Sujet à la une
09/09/2009
Goizeder TABERNA
Les Verts et la fédération des associations de défense de l'environnement, le CADE, avaient demandé une première étude lors du débat public de 2006 sur le projet de Ligne à Grande Vitesse qui avait remis en question les chiffres de RFF. Trois ans plus tard, à la demande de 29 maires du Pays Basque, le cabinet suisse Citec rend une étude qui confirme la capacité des voies actuelles à accueillir le trafic ferroviaire jusqu'en 2050.
D'après le rapport qui a été remis, hier, au sous-préfet de Bayonne Eric Morvan par les élus concernés, 240 trains de fret et 80 trains de voyageur pourraient emprunter ces voies par jour, dans les deux sens. Des calculs qui tiennent en compte 80 % de la capacité théorique pour éviter la saturation des voies, ainsi que les quatre heures d'arrêt de toute circulation la nuit. Ces 320 trains pourraient circuler grâce à certains aménagements.
Certains sont déjà planifiés et sont déjà en cours d'élaboration. Les aménagements complémentaires devront permettre de doubler la capacité en sillon fret. «Pour y parvenir, il est nécessaire de diminuer le temps de succession entre les trains et de réaménager la gare de Bayonne».
Voies actuelles sous-utilisées
L'étude du cabinet Citec se réfère ensuite aux prévisions du fret données par Réseaux Ferré de France et constate que «la capacité de la ligne Bayonne-Hendaye est largement suffisante pour écouler tout le trafic». Bien que ses représentants aient avoué aux élus qu'ils n'étaient pas vraiment sûrs, RFF affirme qu'il faut compter avec 180 trains de fret par jour (dans les deux sens) entre Bordeaux et Dax. Considérant que certains trains prennent la direction de Pau, le trafic baisserait une fois arrivé au Pays Basque. Il n'y aurait donc aucune difficulté pour l'utilisation des voies actuelles, puisqu'elles pourraient accueillir 240 trains de fret par jour, dans les deux sens.
Un niveau de trafic peu envisageable comme l'ont souligné les élus présents à Bayonne hier, mais qui permet de constater que «les voies actuelles sont sous-utilisées, alors qu'on nous disait qu'elles étaient saturées», a relevé Michel Hiriart le président de la Communauté de communes Sud Pays Basque et maire de Biriatou. Ceci dit, les élus prennent en compte les nuisances que provoquerait une éventuelle augmentation du trafic de train, et propose des mesures antibruit et les aménagements nécessaires.
Plus d'un milliard d'euros
En plus de considérer le projet de nouvelle ligne prématuré, les élus insistent sur l'aspect financier. Le tracé dit «de la plaine», qui compte avec 70 % de voies aériennes et 30 % de voies enterrées, coûterait 900 millions d'euros et le tracé «à l'Est d'Ascain», composé de 70 % de voies enterrée et 30 % de voies aériennes, coûterait 1,2 milliard d'euros. Un argument supplémentaire que les élus des Communautés de communes Sud Pays Basque, Errobi et Nive-Adour utilisent pour s'opposer à la réalisation de la nouvelle ligne et demander l'amélioration des voies actuelles.
Manifestation le 17 octobre
La présentation des conclusions du rapport du cabinet Citec n'est que le début d'une série d'actions accordées entre les 29 maires. Hier, chaque maire a remis une lettre au sous-préfet, reprenant les deux principes acceptés à l'unanimité : l'abandon de toute perspective de voie nouvelle et l'amélioration de la ligne actuelle. Si jamais RFF avait des observations, les élus proposeraient de faire une réunion technique.
Par ailleurs, ils vont envoyer une lettre au président de la République Nicolas Sarkozy, au Premier ministre François Fillon et au secrétaire d'État au Transport pour demander audience. en attendant, ils affirment qu'ils vont continuer à assister aux réunions organisées par les promoteurs du projet, l'État, les régions et RFF. Enfin, les maires appellent à une marche dans les rues de Bayonne pour que la population «puisse exprimer sa position». Elle aura lieu le 17 octobre et se dirigera vers la sous-préfecture.
RFF va, de son côté, définir un périmètre d'étude d'un kilomètre de large pour la fin de l'année et le tracé pour fin 2010, et non fin 2009 comme il était dit dans l'édition d'hier.
Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20090909/155820/fr/La-nouvelle-etude-renforce-lopposition