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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 19:27




En Jouant sur la technique de la mutagenèse - transformant le génome des plantes sans passer par le gène d'un organisme extérieur -  les compagnies semencières préparent l'appropriation des ressources génétiques.


22 juin 2009



Le débat sur la loi HADOPI révèle un aspect fort instructif sur nos priorités et nos systèmes de valeurs en considérant la liberté d'accès à internet comme un droit fondamental, alors que le droit à l'alimentation est encore loin, très loin d'être accepté comme tel.


J'ai par ailleurs profité de la grande messe du traité sur les ressources phylogénétiques pour l'agriculture et l'alimentation pour participer à un side event sur les droits de propriété intellectuelle... J'y ai appris des choses nouvelles, en gros:


De plus en plus de nouvelles semences créées par les compagnies chimiques sont protégées par la convention UPOV, alors que le rythme de dépôt de brevet décroît.

- Ces nouvelles semences sont fabriquées par des procédés de mutagenèse, et ne tombent pas sous l'appellation d'organismes génétiquement modifiés, car la définition juridique de ces derniers couvre la seule transgénèse.

- Bien entendu, les procédés de mutagenèse sont souvent brevetés.

-  Au final, nous avons donc de nouvelles semences (et de nouveaux aliments) OGM qui ne disent pas leur nom, tout en incorporant des brevets...

-  L'avantage pour les compagnies chimiques est double: avec UPOV pas de qualificatif OGM et pas d'obligation de déclarer l'origine de la "matière première", donc pas d'obligation financière d'abonder le mécanisme fiduciaire du traité (partage des avantages) qui est destiné à financer des opérations de protection in situ (avec les agriculteurs).

Le fait vraiment nouveau, c'est que contrairement à ce qui s'est passé jusqu'à présent, il est désormais possible d'identifier dans le champ de manière précise la variété utilisée par l'agriculteur au travers des "marqueurs moléculaires" ce qui permettra à terme de récupérer des royalties sur la production agricole de n'importe quel agriculteur qui utilise des semences protégées par certificat UPOV.


CQFD... Voilà donc des nouveaux OGM qui sont déjà dans les champs et dans nos assiettes, sans que ni les agriculteurs ni les consommateurs ne sachent quoique ce soit...



L'Auteur: Denis Pommier est Agronome



Source : http://reporterre.net/spip.php?article417

 

 

 


 


 

 

 

 

 

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