Rédaction 13/11/2012
Le ministre des Tranports Frédéric Cuvillier a lancé la création de "l'autoroute ferroviaire atlantique", malgré les interrogations que suscitent les autoroutes ferroviaires existantes.
Le ministre des Tranports Frédéric Cuvillier a lancé lundi depuis Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) la création de "l'autoroute ferroviaire atlantique", une voie ferroviaire consacrée au fret qui va relier Longueau (Picardie) à Bayonne (Pays Basque), indiquent La République des Pyrénées et La Voix du Nord.
L'autoroute ferroviaire permet de transporter sur des trains des camions et/ou des remorques entre le sud et le nord de l'Europe. "Il s'agit d'une offre complémentaire au fret ferroviaire traditionnel, qui s'adresse directement aux transporteurs routiers, afin de diminuer le nombre de poids lourds sur les routes", peut-on lire sur le site du Grand Projet Ferroviaire Sud Ouest (GPSO).
"Un budget total de 175 millions d’euros est prévu pour adapter ainsi l'infrastructure existante, dans le cadre des contrats de projets État-Région des cinq régions concernées (Aquitaine, Poitou-Charentes, Centre, Ile-de-France et Nord-Pas-de-Calais)," indique la même source.
Les deux autres autoroutes ferroviaires existant déjà en France - la liaison alpine France-Italie (175 km) et Perpignan-Luxembourg (1.045 km) - suscitent pourtant de nombreuses interrogations. Les autoroutes ferroviaires "peinent à faire leurs preuves" en France sur les plans économique et financier, critique la Cour des comptes dans son rapport annuel 2012 présenté le 8 février (téléchargez en pdf le chapitre dédié aux autoroutes ferroviaires).
Le rapport annuel dénonce deux ''expériences inabouties", ''marquées par des retards'', lancées sans "études suffisantes" et ''déficitaires''.
Le lancement de l'autoroute ferroviaire atlantique a été précédé au Pays Basque par la fermeture de la plateforme de transports combinés route-rail Novatrans située à Mouguerre. La SNCF, principal actionnaire de Novatrans, a vendu Novatrans au groupe Charles André (GCA) pour que sa filière de transports routier Geodis puisse concentrer ses efforts sur le renforcement de ses activités de combiné maritime et d'autoroutes ferroviaires.
Selon un reportage de L'Express de 2010, "le vendeur et l'acheteur" de l'autoroute ferroviaire atlantique aurait été Philippe Essig, ancien directeur de la SNCF. En juin 2008, Philippe Essig avait participé comme représentant de l'entreprise Madolohr, l'entreprise qui possède le monopole sur ce type de fret ferroviaire. "Il est chargé de faire du lobbying auprès des différents acteurs publics pour créer une nouvelle autoroute ferroviaire".
Or, Philippe Essig a également été chargé par le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, de juin 2008 à juin 2009, "d'une mission de réflexion du fret ferroviaire", selon L'Express. Il "conclut que la solution la plus adaptée pour l'Etat est l'autoroute ferroviaire". Le ministère l'a ensuite déchargé du dossier.
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