La piste d'atterrissage de l'aéroport d'Hondarribia avant et après l'allongement (simulation).
HALTE À LA DÉMESURE
Le redémarrage du sempiternel feuilleton de l’allongement de la piste ne rassure pas ceux qui appréhendent la venue massive des compagnies charters sur l’aéroport Hondarribia et s’opposent à laisser transformer cet aéroport situé en plein cœur d’un Bassin de Txingudi fortement urbanisé en plaque tournante régionale des vols à bas coûts.
Les opposants à l’extension du trafic sur cet aéroport ne sont pas dupes et savent que derrière l’euphémique appellation " Association pour l’encouragement et le développement de l’aéroport d’Hondarribia" (Afodesa) et le subit interventionnisme de l’AENA*, se dissimule en fait un groupement d’acteurs économiques comprenant le trust industriel et commercial MMC (Fagor, Brandt, Eroski,), la banque Kutxa, les organisations patronales Adegi et Elkargi, les élus plus ou moins conservateurs de la Diputación du Guipúzcoa et du Gouvernement basque, ainsi que les ténors de la Chambre de commerce et de la Mairie de Donostia, tous ardents protagonistes de ce projet.
Les tenants de l’allongement de cette piste et de la modernisation simultanée des infrastructures aéroportuaires reconnaissent en catimini que cette opération doit être menée dans le but essentiel de pouvoir accueillir, à moyen terme, un flux de 1 500 000 passagers/an sur Hondarribia et dissimulent bien entendu cette ambition sous des arguments trompeurs de mise aux normes de la piste.
En fait, la conception de l’actuelle piste répond parfaitement aux normes internationales, et ce sont bien plus les tailles disproportionnées des aéronefs qui l’empruntent qui font que l’on peut ici parler de démesure !
Ces représentants du monde économique et leurs vassaux se soucient par ailleurs le moins du monde de savoir que ce sont avant tout les riverains du Bassin de Txingudi qui subiront les méfaits d’une extension du trafic aérien en ce lieu hautement urbanisé. Ils se moquent également des conséquences environnementales qu’un allongement de la piste engendrerait et se désintéressent enfin des sentences du monde scientifique qui tombent à la façon d’un couperet en portant un coup idéologique fatal à la relation antinomique que l’humain prédateur entretient avec sa terre nourricière.
En effet, les scientifiques du monde entier confirment l’aggravation spectaculaire du réchauffement de notre planète et pressent les décideurs d’agir sans timidité et sans délai afin de tenter d’enrayer le dérèglement climatique. Ce dérèglement est en marche et ses conséquences sont difficilement estimables du fait de nos piètres connaissances des phénomènes interactionnels qui vont inéluctablement l’accompagner.
L’heure est donc gravissime et le constat de ces scientifiques est accablant : Notre planète est mise en péril du fait de l’intensification de l’activité humaine et cette activité finira par hypothéquer sérieusement nos chances de survie sur cette terre.
Ce projet d’allongement de la piste arrive par ailleurs dans un contexte de crise financière et récession économique qui n’épargne aucun pays de cette planète et entraîne, en corrélation avec une prise de conscience générale des problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés, une chute vertigineuse de la fréquentation de cet aéroport* et des autres.
Nous voyons donc bien que le seul bon sens voudrait qu’il soit mis un trait final sur ce projet insensé !
* AENA (Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea)
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