Victor Pachon, coordiateur du CADE (photo ACE)
Tout d’abord un grand merci aux agriculteurs qui ont aujourd’hui posé avec force leur opposition à la LGV.
Un grand merci aussi aux joaldunak qui nous ont accompagnés tout le long de la manifestation.
Et une pensée pour le 5 ième mort du chantier de l’Y basque : un Ukrainien décédé, un bulgare et un travailleur ibérique sont entre la vie et la mort. Ceci montre la qualité des emplois sur les chantiers de ce type où les travailleurs ne sont que de la chair à chantier.
Ainsi donc nous revoici, 15500 personnes, dans la rue contre ce projet ruineux et inutile.
Inutile et ruineux car il coûte plus de 5 milliards entre Bordeaux et la Bidassoa pour un gain de temps de 4mn par rapport à l’aménagement des voies existantes. Il coutera près de 5000 euros par foyer fiscal qu’on soit ou non riverain.
Nous revoici, 15500 personnes à refuser que nos emplois et nos jeunes soient aspirés par le mégalo projet Euratlantique de Bordeaux qui va s’habiller en déshabillant les villes moyennes.
Nous revoici, 15500 personnes à dire et redire que ce projet fou est basé sur des mensonges, que les études indépendantes ont jugé les chiffres fret surestimés et que les voies actuelles, avec des aménagements mineurs pouvaient accueillir les prévisions surestimées pendant un demi-siècle encore.
Aujourd’hui, ce sont les propres études de RFF qui confirment ces tendances.
Aujourd’hui c’est G Pépy président de la SNCF qui estime « qu’il vaut mieux une ligne à grande vitesse en moins et avoir un bon renouvellement du réseau existant »
Aujourd’hui, c’est son bras droit qui écrit : « Le TGV a été l’argument d’un aveuglement collectif, les yeux s’ouvrent aujourd’hui : la belle croissance s’est faite sur de l’endettement. Le système ferroviaire ne peut pas s’autofinancer. Plus on a fait de la grande vitesse, plus on a fait de la dette. »
Aujourd’hui c’est la fin du modèle TGV peut-on lire dans la Vie du rail.
Comme le Concorde le beau jouet se brise.
Comme l’aéronautique qui a su rebondir après l’échec Concorde en fabricant des Airbus, moins prétentieux et plus efficaces, le ferroviaire peut rebondir, en poussant non pas la grande ou la très grande vitesse, mais le système pendulaire et la modernisation des voies existantes. D’autres pays l’ont fait avec succès. Il nous faut rattraper notre retard en ce domaine, et conserver notre grand service public ferroviaire sans le brader et éliminer les emplois cheminots.
C’est parce que le beau jouet se brise que Réseau Fauché de France (29 milliards de dette qu’on nous fera éponger un jour) lance ses derniers feux à grands coups de millions : sondages bidons ! Pleines pages de pub achetées à prix fort ! Un coup par RFF, un coup par les CCI ! Un étalage d’argent répugnant !
Nous revoici, XXXXXX milliers de personnes car dans cette situation cruciale, il nous faut appuyer où cela fait mal et remporter le bras de fer. Sinon nous risquons de subir une des dernières lignes LGV.
Notre réponse à nous, ce n’est pas celle de l’argent à flot !
C’est celle de l’obstination patiente et argumentée. Des centaines de réunions avec des milliers de personnes parfois ou de quelques dizaines de personnes d’autres fois.
Leur message, c’est « vous n’avez rien à dire ! Rien à faire, rien à espérer. Circulez il n’y a rien à voir. »
Et nous nous disons : « Nous avons TOUT à dire, TOUT à faire, TOUT à espérer ! Nous ne circulons pas IL Y A TOUT A REVOIR !
Nous n’étions que de la buée qu’on essuie avec un vieux chiffon.
Nous sommes devenus des gouttes d’eau qu’on éponge.
Nous sommes devenus ruisseaux qu’on enjambe.
Nous sommes devenus rivières qu’on évite.
Nous sommes devenus fleuves qu’on veut dévier.
Nous sommes la vague qui enfle !
En ce 11 décembre, jour de manifs simultanées dans les régions européennes contre les LGV,
Elle enfle à Stuggart et au Val de Suze
Elle enfle en Bretagne en Limousin, en Poitou Charente
Elle enfle en Gironde, en Lot et Garonne et Tarn et Garonne
Elle enfle en Rhin Rhône et dans le Var
Elle enfle au pays basque Sud, en Andalousie ou en Cantabrie…
Et ce n’est pas un hasard, une coïncidence si cela se développe sur les mêmes exigences simultanément en tant d’endroits. Nous sommes le produit d’une situation qui murit.
Le vent se lève, celui des citoyens qui en ont marre de l’orgueil et de la prétention des aménageurs et élus vaniteux. La vraie modernité aujourd’hui où l’on entend le mot recyclage quotidiennement, c’est la modernisation des voies existantes et du matériel. Nous n’avons pas plusieurs planètes de rechange, nous n’en avons qu’une et nous la maltraitons.
Le vent se lève, plein d’indignation et de révolte !
Ecoutez nous tant qu’il est encore temps.
Le Combat continue ! Nous ne lâcherons pas !
A vous toutes et tous qui savez bien que nous pouvons gagner, qu’ils ne passeront pas, un grand merci.
Et pour ceux qui vont faire des courses après la manif, une dernière recommandation pour la route :
Il y a des gens qui ne nous aiment pas et qui l’ont fait savoir ces jours ci. Grenet bien sûr.
Mais aussi M Jean François Duprat boutique Shilton rue Argenterie et Brillaxis angle de Port neuf et Lormand, commerçant zélés.
Parce que nous ne sommes pas les bienvenus chez eux et pour éviter tout incident n’allez pas chez eux !
Victor Pachon