Collecte sélective des déchets ménagers sur Hendaye L'immense majorité de nos déchets finit encore en décharge
Rares sont ceux/celles d’entre-nous qui peuvent s’imaginer que le point vert qui est aujourd’hui systématiquement apposé sur nos emballages alimentaires, mais également sur beaucoup d’autres produits de consommation courante, puisse signifier autre chose que d’indiquer que les emballages ainsi marqués sont recyclables et sont donc récupérés afin d’être réutilisés.
Malheureusement, le petit point vert prouve en fait uniquement que le producteur du produit acheté a payé une contribution à l’organisation Eco-Emballages, sans pour autant nous assurer que l‘emballage de ce produit sera un jour recyclé.
Un consommateur qui trie avec engagement et beaucoup d’application peut ainsi mettre environ deux emballages sur dix dans la caissette de tri sélectif, pas plus, s’accordent à reconnaître les experts en matière de recyclage, compte tenu qu’hormis les bouteilles et flacons, peu d’emballages en plastique se laissent recycler pour des raisons de diversité de leur composition chimique ou d’absence de filières de recyclage appropriées.
En fait, rien ne prédispose les industriels à ne produire que du recyclable, si l’on sait par ailleurs que deux emballages triés sur dix partent à leur tour vers les incinérateurs de déchets qui sont de gros demandeurs de matières à haut pouvoir thermique comme le plastique qui se prête idéalement à faciliter la combustion des déchets en mélange que l’on jette dans les fours d’incinération. Nous baignons donc, nous le voyons, dans un monde où les contradictions et divergences d’intérêts sont légion !
Ainsi, le dispositif de collecte et de traitement des ordures ménagères d'Hendaye, qui prétend récupérer et recycler actuellement 26%¹ des déchets produits et ambitionne d’en recycler une quantité de l’ordre de 41% dans un délai que notre mairie prend soin de ne pas vouloir déterminer, est-il encore bien éloigné de l'efficience et des taux qui se pratiquent couramment dans le Nord de l’Europe !
En effet, les taux de tri sélectif actuels et futurs évoqués dans le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (P.A.D.D.) de la Ville d'Hendaye qui vient de nous être présenté n'ont rien d'une annonce à succès, surtout lorsque l’on sait que les chiffres avancés dans ce document représentent des pourcentages uniquement basés sur des tonnages qui sont essentiellement obtenus grâce au concours des "poids lourds" traditionnels de l’emballage que sont le verre et le papier-carton qui pèsent, au double sens du mot, pour beaucoup dans l'embellissement des statistiques du tri sélectif.
Au fond, pas plus au sein du microcosme du traitement des déchets que dans celui des édiles municipales les circonstances ne se prêtent à faire étal d'optimisme et de satisfaction, puisque l'immense majorité de nos déchets ménagers finit encore dans les centres d'enfouissement ou dans les fours d'incinération tant décriés sur les plans sanitaire et environnemental.
¹ En fait, en 2008, les chiffres de fin de vie des déchets hendayais se répartissaient ainsi:
- 16% en tri,
- 10% en compost,
- 74% en décharge.
Les chiffres de tonnages des déchets triés n'ont pas augmenté sur la période 2007-2008, ce qui va à l'encontre des prévisions optimistes établies par la nouvelle mairie qui escompte obtenir un taux de tri d'environ 41% dans un nombre d'années qu'elle a pris soin de ne pas déterminer. (Chiffres: Etude GEOCIAM -2009)