Lundi 8 juin 2009
LAHONCE-SAINT-PIERRE D'IRUBE-VILLEFRANQUE. Les électeurs ont clairement rejeté le projet lors du référendum organisé hier
Devant la mairie de Saint-Pierre-d'Irube, ambiance bon enfant pour le référendum sur le projet de la LGV. (PHOTO PATRICK BERNIERE )
A vrai dire, il n'y avait pas la moindre surprise à prévoir à la sortie des urnes. On s'attendait à un score « soviétique » et ce fut bien le cas. Avec 93,9 % de « non » à Villefranque et 92,68 % à Saint-Pierre-d'Irube, les électeurs ont clairement rejeté le projet de la ligne à grande vitesse. Seuls ceux de Lahonce, la troisième commune à organiser hier ce référendum, ont été un peu moins nombreux à enfoncer le clou.
82,8 % d'entre eux _ à peine si l'on ose dire _ ont abondé dans cette voie. Ce qui n'enlève rien à la tendance lourde exprimée par les citoyens, la même que celle issue il y a un an d'une consultation identique à Ustaritz et Mouguerre.
C'est sans équivoque, les riverains du périmètre retenu ne veulent pas entendre parler d'une ligne à grande vitesse (LGV) et de ses conséquences sur le paysage actuel du Pays basque.
Forte mobilisation
Le pavé dans la mare envoyé voici quelques jours par Michèle Alliot-Marie, et sa prise de position contre une nouvelle ligne, aurait pu faire craindre une certaine démobilisation de l'électorat. En fait, il n'en fut vraiment rien. Devant la mairie de Saint-Pierre-d'Irube, hier en fin de matinée, on ne se faisait guère prier pour mettre un bulletin jaune dans l'urne de verre dressée sous le porche. Matériel identique à celui utilisé pour le scrutin des élections européennes qui se déroulait à l'étage. Bon nombre de personnes se dispensant même de passer par l'isoloir.
« On est venu pour ce vote-là, on ne serait pas venu s'il n'y avait eu que les européennes », confessait ainsi un couple accompagné de son fils. Le vote quant à lui était organisé dans les règles de l'art, avec présentation de la carte d'électeur et d'une pièce d'identité, ainsi que la signature apposée sur le registre officiel de la liste électorale.
A Villefranque, devant la maison pour tous, sur les coups de midi, la queue s'allongeait sous le petit chapiteau dressé sur la place, plusieurs personnes faisant visiblement l'impasse d'entrer dans le bâtiment pour aller doubler la mise aux européennes.
« Les gens sont fortement mobilisés », confirmait le préposé à l'urne, « on ne peut pas se contenter des déclarations de Michèle Alliot-Marie, car il suffirait que l'on change de ministre dans les jours qui viennent et tout repartirait dans l'autre sens. »
Auteur : PHILIPPE HEMMERT
p.hemmert@sudouest.com
source: http://www.sudouest.com/pays-basque/actualite/article/613628/mil/4632379.html