14/12/2010 Giuliano CAVATERRA
Des hydrocarbures, des pesticides, des phtalates, des métaux lourds, voilà ce que l'on trouve, entre autres, dans l'océan selon la Coordination santé environnement du Pays Basque.
Cette association de professionnels de la santé avait fait des prélèvements d'eau de mer et dans l'Adour et les a fait analyser par un chimiste Toulonnais et, les membres de l'association s'en doutaient un peu, les résultats ne sont pas rassurants.
La présence de phtalates notamment serait particulièrement inquiétante, ces produits chimiques présents dans les plastiques pouvant causer une baisse de la fertilité et pouvant avoir aussi un effet «perturbateur endocrinien» (c'est-à-dire agir sur les hormones des êtres vivants). Ces produits sont d'ailleurs de plus en plus interdits en Europe, l'exemple le plus récent étant le bisphénol A.
On trouve aussi dans les eaux de nos côtes et de l'Adour des pesticides liés notamment à la culture intensive du maïs, des hydrocarbures, des huiles - dont les membres de l'association ignorent l'origine - et des métaux lourds. En ce qui concerne ces derniers, l'association a transmis les résultats de ces prélèvements à un toxicologue pour savoir si les taux d'uranium ou d'aluminium décelés sont dangereux ou non.
Pas alarmistes mais...
Cependant les Docteurs Peres, Roldan-Tastet et Henandorena qui présentaient hier ces résultats d'analyses se refusent à être alarmistes. «Notre but n'est pas de faire peur ni de stigmatiser mais d'appeler à la prise de conscience», explique Sylvie Peres. «Nous devons changer nos comportements individuels en essayant d'utiliser le moins possible certains produits chimiques. Il faut aussi que les autorités prennent en compte ce problème. La pollution de l'eau n'est pas que bactériologique, elle peut être aussi chimique.» Selon S. Peres, une pollution bactériologique peut entraîner des problèmes de santé relativement légers alors que la pollution chimique, elle, «peut entraîner des cancers, des troubles de la fertilité etc.»
Les membres de l'association expliquent que les analyses qu'ils ont fait faire sont limitées et qu'il faudrait qu'il y ait un suivi, c'est-à-dire que les autorités fassent réaliser à intervalles réguliers de telles analyses et que celles-ci soient effectuées sur l'ensemble des plages de la côte.
Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20101214/237773/fr/Hydrocarbures-et-metaux-lourds-sur-cote-basque