La société Voltalis, qui commercialise des boîtiers permettant de réduire la consommation d’électricité, va devoir indemniser EDF (ainsi que les autres opérateurs) pour le manque à gagner. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) en a décidé ainsi. Un choix qui déclenche l’ire des écologistes.
Grâce au boîtier de Voltalis, les consommateurs d’électricité réduisent leur facture : le système, relié au circuit électrique, permet d’optimiser la consommation de certains équipements électriques (radiateurs, ballons d’eau chaude, climatiseurs,…). « Jusqu’à 5 à 10 % » peuvent ainsi être économisés chaque année (et 30 % de CO2). Une technologie que les opérateurs n’ont pas vu d’un bon œil, réclamant à Voltalis une compensation pour les pertes financières engendrées.
Et la CRE, gendarme de l’énergie, a décidé de leur donner raison : le distributeur de compteurs va devoir rémunérer EDF, mais aussi Poweo, Direct Energie, GDF Suez,… « pour l’énergie injectée mais non consommée par les clients » d’ici un an. « Voltalis veut être payée plus que le fournisseur, alors que son service n’est possible si le producteur maintient sa production », a indiqué la commission.
La colère des antinucléaires
Le réseau « Sortir du nucléaire » a vivement réagi en dénonçant une « décision absurde » et une « conséquence directe du système nucléaire français, basé sur une consommation maximale d’électricité au détriment des citoyens et de l’environnement ». Avec une certaine ironie, l’association déclare : « A ce compte, il va bientôt être obligatoire en France de consommer beaucoup d’électricité, sous peine de taxes ou d’amendes, et pourquoi pas d’emprisonnement ».
Et les militants de réclamer la dissolution de la CRE et « son remplacement par une structure citoyenne indépendante, dont la mission serait d’agir au profit des usagers et de l’environnement […] et non d’être au service d’entreprises commerciales comme EDF ».
Le PDG de Voltalis, Pierre Bivas, est quant à lui « consterné » : « Cette décision est contraire à l’intérêt du consommateur et constitue une entrave à la concurrence ». Il se réserve le droit de faire appel à la justice.
Yann Cohignac