Publié le 20 juin 2014
Les services de l’Etat, chargés de conserver et développer les ressources de nos forêts, succombent aux sirènes du lobby industriel : dans le Lot, soixante-dix hectares de vergers à graines forestiers vont être vendus pour destruction à une multinationale. C’est l’avenir des forêts françaises et européennes qui se joue dans cette tractation opaque et malsaine.
Soixante-dix hectares de vergers à graines forestiers, gérés par l’ONF sur la commune de Lavercantière (46) pour les principaux partenaires de la forêt française, sont en passe d’être cédés pour destruction à Imérys Ceramics France-Quartz.
Cette multinationale doit en effet satisfaire à tout prix l’appétit de ses actionnaires et exploiter jusqu’au dernier les galets de quartz situés sous ces vergers. Imérys invoque « des marchés stables, porteurs et la nécessité de sécuriser ses clients ». Les services de l’Etat, pour leur part, ont l’ambition d’en retirer des compensations financières.
Et l’intérêt général, comme celui de la forêt française, où est-il dans tout cela ?
Après avoir déjà détruit une grosse part des landes du FRAU, milieu écologiquement fragile et riche en diversité biologique, et s’en être pris aux restes d’un patrimoine historique médiéval très prisé localement, IMERYS s’apprête maintenant à faire disparaitre le patrimoine biologique et scientifique inestimable que représentent ces vergers à graines forestiers.
Il aura en effet fallu plus de quarante ans aux chercheurs de l’INRA et de l’IRSTEA, en collaboration avec l’ONF et d’autres partenaires de la forêt française, pour les créer. Ce fut de plus un investissement majeur de plusieurs dizaines de millions d’euros consenti durant toutes ces années aux frais du contribuable.
Ces vergers à graines forestiers, à quoi servent-ils ?
Ils produisent les semences forestières améliorées indispensables à la réalisation de reboisements de qualité. Ils ont déjà fourni près de dix tonnes de graines permettant l’établissement de plus de 150.000 hectares de plantations forestières.
Ils permettent la conservation de génotypes forestiers remarquables, aujourd’hui disparus en forêt naturelle, à partir desquels des forêts détruites ou dégradées peuvent être reconstituées.
Ils servent de support à une activité de recherche et de développement dans le secteur forestier, dans le cadre d’une fructueuse coopération européenne.
C’est l’avenir des forêts françaises et européennes qui se joue dans cette tractation opaque et malsaine. Nous, citoyens, avons le devoir de résister individuellement et collectivement à cet abandon du patrimoine national au profit d’une multinationale qui n’a d’autre ambition que le profit.
Signons massivement cette pétition pour montrer notre indignation citoyenne et résister à ce honteux projet de destruction. La décision politique qui suivra devra tenir compte de notre avis.
Source et photos : L’Association de Préservation des Sites Menacés en Bouriane (APSMB) – Le Frau