Rédaction 30/04/2013
L'autorisation d'explorer du gaz de schiste par fracking sur 47.940 hectares de terre et mer, entre Sopelana et Bermeo, provoque un tollé en Pays Basque sud.
Le ministère espagnol de l'Industrie a autorisé des forages exploratoires de gaz de schiste par fracturation hydraulique sur la côte basque, au grand dam des associations de défense de l'environnement et des municipalités concernées.
Le ministère de l'Industrie a donné à l'entreprise Frontera Energy Corporation l'autorisation d'explorer du gaz par fracking sur 47.940 hectares de terre et mer, entre Sopelana et Bermeo (Biscaye). Le permis du projet d'exploration, nommé "Geminis", sera en vigueur pendant six ans, selon le quotidien El Correo.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. La municipalité de Plentzia, située entre Sopelana et Bermeo, vient de se déclarer "zone libre de fracking", avec le soutien de toutes les forces politiques du Conseil municipal (Groupe indépendant, Bildu et Parti nationaliste basque). D'autres municipalités, telles que Gatika, Getxo et Gorliz, s'apprêtent à adopter des motions similaires.
En avril, le parlement régional de Cantabrie, où six permis d'exploration de gaz de schiste ont été accordés depuis 2011, a également voté à l'unanimité contre la fracturation hydraulique.
En Espagne, le Conseil supérieur des Corps des ingénieurs des mines a récemment défendu l'exploration de gaz de schiste par fracturation hydraulique. Dans un rapport, il estime que les réserves de gaz de schiste présentes dans le sous-sol de la Péninsule ibérique (principalement le Pays Basque et Cantrabrie, le sud des Pyrénées, la vallée de l'Ebre ou du Guadalquivir), correspondent à 39 années de la consommation actuelle de l'Espagne, un pays qui importe 99% de ses hydrocarbures et présente un taux de dépendance énergétique de 75%.
Or, la fracturation hydraulique, la seule technique utilisée à ce jour pour extraire du gaz de schiste, est une technologie très controversée. Le gaz de schiste est emprisonné dans les roches. Pour l'extraire il faut fracturer la roche. La fracturation hydraulique consiste à injecter dans cette roche de très grandes quantités d'eau sous pression, à laquelle on a ajouté du sable et certains composants chimiques.
De nombreuses associations et études alertent des conséquences environnementales de ce procédé. Aux États-Unis, il y a eu plusieurs constats de "fuites" importantes de gaz dans l'environnement, et de contamination de nappes phréatiques superficielles par du gaz et des fluides de fracturation. L'énorme quantité d'eau nécessaire ainsi que l'accroissement des émissions de méthane sont également invoqués parmi les défauts de cette technologie.