin. Mais il semble fort probable que cette instance présidée par le député du Calvados, Philippe Duron, recommande à l’État de diviser le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) en deux et de privilégier la future ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse plutôt que le tronçon atlantique Bordeaux Hendaye (notre édition du 10 avril).


Même si l’État n’est pas censé suivre à la lettre les conclusions de la Commission Mobilité 21, cette information a provoqué des réactions diamétralement opposées chez les deux partisans des LGV Martin Malvy (Midi-Pyrénées) et Alain Rousset (Aquitaine). Ce dernier a contre-attaqué rapidement en mettant en avant « le caractère insécable du projet » et en « appelant les uns et les autres à faire preuve de la plus grande circonspection sur les rumeurs pouvant être rapportées ».


Du côté de l’aménageur Réseau Ferré de France, c’est la prudence qui domine : « Nous travaillons sur la même feuille de route depuis 2012. L’État n’a pas donné de nouvelles consignes. L’objectif est de préparer l’enquête d’utilité publique, qui englobe les deux tronçons, pour l’automne 2013 ». Mais André Bayle, chef de mission GPSO, n’évoque pas le caractère insécable du projet : « Si l’État nous donne d’autres directives, nous nous adapterons. »


En attendant de savoir si le GPSO pourrait être scindé en deux et pencher vers Toulouse, les partisans scrutent chaque déclaration. Pour les pros, dont le président de la CCI Pays basque André Garreta fait partie, il faut éviter de sombrer dans l’affolement : « Je ne suis pas du tout inquiet car RFF continue son travail normalement. Le projet concerne deux tracés, avec un tronçon commun. Peu importe si l’un se fait avant l’autre tant que la LGV voit le jour. Il serait regrettable que l’État fasse des économies en rayant le tronçon Bordeaux-Hendaye de la carte sachant qu’il y a un gros trou blanc ferroviaire dans le Sud-Ouest. On ne peut pas rester à l’écart de l’Europe. »


« Du pur délire »

Pour le porte-parole du Cade, Victor Pachon, farouchement opposé au projet, ce déclassement annoncé est une évidence : « Nous avons participé cette semaine à une réunion de l’Observatoire des trafics (la première depuis 9 mois) où le directeur de la Banque de France a confirmé les prévisions pessimistes de croissance dans la péninsule ibérique pour les années à venir. La saturation des lignes existantes interviendrait donc bien plus tard que les 2030-2035 annoncés. »


Dans ces conditions, la tenue d’une enquête publique pour un projet qui ne verrait le jour qu’un quart de siècle après est « du pur délire », selon Victor Pachon. Une raison pour laquelle les antis resteront mobilisés contre cette enquête publique annoncée pour octobre.


Coup dur pour l’Espagne

Si la France reculait sur le projet de nouvelle voie entre Bordeaux et Hendaye, le réveil serait glacial pour les défenseurs de la grande vitesse au sud des Pyrénées. « Cette ligne est nécessaire pour le développement de nos « eurorégions » de l’axe atlantique, comme pour rattacher Madrid au reste de l’Europe », martèle la conseillère à l’Environnement et à la Politique territoriale du gouvernement autonome basque, Ana Oregi. En Euskadi, près de 2 milliards d’euros ont déjà été investis dans la construction du « Y basque » (1).


« Cependant, il reste encore 4 milliards d’euros à trouver et compte tenu de notre état d’asphyxie, qui peut croire qu’un tel investissement soit opportun ? », s’interroge Mikel Alvàrez, porte-parole du mouvement écologiste AHT Gelditu ! (Stop à la LGV !). « Si aucun raccordement européen ne se matérialise, cela voudrait dire que l’Espagne restera une île, enclavée et noyée par ses dettes. » Mais Ana Oregi ne veut y croire : « Cette information n’a aucun fondement. » Et de rappeler l’engagement des présidents d’Aquitaine et d’Euskadi de promouvoir cet axe comme une priorité.

 


(1) Le tracé qui doit raccorder à l’horizon 2018 les trois capitales d’Euskadi à la Castille.


 

Source : http://www.sudouest.fr/2013/04/12/la-peur-de-la-division-1023033-648.php

 

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