6 avril 2011 06h00 | Par Anne-Marie Bordes Constat négatif sur l'évolution du fret transfrontalier. Hendaye et Irun ont des installations sous-utilisées.
Débat édifiant lundi à Saint-Sébastien sous l'égide de la plateforme logistique Aquitaine Euskadi. Débat consacré au fret ferroviaire dans l'eurorégion et à son évolution possible dans le schéma de la Grande vitesse. Les acteurs réunis à la même table ont établi un constat sans appel. Il y avait là RFF (représentée par Christian Maudet et Jacques Coutou), SNCF (Fernand Victoria), Conseil régional (Daniel Province), l'opérateur Algeposa (Jokin Letamendia) installé à Irun et Lorry Rail, l'Autoroute ferroviaire Luxembourg Perpignan (Thierry Le Guilloux) récemment ouverte sur la façade méditerranéenne… C'est un fait, le fret ferroviaire ne fonctionne pas entre l'Espagne et la France. Il représente à peine 4 % des échanges, pourcentage qui dépasse les 30 % entre la France et l'Italie. Hendaye illustre la chute observée ces dernières années. Euro cargo rail à Hendaye « Alors que nous sommes présents depuis de nombreuses années à Hendaye, notre activité représente à peine 50 % de notre potentiel », déclarait ainsi la représente de la société espagnole de fret Transfesa. Les travaux importants réalisés en 2004 (4 millions d'euros pour augmenter de moitié la capacité d'accueil du fret) n'ont pas eu l'effet escompté. Au cours de la seule année 2009 en effet l'activité a chuté de 50 %. L'opérateur privé ECR (Euro cargo rail, filiale française de la Deustch Bank) y a capté 40 % de l'activité. Comment expliquer cet état de fait, sans s'arrêter à la différence d'écartement historique des rails de part et d'autre de la frontière ? Les explications des uns et des autres n'ont pas permis d'apporter de véritable réponse à cette question. Au dire de Fernand Victoria (représentant SNCF en Espagne) la société française dispose d'au moins 300 locomotives acquises à prix d'or, mises à l'arrêt dans l'attente d'un hypothétique regain de l'activité fret… Mauvais état des réseaux Selon certains experts, le retour à la croissance ne serait pas forcément lié à la crise économique mais à la remise en état du réseau ferré français. S'il laisse à désirer en France, la situation est pire en Espagne où chez Renfe (équivalent de la SNCF) le fret n'arrive d'ailleurs qu'en cinquième position parmi les convois prioritaires… À noter par ailleurs qu'entre la France et l'Espagne la coordination au niveau de l'offre de sillons internationaux (tonnage, horaires…) est encore inexistante. En Espagne la longueur des convois est par exemple limitée à 500 mètres, soit 250 mètres de moins qu'en France. Cette coordination de l'offre est par contre acquise entre la France, l'Italie et l'Allemagne. La courbe descendante actuelle a-t-elle quelque chance d'être rapidement renversée ? Cela paraît difficile dans la mesure où d'énormes travaux doivent être réalisés sur les lignes existantes entre Bordeaux et la frontière. Selon Jokin Letamendia d'Algeposa il ne faut pourtant pas attendre l'échéance des nouvelles lignes TGV (2016 et 2020) de part et d'autre de la frontière pour avancer.
Source : http://www.sudouest.fr/2011/04/06/50-de-fret-en-moins-363232-2780.php
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