Machja NICCI
La semaine dernière, les représentants des Collectifs pour le haut débit par la fibre optique ont rencontré Frantxoa Maitia, Conseiller Général de Garazi et Conseiller Régional, pour leur faire part de leurs inquiétudes quant à la desserte ADSL par Wimax dans les zones accidentées du Pays Basque. «En 2007, lorsque le Conseil régional a pris la décision d'opter pour cette technologie, il a été avancé qu'il n'y avait pas d'autres alternatives à coût raisonnable», explique Pierre Etcheberry, membre du collectif de Moncayolle et Berogain-Laruns.Or, selon lui, aujourd'hui plusieurs régions de l'hexagone ont choisi des solutions qui sembleraient plus satisfaisantes en matière d'investissement, d'efficacité et de santé.
Une rencontre encourageante
Cette entrevue avec l'élu a satisfait les collectifs. Il s'est en effet montré «en total accord» avec eux en ce qui concerne la nécessité d'un service égalitaire pour tous et celle de lutter contre la fracture numérique qui risque de s'aggraver avec la fin de la télévision analogique au profit de la numérique, à l'horizon 2012. Il s'est notamment déclaré «conscient que le haut débit devrait relever du service public surtout face à l'arrivée de la TNT où la fibre optique aura certainement un rôle à jouer». Et s'il «ne nie pas» la nocivité des antennes Wimax avancée par les Collectifs s'appuyant sur de nombreux rapports scientifiques, elle l'interpelle moins que les inégalités de couverture.
Par inégalités, les Collectifs entendent le coût supérieur supporté par les abonnés Wimax (85 euros par mois environ contre 30 euros pour les abonnés au système filaire) pour un service qu'ils considèrent comme très prochainement obsolète, nécessitant des aménagements potentiellement préjudiciables à la santé et aux paysages.
Question efficacité, la solution laisserait également à désirer ; «sur les 5% de zone blanche qu'elle devait couvrir, elle en couvre à peine la moitié» souligne Pierre Etcheberry qui ajoute : «dans les zones les plus accidentées comme on en trouve au Pays Basque, il faudrait multiplier par 5 ou 6 le nombre d'antennes pour être efficace ; ce n'est pas pensable (...) En plus, il suffit que la végétation se fasse plus dense pour que la réception soit brouillée d'où des différences d'émission en fonction des saisons». Au terme de l'entretien, Frantxoa Maitia a promis aux partisans de la fibre optique d'intervenir sur le sujet auprès du Conseil général lors de la session plénière qui s'est déroulée hier. Afin qu'ils se sentent plus concernés, chacun des Conseillers généraux a reçu au préalable un courrier des Collectifs soulignant «la nécessité d'un service égalitaire pour tous (...) Et demandant l'arrêt du programme Wimax dans l'attente des résultats d'études avancées sur les meilleures technologies existant actuellement pour couvrir les zones blanches».
Utilisée dans plusieurs régions, la technologie du NRA-ZO (ADSL par fibre optique en zone d'ombre) serait une solution qui «ne coûterait pas plus cher pour une efficacité supérieure», précise Pierre Etcheberry.
Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20090627/144395/fr/Frantxoa-Maitia-et-le-Wimax-au-Conseil-General