L'opinion - Tribune Libre

16/10/2012

C’était au soir de la manifestation anti-LGV de décembre 2010. Sur une radio*, l’un des 130 conducteurs de tracteurs qui avaient ouvert la manifestation était interrogé. Il était de Lantabat et expliquait en quoi ce projet inutile, dévastateur et ruineux, le concernait, lui, habitant du Pays Basque, à plus de 40 km du fuseau de passage. Quel bonheur d’entendre l’argumentaire précis ! Quel bonheur d’entendre les mots simples de la solidarité ! Il soutenait les siens, les agriculteurs de la côte aux exploitations menacées de disparition. Il soutenait aussi une vision d’un Pays Basque où on peut vivre et travailler au pays, loin des chimères de “l’ultramobilité”.

A l’heure où se profile la grande manifestation du 27 octobre contre ce projet fou de LGV, que les riverains, un temps menacés, mais finalement épargnés, que ceux qui aiment leur paysage et leur pays, que ceux qui croient à tort que l’affaire est pliée et que nous aurions gagné quand les barons d’Aquitaine font le siège des amis pour que le projet s’impose, méditent donc, que ce soir-là, un agriculteur de Lantabat s’en retournait chez lui sans avoir rien demandé en échange, sans avoir entendu notre gratitude avec simplement le sentiment d’être en accord avec ses convictions.

Le 27 octobre des femmes et des hommes de bien plus loin que le tracé LGV viendront, animés par le même sentiment. C’est dans ce chaudron bouillant d’esprit de résistance que nous forgerons encore un NON clair et net à un projet rejeté par la population.

Que personne ne se décourage, nos arguments font leur chemin ! Que personne ne se réjouisse trop vite ! Qu’il ne manque personne dans la manif du 27 octobre à Bayonne (15 heures Lauga) !

Victor PACHON / Membre du Cade

*(http://www.radioomega.fr/site/emission/143/l-ours-et-la-carotte.html)