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Wimax: maximum de sevices ou maximum de risques?

14/02/2009

Yannick EMMANUEL

126 antennes Wimax vont êtres installées sur l'ensemble du département des Pyrénées-Atlantiques. C'est ce que prévoit d'installer la société Net64, filiale du groupe Altitude (passé d'un chiffre d'affaires de 5 ME en 2006 à 27 ME en 2009). Elles seront couplées à 57 bornes relais installées par la société AnyMax, elle aussi filiale d'Altitude, dans le cadre d'une délégation de service public donnée par le Conseil général des PA dans son plan «Iris64» qui vise à amener le haut débit dans «100 % du département».

Le Conseil régional a obtenu, en 2007, une licence Wimax pour 20 ans, qu'il a rétrocédée, «à titre gracieux» au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Les deux collectivités locales soutiennent fortement cette technologie, dans le but de couvrir les «zones blanches» où le haut débit par fibre optique n'a pas été amené. Sur 230 000 foyers compatibles avec le haut débit, 8 000 seraient dans ces zones d'ombre.

Une fois le système installé, les fournisseurs d'accès à internet (FAI) devront ensuite acheter du débit «en gros» à Net64, qui sera ensuite revendu au forfait au particulier.

Prolifération d'antennes Wimax

En décembre 2008, le Conseil municipal d'Itxassou a mandaté Net 64 pour faire des études en vue d'installer un réseau Wimax. La technologie est aussi envisagée sur les hauteurs de Mauléon, dans la zone de Garazi/Baigorri, vers Gabat, mais aussi sur Bayonne, qui n'est pourtant pas une «zone blanche». La liste est loin d'être exhaustive, au vu de l'objectif d'installer 126 antennes sur le Béarn et le Pays Basque, seul quelques-unes ayant été rendues publiques par les habitants ou la presse. Celles-ci sont souvent prévues sur des antennes de téléphonie ou des pylônes TDF déjà existants. Quand on étudie les implantations prévues et leur portée, on s'aperçoit aisément que les zones de diffusion des ondes s'entrecroisent.

Le Wimax installé sur La Rhune

Un réseau Wimax a déjà été installé au sommet de La Rhune sur le pylône de diffusion analogique de TDF et sera exploité par Orange (cf. notre édition du 13/02). Elle sera opérationnelle en avril 2009, quand une autre antenne Wimax à Peyrehorade sera en service, les deux fonctionnant en binôme.

Les mairies pas (ou peu) informées

Si du côté de la mairie d'Urrugne, Claire d'Elbée, adjointe déclare déjà être au courant de l'implantation, bien que l'on semble disposer de peu d'informations, ce n'est pas le cas de celle d'Ascain, qui n'a reçu aucune information officielle. M. Pierre Clauzel, adjoint au maire a appris l'information par la presse et a envoyé hier un courrier à TDF en vue de demander des explications. TDF a bien confirmé par écrit nos informations à la mairie d'Ascain, qui a pris acte.

«Pour les antennes, s'il n'y a pas modification du pylône, aucune déclaration n'est à faire auprès de nos services» explique l'élu qui fait part d'une forte proportion d'Azkaindar n'ayant pas encore le haut débit et demandeurs d'un internet rapide.

Nous n'avons pu joindre aucun élu saratar. Le Conseil général a reporté un rendez-vous prévu avec la rédaction à une date indéterminée et n'a pas donné suite à nos demandes d'informations.

Riverains inquiets

Pour l'instant, à chaque implantation publique d'antennes Wimax, les habitants expriment leurs craintes sur les effets des ondes électromagnétiques. C'est le cas en Soule, en Basse-Navarre et désormais en Lapurdi où des collectifs riverains se sont créés. Ils demandent tous une recherche de solutions alternatives existantes (boucle locale radio, fibre optique etc.) pour avoir accès au haut-débit.

«La Rhune en colère»

À l'initiative de jeunes habitants d'u quartier d'Olhette à Urrugne situé en zone blanche, une association La Rhune en colère vient de voir le jour. Celle-ci demande que des techniques alternatives soient étudiées, citant la solution filaire employée par une entreprise du cru. «Vu que les mairies n'ont pas de pouvoir, on va taper plus haut pour se faire entendre» souligne Fabien Olaizola, son jeune président, qui s'étonne de l'absence d'informations données à la population sur ce sujet.

La Rhune en colère entend désormais «dissuader le Conseil général» d'étendre le Wimax.

Qu'est-ce que le Wimax ?

Le Wimax, est une technologie de connexions à haut débit par voie hertzienne. À partir d'une antenne centrale, les connexions sont réparties sur de multiples terminaux. Le Wimax permet le «triple play» (internet, téléphonie, télévision).

Aujourd'hui les antennes couvrent des zones de 8 à 20 km, et devraient atteindre bientôt 50 km. Sur le département un haut débit de 10 mégabits/seconde, va être proposé aux professionnels, 1 à 2 mégabits/seconde pour les particuliers, sur une fréquence de 3 500 MHz.

Comme les antennes de téléphonie mobile, le Wimax envoie des ondes électromagnétiques pulsées (contrairement aux ondes radio et de télévision, inoffensives), émise par saccades très brèves.

L'industrie des télécommunications, envisage de s'en servir à terme pour la téléphonie mobile à haut débit de dernière génération.

Bien que les normes européennes (maximum de 3V/m) devraient primer en France, le décret français de mai 2002 autorise une exposition de 41V/m pour les antennes à 900 MHz et de 58V/m pour celles à 1 800 MHz. La technologie Wimax est donc, comme les antennes relais de téléphonie, illégale au regard de la législation européenne.

Le Rapport Bio Initiative, validé par le Parlement européen et qui fait aujourd'hui référence, pointe le danger sanitaire du Wimax au même titre que les autres ondes électromagnétiques pulsées.

Le marché des licences Wimax a été partagé par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) entre le groupe Bolloré (qui a racheté en 2008 les licences accordées à TDF), Free (qui détient la seule licence nationale), Altitude (10), SFR (2) et six Conseils régionaux, dont celui d'Aquitaine.

Source : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20090214/121863/fr/Wimax-maximum-sevices-ou-maximum-risques