10/09/2009
Goizeder TABERNA
Réseaux ferrés de France n'a pas encore pris connaissance de l'étude réalisée par le cabinet Citec sur l'utilisation des voies actuelles. Commandé par les maires des 29 communes touchées par le projet de réalisation de ligne à grande vitesse, ce rapport confirme la position défendue par les associations de défense de l'environnement : les voies actuelles suifferaient jusqu'en 2 050. Alors que cette vision contredit celle de RFF, cette dernière proposera aux élus impliqués une réunion.
Les présidents des Communautés de communes Sud Pays Basque, Errobi et Nive-Adour, le bureau d'étude et les représentants de l'Etat seront conviés par RFF dans un but de «concertation», d'après le responsable du pôle RFF de Bordeaux en charge du projet de LGV entre Bordeaux et Irun, Étienne Picher. Bien qu'elle soit contradictoire, le responsable de RFF assure que cette «contribution» sera prise en «considération», et après analyse, un avis sera donné.
«Performances insuffisantes»
Cependant, l'entreprise publique maintient sa position et considère qu'il faut anticiper le problème de saturation à venir des lignes actuelles. Il s'appuie pour cela sur une contre-expertise qui assure que cette situation sera atteinte en 2020. Si le fret n'augmente pas «c'est parce que les performances ne sont pas suffisantes», d'après Etienne Picher.
Par ailleurs, les Grands projets du Sud-Ouest tiennent en compte d'autres paramètres, selon le responsable de RFF, tels que la liaison avec «la ligne nouvelle espagnole», la limitation des nuisances, notamment, sonores, et le maintient de l'activité des TER et des trains de l'axe intérieur.
Demande d'audits
Face à ces arguments et ces études qui se contredisent plus ou moins, le représentant du Cercle de Buruntz Jacques Saint Martin soutient la manifestation du 17 octobre organisé par les élus et demande la remise à plat complète du dossier d'information préparé par RFF. «On ne sait plus où nous en sommes», affirme l'ancien président de la CCI de Bayonne ayant l'impression que «la population et les élus du Pays Basque ont été trompés».
Il demande également la réalisation de deux audits : celui des résultats de la restructuration du fret SNCF, pour savoir s'il serait judicieux de se lancer dans un projet aussi coûteux, et celui des résultats de l'expérience de l'autoroute ferroviaire de Perpignan à Luxembourg.
Concernant cette ligne, le représentant du Cercle de Buruntz observe une activité déficitaire en 2008. Ce qui était prévisible, selon Etienne Picher, car l'entreprise en charge du fret sur ce couloir, Lorry Rail, envisage un équilibre financier «au bout de cinq ans».