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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 09:42

 

 

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La lutte, commencée il y a bien longtemps à Notre Dame des Landes, destinée à empêcher la réalisation d’un aéroport, tourne au vinaigre, à cause de l’entêtement du premier Ministre, porteur du projet, projet dont le bien fondé est loin d’être prouvé.


Ce projet, né en 1963, inscrit dans les plans d’urbanisme 10 ans après, est finalement sorti de son tiroir en 2008 suite à l’obstination de celui qui est devenu aujourd’hui premier ministre de la France. C’est à l’époque où il était encore maire et président de Nantes Métropole, que Jean-Marc Ayrault a décidé de soutenir coute que coute son bel aéroport, alors que même dans les rangs de la droite une demande de moratoire avait été faite par l’UMP Christophe Béchu.


A gauche, Ségolène Royal avait elle aussi demandé en 2011 ce moratoire, et une remise à plat du projet. lien


Déjà, en 2010, des personnalités de premier plan, comme François Bayrou, s’étaient positionné contre ce projet d’aéroport, rejoignant ainsi le collectif d’élus en luttes. lien


Ce ne sont pas les seules personnalités à s’être inquiétées : Nicolas Dupont-AignantPhilippe Poutou, en passant par Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Jacques Cheminade ont eux aussi désapprouvé le projet. lien


Cécile Duflot, par contre, est accusée de mensonge pour avoir promis qu’aucun accord de gouvernement ne serait signé avec le PS sans le retrait du projet, et on ne l’entend plus beaucoup aujourd’hui. lien


Le débat des pour et des contre est aussi sur le net, et il faut remarquer la très poétique plaidoirie d’un internaute qui sous le nom de Manu Fusier a écrit : « j’ai beau respirer l’odeur du béton qui se déverse sur mon corps, il ne m’apporte ni bien être, ni chaleur, ni bonheur… » .lien


D’autres opinions se font jour aussi sur le net, tel cet internaute qui écrivant sous le pseudo de Tyhan qualifie les opposants de « farfelus (…) grands nigauds (…) nymbystes » ajoutant que « tout milite pour que la résistance prévisible au projet soit balayée ». lien


Estimé en 2002 à 490 millions d’euros, le prix du projet avait grimpé à 528 millions d’euros lors du débat public de 2003, mais « Le Canard Enchaîné », généralement bien informé, l’évalue à 4 milliards d’euros, si on y ajoute les projets d’accès routiers et ferroviaires. lien


Il couvre 1650 hectares. lien


A ces hectares, il faut ajouter des dizaines de milliers d’hectares supplémentaires qui seraient occupés par les zones commerciales et industrielles, toujours associées à ce genre d’infrastructure. lien


Le préjudice agricole n’est pas anodin, puisque dans ce secteur, ce sont 12 millions de litres de lait par an qui sont produits aux portes de Nantes. De plus, le projet provoquerait la destruction de 47 exploitations agricoles, d’une centaine d’emplois directs et de 600 emplois indirects. Par ces temps où le chômage bat régulièrement de nouveaux records, ce n’est peut-être pas le moment, pour un premier ministre, d’y contribuer.


Comme l’écrivent « les alternatifs » : «  16,5% des terres de Loire Atlantique sont déjà bétonnées et l’artificialisation y progresse y progresse plus vite qu’ailleurs. Accélérer ce mouvement (…) est tout bonnement irresponsable  ». lien


Auparavant, 200 000 € d’argent public avaient été investis par Nantes Métropole afin de faire une campagne d’étude, laquelle ressemblait plus à une opération de lobbying. lien


Sur le terrain, les choses se gâtent. Face à une poignée de squatters, Ayrault à mis les petits plats dans les grands, envoyant plus de 1000 gendarmes mobiles, des hélicoptères, une armada de camions, des grues, des bulldozers. lien


Il a dépensé 1 millions d’euros pour prendre le contrôle de la zone (lien) très loin du débat d’idées promis par le nouveau gouvernement…lien


Bien sur, la procédure de « débat public » a bien été lancée le 15 décembre 2002. lien


Mais si on lit attentivement les conclusions de celui-ci, on découvre qu’il reste 2 gros points d’interrogation : « faut-il cet équipement ? Faut-il qu’il soit situé à cet endroit » ceci ouvrant fatalement le champ à des études et à une expertise complémentaire. lien


En tout cas, la petite commune de Notre Dame des Landes, crée en 1871, est en émoi, et son vieux moulin a vent, en pierre et granit, en a, depuis longtemps, perdu les ailes. lien


Déjà en juin 2011, une centaine d’opposants s’étaient déchaînés pour empêcher les sondages, mettant en place des barrages avec les moyens du bord, mais face aux 15 camions militaires, chargés de gendarmes armés jusqu’aux dents, ils n’ont pu que ralentir la progression de la troupe, et la pelleteuse est entrée en action. lien


On se souvient qu’un accord de moratoire avait eu lieu le 8 mai 2012 entre une délégation du parti socialiste et des paysans en grève de la faim qui s’opposaient aux expropriations, suspendant les travaux jusqu’à la fin des derniers recours concernant les procédures engagées. Le 16 octobre les occupants de la ZAD (zone à défendre) tentaient de réoccuper les lieux vidés de leurs habitants, dans le silence complice de la plupart des médias. lien


Sur ce lien, une vidéo de 37’ réalisée par le groupe Groix, pour suivre les derniers développements, les expulsions, les affrontements….


Un autre reportage ici.


Aujourd’hui, comme on le découvre, la situation s’envenime, et le gouvernement socialiste a envoyé la force publique pour réprimer brutalement, afin d’expulser, à la veille de la trêve hivernale, les opposants au projet, provoquant de nombreuses réactions scandalisées. De Greenpeace à Attac, en passant par la confédération paysanne, le DAL, (droit au logement) la FNAUT (fédération nationale des associations d’usagers des transports), le RACF (réseau action climat France), EELV (écologie les verts), l’APE (agir pour l’environnement), les Amis de la Terre, GF (génération future), Paysages de France… et beaucoup d’autres, tous disent non à ce projet inutile. lien


Comme le dit Pascal Durand, secrétaire national d’EELV, « cette évacuation qui s’apparente à une quasi-provocation policière, s’avère totalement incompréhensible. C’est un passage en force inutile sur un projet inutile. Le rapport des commissaires enquêteurs sur la loi sur l’eau, pour évaluer l’impact de l’aéroport et de sa desserte routière sur l’eau et sur les milieux aquatiques, doit en outre être rendu très prochainement. Nous nous interrogeons donc sur l’urgence à procéder à ces évacuations et sur leur but ». lien


Ceux qui défendent le projet ont comme argument la prochaine saturation (en 2017) de l’aéroport actuel, argument que reprend bien évidemment Vinci qui pilote le projet. Vinci ajoute que l’aéroport actuel a des impacts directs en termes de sécurité aérienne et de nuisance sonores parce que la partie la plus urbanisée de l’agglomération nantaise serait survolée à moins de 500 mètres d’altitude. lien


Au mois de mai dernier, le concessionnaire affirmait détenir déjà un millier d’hectare, ajoutant qu’il ne resterait que 200 hectares à acquérir.  Les comptes ne sont pas bons, puisqu’il est admis officiellement que le projet couvre au moins 1650 hectares. lien


En attendant, les opposants réclament une remise à plat du projet, et bien sur un moratoire, avec l’ouverture d’un vrai débat démocratique. Mais Jean-Marc Ayrault le voudra-t-il ? A-t-il lu le rapport de l’agence Delft, publié en octobre 2011 ?


Ces experts indépendants ont analysé le plus objectivement possible les plus et les moins du projet dans une étude de 50 pages et ont conclu que « l’optimisation de Nantes Atlantique apparait plus génératrice de richesses pour la France que la construction d’un nouvel aéroport à Notre Dames des Landes (…) l’amélioration de Nantes Atlantique, avec des taxiways rapides, un système radar local et un accès ferroviaire pour les voyageurs améliorerait significativement ses capacités et le service offert. Si on construit une nouvelle piste, perpendiculairement à la piste actuelle, l’impact sonore sur Nantes serait réduit (…) notre étude a tenté d’analyser les couts et bénéfices de telles amélioration (…) les bénéfices sont supérieurs aux couts ». lien


En tout cas le projet de Notre Dame des Landes  a du plomb dans l’aile : en 72 heures, pas moins de 10 000 personnes se sont opposées aux expulsions.lien


Pour l’instant le Président de la République fait la sourde oreille, et ne répond même pas au courrier, ce que déplorent Chantal et Thierry Drouet, membres de l’ADECA (association de défense des exploitants concernés par le projet d’aéroport), lesquels demandaient un entretien, réclamant le respect du contenu de la Conférence environnementale. lien


Aux dernières nouvelles, la police a cassé la main de Geneviève, une résistante, pour l’empêcher de filmer, et le 17 novembre, une action de réoccupation des sites sera lancée.  Notre Dame des Landes sera-t-elle, comme le menacent entre autres le Mouvement des Objecteurs de Croissance, « le Larzac de Hollande  » ? lien


L’avenir nous le dira, car comme affirme souvent mon vieil ami africain : « la forêt qui grandit fait moins de bruit que l’arbre qui tombe ».


L’image illustrant l’article provient de « facebook.com/natureprotect »


Merci aux internautes pour leur aide précieuse.


Olivier Cabanel


Une pétition de soutien aux résistants de Notre dame des Landes est sur celien. 

Une autre ici.


Une autre pétition est à signer pour refuser l’interdiction de distribution de tracts et de pétitions sur les marchés.


Pour s’informer : 

Parolesdecampagne.blogspot.fr. 

ACIPA.free.fr 

Zad.nadir.org


Un blog très documenté pour se tenir informé sur ce lien


Le blog du collectif est sur celien


Emission terre à terre du 27 octobre.


Un entartrage qui appelle au soutien sur ce lien.



Source: http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/l-ayrault-port-de-la-honte-125159

 

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