Rédaction 11/01/2013
Patrick Sadones, référant du dossier "agrocarburants" pour la Confédération Paysanne, participera à une réunion publique à Garris, près de St-Palais, mardi 15 janvier.
Dans le cadre de la campagne aux élections aux chambres d'agriculture, le syndicat agricole basque ELB a invité Patrick Sadones, référant du dossier "agrocarburants" pour la Confédération Paysanne, pour mettre en lumière "le scandale des agrocarburants en France qui représente l'une des causes principales de la hausse insupportable des prix de l'alimentation animale", lors d'une réunion publique le mardi 15 janvier dans la nouvelle salle du front de Garris (près de St-Palais).
D'abord présentés comme la "solution miracle" au réchauffement climatique, les agrocarburants ont ensuite été vivement critiqués par la communauté scientifique et de nombreuses associations. Les politiques publiques de soutien aux agrocarburants ont des impacts négatifs sur l'environnement et sur la sécurité alimentaire mondiale.
Le développement des agrocarburants a un impact négatif sur les cours des matières premières alimentaires et la plupart des agrocarburants, surtout les biodiesels, présentent un bilan environnemental négatif. "Les huiles végétales, détournées du marché alimentaire pour les besoins énergétiques, doivent être remplacées par des oléagineux -huile de soja, de palme- dont la culture en Asie ou Amérique Latine est une cause de déforestation et d'importantes émissions de CO²," explique Greenpeace.
Une agriculture au service des agrocarburants et de l'industrie pétrolière et chimique sert à "nourrir les machines aux dépens des humains", estime une enquête de Basta sur l'empire de Sofiprotéol, principal acteur financier et industriel de la filière des agrocarburants, présidé par Xavier Beulin, qui est aussi le président de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire.
>> Lire : Quand l'agriculture sert à nourrir les machines aux dépens des humains
Bien que Jean-Marc Ayrault ait annoncé au mois de septembre que la France allait faire une "pause" dans le développement des agrocarburants produits directement à partir de denrées alimentaires, le gouvernement continue à subventionner largement les industriels du secteur, en prolongeant l'exonération fiscale des agrocarburants jusqu'au 31 décembre 2015.
Grâce à ce cadeau fiscal, "les producteurs de biodiesel vont empocher plus de 80 millions d'euros supplémentaires rien que l'année prochaine [2013, ndlr], dont les 2/3 pour le leader européen du secteur, Sofiprotéol," a dénoncé Jérôme Frignet, chargé de campagne forêts pour Greenpeace France.
En janvier 2012, la Cour des comptes montrait que la politique de soutien aux agrocarburants a coûté 3,59 Mds d'euros aux contribuales entre 2005 et 2010. Plus ambitieuse que la France, la Commission européenne devrait plafonner l'utilisation de ces agrocarburants à 5% du carburant consommé en Europe.
"Plutôt que de soutenir une industrie coûteuse pour les finances publiques et pour les consommateurs, le gouvernement et le parlement français doivent mettre fin dès maintenant aux objectifs d'incorporation et aux soutiens financiers dont bénéficient les agrocarburants," estiment la Confédération paysanne, Oxfam France, Peuples Solidaires et le Réseau Action Climat dans un communiqué, en dénonçant le double discours du gouvernement sur les agrocarburants.
Les agrocarburants n'aggravent pas seulement l'insécurité alimentaire, la volatilité des prix, la déforestation et l'augmentation des gaz à effet de serre, ils sont aussi incriminés pour la pollution de l'air et les problèmes de santé humaine qu'ils entraîneraient.
>> Lire : La production d'agrocarburants menace la qualité de l'air en Europe (Le Monde)