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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 12:32


 


 
en réponse à ce qui est lu dans le Journal du Pays Basque du samedi 24/10/2009 : "Marie Bové s'explique sur la LGV", et aux différentes positions qui s’expriment au Pays Basque à propos de la manifestation contre la LGV


"article en référence: Marie Bové s'explique sur la LGV, par Béatrice MOLLE, le JPB:
[Après sa signature de la pétition en défense de la LGV, son nom figure depuis hier sur la pétition contre la LGV : «Sachez que j'ai signé la pétition contre la LGV et que j'en approuve les arguments. J'espère que j'arriverai à m'expliquer. Celle en faveur de la LGV était une pétition lancée par mon employeur (Pdt de la CUB) et tout le service se retrouve signataire de cette pétition. J'espère que ma sincérité ne sera pas remise en cause» explique Marie Bové candidate à la candidature d'Europe Ecologie en Aquitaine."]


Selon Marie Bové, est-ce donc à dire que le vote des employés de la CUB a été "forcé"? ou bien que l'information a été tronquée? ou bien que nul parmi les employés ne se tient au courant de l'actualité d'Aquitaine ?

Ceci rend perplexe au regard d'une candidature dont on nous dit qu'elle se rapporte à un engagement de longue date...



En fait, il faut comprendre que les Régionales s'annoncent, avec leur cortège d'alliances et de mésalliances assez prévisibles...pourtant pas très mobilisatrices pour la population qui désespère depuis longtemps d'un front porteur de choix clairs et sincères, "durable" lui aussi!



Après la manifestation "contre la LGV" forte de 12000 citoyens, élus ou anonymes, les éclaircissements sont en effet de mise: mais de mise pour tous, et pas seulement pour une nouvelle candidate manifestement empêtrée dans un principe de réalité qui la rattrape...de mise aussi pour tous les partis politiques et leurs candidats, car la réflexion sur le bien-fondé d’une LGV aujourd'hui dans notre société, arrivée au bout des méfaits de son libéralisme, a cours depuis plusieurs années et ne s'arrête, ni à une manifestation, ni à une soudaine préoccupation opportuniste pour cause d'élections régionales proches!



Quelques éclaircissements paraissent nécessaires...

-NON, la population qui a manifesté ne soutient pas obligatoirement les élus de droite (la question n'était pas là!) ni Madame Alliot-Marie quand elle renvoie avec cynisme la LGV en Béarn!, car le slogan des associations était: "La LGV, ni ici, ni ailleurs!", il convient de s'en souvenir avec honnêteté pour ne pas produire d'amalgame.

-OUI, il s'agissait de défendre des convictions, et qu'importe les essais de récupération ou de manipulation de l'opinion: c'est toujours un grand moment singulier et démocratique que l'opportunité de découvrir que le Monde ne s'arrête pas à la porte de votre jardin et que chacun est partie prenante d'une cause plus large qui transcende les intérêts particuliers; ce type de manifestation participe bien d'une grande cause du mouvement associatif, celle de l' Education Populaire Permanente.


-OUI, l'action solidaire impose que l'on respecte le peuple ainsi que le débat d'idées, que plusieurs partis politiques refusent encore d'engager, y compris entre leurs élus et leurs militants: on ne peut pas à la fois s'appuyer sur des communiqués déconnectés des préoccupations populaires, reconnaître par ailleurs le droit à une expression minoritaire ou individuelle, et nier en bloc l'adhésion populaire à une cause qui dépasse bien "mes 300m2 de jardin"!


-OUI, il peut y avoir des opportunités de manifestation commune entre les associations "contre la LGV" et les élus du Pays Basque: au moins solidairement avec ceux qui refusent les gaspillages financiers des deniers publics au détriment des besoins en transports de proximité, les destructions inutiles de paysages, les nouvelles nuisances avec encore plus de riverains concernés (villes et campagnes), les mensonges originels qui discréditent les décideurs de la LGV...Laissons aux autres leur propre problématique de cohérence face à leurs électeurs le moment venu.


-NON, cela ne signe pas un accord électoral avec tous les élus manifestant: il s'agit au contraire d'une vigilance collective accrue envers ceux qui soutiennent ce pharaonique et destructeur projet en Aquitaine et ailleurs en Europe, en oubliant qu'il nie le Social et l' Environnemental indissociablement liés pour le bien commun.


-NON, ce moment conjoncturel ne signifie pas que la protestation populaire va s'arrêter aux positions des élus des Communautés de Communes du Pays Basque: le rassemblement du 17 octobre est une étape dans la mobilisation avec un avant (des référendums populaires, une participation au débat public, des Assises du transport organisés par le CADE par exemple) et un après: cette dynamique populaire doit être entendue par tous comme une démocratie qui s'exprime directement, avec sincérité, au delà de quelques calculs politiciens sans intérêt ni portée et qui annonce déjà de nombreuses autres initiatives à venir.


-OUI, le futur déjà s'est mis en marche en s'appuyant sur l'incompréhension populaire du choix des grands décideurs: la position d'élu oblige à l'écoute sous peine de rupture sémantique et épistémologique entre les représentants locaux, départementaux, régionaux et nationaux d'avec le peuple. Et c'est pourquoi les élus et leurs Partis politiques, doivent se souvenir que le peuple ne pratique pas systématiquement l'amnésie surtout si on le méprise.


-OUI, on peut être contre une voie nouvelle en Aquitaine, non pas pour soi, mais en décidant de lutter pour que les sommes à engager reviennent à ceux qui, oubliés de RFF et de leurs élus décideurs, subissent les nuisances d'une ligne actuelle pensée au mépris des préjudices humains: ces riverains réclament depuis des années le traitement paysager des lignes actuelles, les murs d'insonorisation jamais construits; à qui RFF ou autres veulent-ils faire croire que ces habitants, atteints profondément dans leur qualité de vie, souhaitent que d'autres encore en rallongent la liste ! Et pourquoi croire que ce qui n’a pas été réalisé pour une ligne le serait mieux pour une autre ?


-OUI, on peut se prononcer contre ce dangereux projet en étant pour le ferroviaire: en effet, le projet de ligne nouvelle ne se confond pas avec une action reposant sur les objectifs d'un Grenelle de l'Environnement, il y est même contraire; en effet, entre l'idéal que je partage d'un bon service public ferroviaire raisonné en terme de transport des marchandises et des voyageurs, il y a loin avec celui présenté qui ne remet pas en cause les méfaits du Libéralisme.


-OUI, nous sommes tous des contribuables qui paieront plusieurs fois: pour la commune, le département, la région et l'état; et cela nous concerne de dire à quoi nous voulons voir adressé notre argent; peut-être à un transport communal, départemental, régional et national repensés en fonction de nos besoins et non de ceux de quelques technocrates ou touristes pressés.


-OUI le projet de LGV est une libéralité pour les géants du BTP. et leurs actionnaires très libéraux, il ne vise pas le bien commun dans un service public de qualité.


- OUI, il faut défendre les emplois du fret, la non privatisation des services ferroviaires: mais la LGV n'apporte aucune solution dans ce domaine puisque les entreprises auront plus d'intérêt à continuer de nourrir les murs de camion; l'autoroute ferroviaire avec des camions embarqués est une aberration; la réactivité dans le transport des marchandises impose les conteneurs et les wagons isolés, ce qui n'est pas l'option retenue pour la LGV. Cette option ne rencontre pas les légitimes préoccupations des cheminots en matière de conservation d'un service public performant (comme en témoignent les orientations de la SNCF).


-et enfin OUI, le front populaire des anti-LGV milite bien pour le ferroviaire…mais un ferroviaire à visage humain pour tous!

 

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