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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 17:51




Berlin : 3,7 millions d'habitants. Les déchets organiques des foyers sont systématiquement collectés 
afin d'être compostés. 
 
              

 

Souvenons-nous que les membres fondateurs de notre association ont été les initiateurs, dans notre modeste espace transfrontalier, du combat mené pendant plusieurs années contre le projet d’implantation d’un incinérateur de déchets que les municipalités situées autour de la baie de Txingudi ambitionnaient de faire construire au flanc du Jaizquibel, majestueuse arrête montagneuse qui domine notre paysage.

 

Ce projet démentiel a été abandonné après plus de trois années de lutte acharnée d’une population qui ne voulait à aucun prix se résigner à subir les méfaits sanitaires et environnementaux liés au fonctionnement des fours de cet incinérateur.

 

Notre combat contre ce projet n’était pas pour autant un blanc-seing donné au stockage généralisé de nos déchets, puisque l’incinération et la mise en décharge (autre nom du stockage), sont des modes de traitement les plus polluants qui soient, malgré le fait qu’ils restent aujourd’hui encore les plus utilisés dans l’hexagone.

 

En effet, notre pays envoie dans les fours d’incinération 43% de ses déchets ménagers (12 millions de tonnes/an) et 39% de ces derniers (11 millions de tonnes/an) finissent dans des décharges. A l’opposé,  il valorise moins de 20% de ceux-ci par recyclage et compostage, ce qui classe la France parmi les pays d’Europe qui obtiennent les plus faibles taux de valorisation des déchets ménagers.

 

Nous incinérons ou stockons afin de répondre à l’attente d’intérêts privés

 

Notre pays détient le peu enviable record d’Europe du nombre d’incinérateurs (129) et est un des principaux producteurs de déchets ménagers après l’Irlande, Malte et le Luxembourg. Le stockage des déchets est, quant à lui, un mode de traitement qui nécessite d’immenses surfaces au sol que l’on ne peut trouver qu’en milieu rural. Environ 300 de celles-ci sont réparties sur l’ensemble du territoire national et la tendance actuelle est d’en créer de nouvelles aux dimensions toujours plus colossales. Celle utilisée par la ville d’Hendaye se trouve sur un terrain situé sur la commune de Saint-Pée-Sur-Nivelle, soit à 25 Km d’ici.

 

Ces décharges génèrent trois principaux types de pollutions qui sont :

 

-  l’émanation de gaz méthane émis lors de la fermentation des déchets,

-  la production de jus (appelés lixiviats) qui percolent les tas de déchets constitués,

-  l’émission supplémentaire de CO2 due aux distances sur lesquelles les déchets sont  

   transportés.

 

Un des problèmes majeurs de la mise en décharge réside dans le fait que trop peu de municipalités, ou regroupements de ces dernières, se donnent la peine de séparer les déchets organiques des déchets inertes, ce qui occasionne lors de la décomposition des fermentescibles contenus dans ces derniers un dégagement  de méthane qui est un gaz 22 fois plus puissant et donc polluant que le CO2.

 

Un autre problème d’importance réside dans le fait qu’en enfouissant ces déchets en mélange, les lixiviats (jus) émis par la décomposition des déchets organiques viennent percoler et polluer les terrains utilisés et épandre dans le sol des sels et oxydes de métaux produits par simple contact entre les fermentescibles et les moindres parties métalliques contenues dans ces déchets.

 

Ainsi n’est-il pas difficile de comprendre que les déchets organiques devraient être interdits dans les centres de stockage où les déchets sont déversés sans avoir triés à la source, puis séparés des déchets organiques qui devraient uniquement être traités en les confinant dans des méthaniseurs susceptibles de valoriser l’intégralité du biogaz émis lors de leur fermentation.

 

A l’heure de l’indispensable lutte contre le réchauffement climatique, les usines d’incinération mais également les décharges à ciel ouvert non pourvues d’un tri à la source des déchets fermentescibles, ne sont pas des solutions viables pour traiter le problème de la gestion de nos déchets, puisqu’elles sont des émetteurs nets de gaz à effet de serre.

 

Nous attendons donc des gestionnaires trop souvent privés de nos méga décharges, ainsi que de nos élus locaux qui propagent encore le dogme du stockage en mélange après avoir dans le passé défendu l’incinération et ses prétendues vertus, qu’ils prennent enfin la mesure des dommages irréversibles que nous continuons de faire subir à notre environnement en persévérant dans la démesure de ces modes de traitement. Nous souhaitons également leur faire prendre conscience que si nous voulons survivre sur cette planète, il faut adopter une autre vision de préservation du milieu naturel, de même que de notre mode de consommation.

 

Espérons que l’augmentation de la taxe sur le stockage des déchets décidée dans le cadre du Grenelle de l’environnement incitera nos élus locaux à agir en ce sens, qu’elle permettra rapidement de réduire le tonnage des déchets envoyés en décharge, et aidera enfin à faire comprendre que les déchets organiques ne sont pas un rebus qui doit être enfoui, mais bien plus une matière hautement valorisable, capable par exemple de régénérer nos sols mortifiés par une utilisation inconsidérée d’engrais et de pesticides.

 

 

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