Il y a vingt quatre ans, le réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en ex-Union soviétique, prenait feu. La plus grande et la plus grave catastrophe technologique de l’histoire de l’humanité se produisait dans une petite ville d’Ukraine. En une nuit, le nom de Tchernobyl devenait célèbre dans le monde entier. Les conséquences radiologiques et sanitaires de cet accident nucléaire continueront à se faire sentir pendant des siècles.
Dans la nuit du 26 avril 1986 et dans les mois qui suivirent, un million d’hommes, appelés « liquidateurs », ont été lancés contre le réacteur de Tchernobyl en feu pour éteindre l’incendie, recouvrir les ruines de la centrale explosée par un sarcophage improvisé et pour effacer les conséquences de la catastrophe partout : à la centrale, dans les villages, sur les routes, dans les champs. Ils ont combattu à mains nues, avec des pelles et des jets d’eau dans des conditions de radioactivité terrifiante. Des dizaines de milliers sont morts et continuent de mourir.
Autour de Tchernobyl, depuis 24 ans, des millions de personnes vivent dans les zones les plus touchées, et consomment des produits agricoles contaminés. Les conséquences sanitaires de la catastrophe s'aggravent d'année en année, chez les adultes et les enfants. En Biélorussie, environ 4 enfants sur 5 sont contaminés. La radioactivité est invisible, mais reste mortelle pendant des millénaires. Depuis 24 ans, les autorités internationales, et en particulier l’OMS, n’apportent aucune véritable réponse aux populations touchées. La catastrophe continue…
Aujourd’hui, tous les enfants qui vivent sur les territoires pollués par Tchernobyl, au Bélarus, en Ukraine, en Russie, sont contaminés par des éléments radioactifs. Au Belarus, ceci provoque chez 80% d’entre eux des maladies de la glande thyroïde, du cœur, du foie et des reins, des altérations du système immunitaire, des malformations du système nerveux, des malformations congénitales, des mutations génétiques, des leucémies, des cataractes. En Ukraine et Biélorussie, l’espérance de vie diminue continuellement, les maladies s’aggravent, les malformations se multiplient.
Tant qu’une seule centrale fonctionnera sur la planète, un drame comparable à celui de Tchernobyl restera possible. Les centaines de réacteurs nucléaires actuellement en service sont vieillissants et devront fermés dans les prochaines années. Civil ou militaire, nous refusons la « relance » du nucléaire. C’est le moment de sortir de cette technologie dépassée et d’investir partout dans les économies d’énergie et les renouvelables.
Alors qu'un nuage de poussière venu d'Islande vient de paralyser le ciel de l’hexagone, souvenons-nous qu'en 1986, les autorités ont essayé de nous faire croire que nos frontières avaient arrêté le nuage radioactif. Aujourd'hui comme hier, le nucléaire nous est imposé par le mensonge et la manipulation. Tchernobyl tue toujours, et l'industrie nucléaire tente de cacher ses victimes actuelles. AREVA, champion français de la pollution nucléaire, lance actuellement une nouvelle campagne de publicité, et sponsorise honteusement certains sports (athlétisme, voile) pour s'acheter une respectabilité.
Un nouvel accident comparable à Tchernobyl peut survenir n’importe quand. Il s’en est ainsi fallu de peu en 1999 à la centrale du Blayais (Gironde), en 2006 en Suède (Forsmark), ou encore en 2007 à Kashiwasaki (Japon). En France, les incidents se multiplient dans les centrales les plus anciennes comme celle de Fessenheim.
Tchernobyl nous rappelle l’urgence de la sortie du nucléaire, civil et militaire.
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