Photo d'un de nos correspondants
06/10/2009
Sébastien VAÏSSE
Réunion d'information sur la LGV hier soir à Lahonce à l'initiative du CADE et des élus. L'occasion pour le collectif de défense de l'environnement de répondre «point par point» au sénateur des Landes, Jean-Louis Carrère ainsi qu'à RFF, qui «ont tour à tour manié la langue de bois pour neutraliser l'épineuse contre étude», en l'occurrence celle du cabinet suisse CITEC expliquant que les lignes actuelles modernisées seraient en capacité de répondre aux prévisions de trafic mise en avant par RFF pour justifier la mise en place d'une nouvelle ligne.
Face, tout d'abord, à la déclaration de Christian Maudet, chef des Grands Projets du Sud Ouest, dont fait partie la LGV, selon laquelle la modernisation des lignes actuelles n'assurerait pas la continuité du réseau européen, le CADE rappelle «qu'avant le débat public de 2006, l'option envisagée par l'Europe était l'aménagement des voies existantes pour le Pays Basque et la modernisation des voies existantes de Bordeaux à Dax. La continuité était donc assurée !»
Exaspération
«La mauvaise foi de M.Carrère et de RFF exaspèrent les populations» tonne le CADE qui explique que «les problèmes de sécurité et d'environnement liés aux 320 trains/jour» (capacité maximale de la voie actuelle modernisée selon CITEC, ndlr) mis en avant par les pro-LGV, correspond à «falsifier l'étude Citec qui étudie la capacité maximale des voies à l'horizon 2015-2020 sans autre modification des voies que la rénovation en cours actuellement et à l'horizon 2030-2060 avec deux nouveaux aménagements (sur lesquels nous reviendrons) qui pourraient porter les capacités à 320 trains et ainsi transporter 42 millions de tonnes par an».
Et de préciser que «si l'on compare le tableau de marche RFF, nous devrions être aujourd'hui à 8 millions de tonnes/an à Hendaye (pour atteindre 13 millions en 2 020) et nous ne sommes qu'à 2,202 millions de tonnes réellement. Concrètement, on pourra faire passer 320 trains pour 42 millions de tonnes en 2 060 mais on aura vraisemblablement 10 à 12 millions de tonnes/an».
Pas de gain de temps
En outre, si le CADE confirme la déclaration de C.Maudet en ce qui concerne le temps de succession des trains de 3 minutes qui ne peut pas s'appliquer en France, il n'oublie pas de préciser que «d'ici 2030-2060, le système ESTC (Système Européen de Contrôle des trains), qui permet un temps de succession de 3 minutes, sera étendu à l'ensemble de l'Europe».
Quant à la contrainte financière et à la complexité relative à une éventuelle modernisation des lignes actuelles, le CADE explique «qu'il s'agit d'un point de l'étude Citec qui suggère d'aménager les voies de la gare de Bayonne de manière à éviter que les trains terminus dans cette gare ne cisaillent les voies principales. Alors qu'on s'apprête à débloquer des sommes vertigineuses pour la seule gare de Bayonne, alors qu'on envisage même de la déplacer plus tard vers St Bernard ces travaux d'une simplicité biblique seraient trop lourds ? ».
Enfin, si pour C.Maudet, les «gains de temps seraient significatifs», le CADE s'appuie sur «le document RFF où les temps de parcours Bayonne-Paris étaient de 3 h 03 contre 3 h 02 pour Bayonne gare nouvelle-Paris». A noter qu'une autre réunion est prévue ce jeudi à Ustaritz à 19 heures.
Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20091006/160100/fr/Carrere-et-RFF-exasperent-le-CADE