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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 09:14

 

 

 

tracé copil 09 01 12 PB

Tracé Pays Basque (Copil du 09/01/12)

 

11/01/2012 Carole SUHAS


Lundi, les élus du Pays Basque étaient à Bordeaux, où devaient être annoncés officiellement les choix du comité de pilotage sur le tracé LGV Bordeaux-Espagne. Seule une délégation d’une douzaine de maires, sur les 80 qui s’y étaient déplacés, a été reçue par le préfet de Région, “pendant environ 15 minutes” estime Jean-Louis Laduche, maire d’Ascain, qui faisait partie de ceux-là.


Aujourd’hui, les trajets retenus sont connus plus précisément et les nouveaux plans sont visibles sur le site GPSO (Grand Projet ferroviaire Sud-Ouest). En Pays Basque, il semblerait que l’heure soit aux économies. Des possibilités envisagées à l’origine, ceux sont les moins coûteuses qui ont été approuvées par le comité de pilotage. Concrètement, les points les plus touchés du trajet seront la forêt de Mouguerre, traversée par un tunnel, Villefranque où des maisons seront détruites, les zones agricoles des bords de Nive, la zone de Sainte-Barbe à Ustaritz avec de nouvelles destructions, ou encore la forêt de Saint-Pée, dont une partie accueillera jusqu’à cinq voies pour stocker les trains. La plus grosse modification sera celle de Biriatou puisque les voies seront 15 mètres en deçà du tracé initial, passant de 37 mètres d’altitude à 22.


Seul point en suspens pour le moment, le passage par Saint-Jean-de-Luz, en pleine zone protégée car milieu de vie des scarabées pique-brune, espèce en voie d’extinction. Le préfet déclarait que si une solution à ce point n’était pas trouvée, un autre tracé serait préféré. Pour l’anecdote, un projet d’autoroute en Bretagne est en suspens depuis 14 ans pour cause de traversée du milieu de vie des scarabées en question.


Difficultés financières 

L’ampleur économique d’un tel projet, qui a par ailleurs semblé refroidir quelques ardeurs gouvernementales, est pointée du doigt par différents élus basques. Michel Hiriart, maire de Biriatou, se demande, lui, comment l’Etat “peut s’en sortir” au niveau du financement du projet. “Ce qui est sûr, c’est qu’ils vont venir aux Communautés de communes demander des subventions pour financer le tracé Bordeaux-Espagne, mais nous n’avons aucune intention de leur en donner”. Et ce n’est pas parce que l’altitude de la portion de Biriatou a été revue à la baisse “que nous allons changer d’avis” a-t-il ajouté.


Jean-Louis Laduche, maire d’Ascain, rejoint lui aussi M. Hiriart sur la problématique du financement. “L’Etat a mis en place un observatoire qui va banaliser les sillons. C’est au vu de ces études que va être réalisée la nouvelle voie. Cette décision va dans le sens de ce qui se passe économiquement au sens large. J’ai l’impression, et ça n’engage que moi, qu’il manque des sous. Il va manquer 2 milliards d’euros pour le tracé en Pays Basque et ça, ils l’ont dans le coin de la tête”. Ce qui expliquerait le choix des tracés retenus à moindre coût.


Le maire ajoute que la contestation en Pays Basque concorde avec les conclusions des Assises du ferroviaires, mais aussi de la Cour des comptes. “On essaye de nous faire passer pour minoritaires, mais il y a à peu près 80 % des élus contre ce projet au Pays Basque. L’Etat marche sur les élus”. En témoigne l’accueil mitigé des élus à Bordeaux, qui se sont vus empêchés de pénétrer dans la préfecture de Région par les gendarmes.

 

Les tracés seront raccordés des deux côtés de la Bidassoa

A Biriatou, le défaut principal du tracé LGV pointé du doigt par ses opposants est celui du raccordement au réseau ferré du Y basque. Jusque-là, aucun accord avec le gouvernement basque ne semblait poindre. Jusque-là. Depuis décembre dernier, comme nous l’apprenait hier Christian Maudet, chef de mission du Grand Projet ferroviaire Sud-Ouest (GPSO), une adaptation technique est désormais envisagée entre Pays Basque Sud et Nord, à la suite d’une demande formulée par les responsables du GPSO. “Avant, l’Espagne n’avait pas pris en compte le côté français”, rappelle-t-il.


La concertation semble donc de mise puisque, tandis qu’au Nord de la Bidassoa le tracé est rabaissé d’une vingtaine de mètres, au Sud, on s’engage à ce que le raccordement soit assuré. En découlera alors par la suite un rattachement “optimal” au Y basque. La partie entre Biriatou et Astigarraga devient alors une zone de “transition”, avant le passage au Y basque. Sur ces quelques kilomètres, un troisième rail devrait être utilisé pour harmoniser les écartements de rails entre les réseaux français et espagnols, selon les explications de Christian Maudet.


“De son côté, le gouvernement basque n’avancera pas les travaux tant que du côté français le tracé n’aura pas avancé”. Par ailleurs, “une fois le raccord fait, les trains continueront d’arriver à la gare d’Irun, car sinon il n’y a pas d’arrêt prévu à la frontière avec la nouvelle ligne”, poursuit Christian Maudet. Ce qui ne semble donc pas contradictoire avec la possibilité de la création d’une gare internationale à Irun. Toutes ces possibilités envisagées par les porteurs du projet, au Nord comme au Sud, restent évidemment conditionnées par les décisions de l’Observatoire du trafic dans les années à venir.

 

Source :http://www.lejpb.com/paperezkoa/20120111/314637/fr/Biriatou-devient-le-point-raccordement-entre-reseaux-ferroviaires-fran%C3%A7ais-et-espagnols

 

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