Les serres municipales et les jardins publics conquis par la protection biologique.
Depuis 2004, les pesticides ont disparu des serres municipales. Et dans quelques années les traitements chimiques pourraient bien être également proscrits des parcs et jardins de la ville. Car depuis trois ans les jardiniers du service des espaces verts ont tourné le dos à la chimie pour entrer dans la logique exigeante de la protection biologique intégrée (PBI).
Tout le monde connaît l'exemple de la coccinelle à deux points dont chaque larve doit engloutir 150 pucerons par jour pour se développer. Eh bien désormais, la coccinelle fait école et les jardiniers municipaux lâchent chaque année avec succès sept à huit variétés auxiliaires aux trousses des insectes parasites qui se développent sur leurs plantations.
Mais jouer les bons contre les mauvais suppose un savoir-faire, et une connaissance approfondie des insectes et de leurs cycles biologiques.
Tout vient à point à qui sait attendre
Après avoir suivi une initiation à la reconnaissance visuelle des parasites, les jardiniers surveillent désormais en temps direct l'évolution des populations. « Nous nous demandons en permanence jusqu'à quel niveau nous pouvons vivre avec les parasites et quand il devient vraiment nécessaire d'intervenir », explique Jean-Pierre Saulgrain, directeur du service des espaces verts de la municipalité toulousaine.
Pour recenser les populations ennemies, les jardiniers posent dans les serres des plaques de plastiques bleues et jaunes enduites de glu qui attirent les insectes et les pièges. Ils n'ont plus ensuite qu'à les compter pour juger s'il est opportun d'introduire un petit sac rempli de larve ou d'œufs d'insectes auxiliaires au pied des plantes attaquées.
en quarantaine, si nécessaire
Et si par malheur le mal est déjà fait, pas question d'intervenir en urgence avec des pesticides qui briseraient le fragile équilibre des 5 000 m2 de cultures hors-sol. Il ne reste plus que la bonne vieille méthode de la quarantaine. « Les plantes malades sont isolées du reste de la végétation pour couper court à toute propagation encore plus importante. » La méthode est efficace et gratuite, poursuit Jean-Pierre Saulgrain : « La protection biologique intégrée revient certes un peu plus chère que les traitements chimiques mais elle ne génère aucune nuisance. »
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2007/10/26/121454-Bestioles-Des-insectes-contre-les-pesticides.html