RÉDACTION 13/02/2012
Après le territoire d'Alava, où le gouvernement envisage de réaliser des forages d'exploration sur 9 puits de gaz de schiste, la Navarre et le Gipuzkoa feront aussi l'objet d'explorations.
De nouveaux projets d'exploitation de gaz de schiste sont en train de voir le jour au Pays Basque sud au grand dam des associations écologistes. Après le territoire d'Alava, où le gouvernement de la Communauté autonome basque envisage de réaliser des forages d'exploration sur 9 puits de gaz de schiste, des gisements en Navarre et en Gipuzkoa pourraient également faire l'objet d'explorations.
L'entreprise catalane Frontera Energy Corporation, qui se nommait avant Technocorp Efficience Management, a demandé deux permis d'exploration de gaz de schiste pour le Pays Basque sud. Le premier permis de recherche, dénommé Pegaso, touche 102.884 hectares s'étendant sur les territoires de Gipuzkoa, Navarre et Araba. Le deuxième, dénommé Quimera, concerne 101.032 hectares s'étendant sur les territoires de la Navarre et d'Aragon.
Le parc naturel d'Urbasa, un des endroits plus idylliques de la Navarre, est pleinement concerné par les projets de prospection. Les deux projets ont suscité l'inquiétude des associations écologistes. L'extraction des gaz de schiste oblige à fracturer la roche en sous-sol avec de l'eau sous haute pression et des produits chimiques polluants pour les nappes phréatiques.
Frontera Energy Corporation, domiciliée à Barcelone, a également demandé permis de prospections de gaz de schiste sur d'autres territoires de la Péninsule ibérique, notamment dans les provinces de Tarragona, Lerida, Huesca, Saragosse, Guadalajara et Soria.
Gaz de schiste : les fuites de méthane pires que prévu
Aux États-Unis, où les gaz de schistes représentent 30% de la production de gaz, une nouvelle étude réalisée par une équipe de la National Oceanic and Atmospheric Administration, agence fédérale américaine et l'Université du Colorado, a démontré que l'ampleur des fuites dans les puits gaziers est plus importante que ce que reconnaît l'industrie.
L'étude, dont les résultats doivent être publiés dans la revue Journal of Geophysical Research, a porté sur un gisement d'hydrocarbures au Colorado où le gaz est extrait à l'aide de la fracturation hydraulique, la même technique qui est utilisée pour le gaz de schiste. Après avoir analysé l'air ambiant dans la région de Denver-Julesburg, les chercheurs ont conclu que les champs gaziers perdent environ 4% de leur méthane à cause de fuites. Cela s'ajoute aux fuites dans le système de collecte et de distribution du gaz.
Le méthane est un gaz à effet de serre (GES) important. Son pouvoir réchauffant est 20 fois plus élevé sur un horizon de 100 ans que le gaz carbonique. C'est aussi un des quatre gaz précurseurs d'ozone et un composant du smog. Selon la prestigieuse revue Nature, les fuites de méthane pourraient annuler les avantages présumés du gaz sur le charbon en ce qui concerne le climat.
Pour l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), cette étude "démontre clairement que si le Québec poursuit le développement de l'exploitation des gaz de schiste, il lui sera impossible d'atteindre son objectif de réduction d'émission de GES pour 2020 et de respecter les normes sur la qualité de l'air ambiant".