Photo ACE
Publié le 12 mai 2014 par sylvie peres
Durant la saison estivale, les plages de la côte basque ont fait parler d’elle. Bien qu’il y ait une volonté significative de préserver le littoral, jamais la pression n’a été si forte.
Les collectivités sont conscientes de l’enjeu que représente la qualité des eaux de baignades, cependant, tous les moyens nécessaires à cet enjeu ne sont pas mis en œuvre.
En effet, cette année, les plages du littoral basque ont fait l’objet de fermetures préventives beaucoup plus importantes qu’en 2012 (voir tableau comparatif des fermetures préventives des plages).
Plusieurs éléments viennent expliquer ce phénomène:
- Une pluviométrie exceptionnelle : le pays basque a connu cette année des phénomènes pluvieux très importants et il est essentiel de remarquer que les pics de fermetures préventives corrèlent avec ces pics de pluviométrie.
- L’application des nouvelles normes eaux de baignade en vue de 2015
Après ce constat, lorsque nous étudions le système actuel il apparaît que le réseau est défaillant car :
- Trop d’égouts sont unitaires : recevant aussi bien les eaux usées que les eaux de ruissellement
- Trop de déversoirs d’orage : «trop-plein» des points bas du réseau : donc quand les pluies sont abondantes, ce mélange d’eaux usées est rejeté directement vers le milieu naturel sans traitement
- STEP (stations d’épuration) défaillance du traitement et station sous dimensionnée en période estivale
- Il semble que des analyses, réduites à deux paramètres bactériologiques et effectuées selon un calendrier prévu d’avance, 20 jours dans la saison soient un jeu de dupe !
En effet il conduit à des fermetures préventives pour obtenir une bonne classification des plages en 2015. Coûteux, ce système évite de traiter les sources de pollution et génère l’insatisfaction des usagers des plages qui n’ont pas besoin d’analyses pour constater la mauvaise qualité de l’eau.
La commission eau CADE présente des analyses plus complètes et indépendantes. En plus de la spectrométrie de masse effectuée en 2011, nous publions nos dernières analyses qui montrent la présence dans les eaux de baignade de détergents et de matières grasses : cela explique le mécanisme de formation de ces vilaines mousses que nous voyons trop souvent, mais aussi les disfonctionnements des STEP ,la persistance de microorganismes ou le colmatage des canalisations .
La commission eau CADE propose donc les solutions suivantes :
- Les 4 R : comme pour les déchets : réduire, réutiliser, recycler, responsabilité de tous
- Réseaux séparatifs : ou au moins séparer eaux usées et eaux de pluie de toitures
- Développer les moyens de traitements des eaux de pluie (individuels ou collectifs)
- Lutter contre l’imperméabilisation des surfaces
- Les STEP : doivent être redimensionnées, plus petites et mieux réparties sur le territoire pour Limiter les déversoirs d’orage
- Le traitement tertiaire doit être la norme
- Retour au bon état écologique de nos rivières : Ripisylve, roselières …
- Lutter contre le DEMENTELEMENT DU SERVICE PUBLIC : celui doit assurer par des analyses complètes et indépendantes l’application d’une bonne gestion des eaux, suivant la directive « cadre eau » et ne pas se restreindre à la seule directive fille « eau de baignade »
Commission eau du CADE : IDEAL, ACE, SEPANSO, Santé Environnement Pays Basque, ZIP Adour, Attac Pays Basque, Ortzadar, Mouguerre Cadre de Vie, Association Comité de soutien aux victimes de Fertiladour, Riverains du Seignanx.
Source : http://www.vaguetoxique.com/