L’obsolescence de la décharge d’Hasparren a été pointée du doigt. © photo archives Jean Arotçarena
Publié le 04/07/2014 à 06h00 par Arnaud Dejeans
L’association opposée à la décharge d’Hasparren tire à boulets rouges sur le syndicat Bil Ta Garbi et appelle à une prise de conscience générale.
Même les slogans peuvent être recyclés. Le « ni ici, ni ailleurs », bien connu sur le tracé de la Ligne à grande vitesse, revient également souvent dans la bouche des militants de l'association Hazketa 2010, opposés à cette décharge d'Hasparren. « C'est ni ici, ni ailleurs, et surtout pas comme ça », complètent les forces vives de l'association, membre du collectif de défense de l'environnement du Cade, qui ont tenu une conférence de presse cette semaine pour évoquer l'épineux dossier du centre d'enfouissement de déchets ultimes à Hasparren.
Ouverte au milieu des années 70, cette décharge récupère aujourd'hui 65 000 tonnes de déchets par an. L'équipement soulève aujourd'hui l'ire des riverains et des élus, inquiets des risques de pollution liés à cette activité. Comme en 2009 et 2013, le Conseil municipal d'Hasparren a fermement exprimé, il y a quelques jours, sa volonté de procéder à la fermeture définitive du site d'enfouissement de Hazketa implanté sur un terrain communal, à l'expiration du délai en vigueur soit, le 29 mai 2015. Mais l'association citoyenne Hazketa 2010 craint fortement que cette date limite ne soit pas respectée.
Deux études pour l'automne
« Il y a un double discours de la part du syndicat Bil Ta Garbi (gestionnaire du site) », fulmine Clémence Labrouche de l'association. D'après elle, et documents à l'appui, Bil Ta Garbi envisage sérieusement le maintien et l'extension du site après 2015. « C'est problématique car cet équipement est totalement obsolète. Il y a des abus et des cas avérés de pollution. Si nous n'étions pas là, que se passerait-il ? » ajoute Émile Diratchete de Hazketa 2010, qui met en cause la neutralité des études lancées par Bil Ta Garbi sur Hazketa : « C'est une filiale de Suez qui mène l'étude sur un site exploité par le même groupe. » Une accusation de conflit d'intérêts balayée par la direction de Bil Ta Garbi, contactée hier par téléphone : « C'est une étude sur la faisabilité technique, c'est tout. Au final, ce sont les élus qui décideront de l'avenir du site », se défend Dominique Carrère.
Le bureau d'étude de la Safeg rendra ses conclusions à l'automne. Tout comme SCE, qui planche actuellement sur la recherche d'un nouveau site pouvant accueillir un futur centre d'enfouissement. L'association tire la sonnette d'alarme et profite de l'occasion pour demander au syndicat de traitement des déchets ménagers de mieux contrôler le travail de l'exploitant Sita Sud-Ouest.
La solution : le tri à la source
Hazketa 2010 exhorte également les élus de Bil Ta Garbi (qui regroupe 200 communes) à se montrer plus courageux. « On ne peut pas continuer à enfouir les déchets de cette manière. Le tri à la source est la seule solution. Mais pour mettre en place la pesée embarquée (celui qui produit plus de déchets paye plus), il faut avoir du courage politique », ajoute Victor Pachon, porte-parole du Cade.
Autre piste en attendant la perspective du « 0 déchet » : la création de centres d'enfouissements provisoires, en favorisant la territorialisation des sites. « C'est la seule façon de lutter contre cette irresponsabilité organisée », conclut Peio Durruty d'Hazketa 2010 qui promet une grosse mobilisation dans les mois qui arrivent.
Source : http://www.sudouest.fr/2014/07/04/hazketa-2010-tire-la-sonnette-d-alarme-1605460-4167.php
Articles dans les médias
http://www.kazeta.eus/euskalherria/hazketa-2010ek-bil-ta-garbiren-jarrera-salatzen-du