En attendant la nouvelle ligne, RFF va engager des travaux de modernisation de l'ancienne.
Journal SUD OUEST Jeudi 12 février 2009
TRANSPORTS. Réseau ferré de France va entreprendre une série d'études concernant le tracé de la nouvelle ligne et les estimations de trafic sur le réseau
LGV : RFF lance les études
Vingt millions de tonnes de fret (10 fois plus qu'aujourd'hui), un nombre de TGV multiplié par deux qui transiteraient par le Pays Basque à l'horizon 2020, telles sont les prévisions de trafic évoquées par Réseau
ferré de France lors du débat public de 2006, pour appuyer l'argumentation devant inexorablement conduire à la décision de construction, entre Dax et l'Espagne, d'une nouvelle ligne mixte marchandises-voyageurs. Une ligne abusivement appelée à grande vitesse, puisque ne permettant de faire circuler les trains les plus rapides qu'à 220 kilomètres à l'heure, contre 320 ou même 360 km/h pour les véritables LGV.
Ces prévisions d'un trafic sur vitaminé ont souvent été remises en cause par les opposants au projet. A la lumière des statistiques actuelles, qui vont plutôt dans le sens de la baisse du fret ferroviaire, ils les jugent en effet beaucoup trop optimistes.
Or voici que RFF, par la voix de Christian Maudet, chef de mission des grands projets du Sud Ouest, a annoncé hier devant la presse que de nouvelles études de trafic portant sur l'ensemble du réseau allaient être lancées à partir du mois de mars. « Nous sommes en train de consulter les opérateurs capables de mener ces études » indiquait M. Maudet. « Elles s'inscrivent dans le cadre de toutes les études, tant socio-économiques, de fonctionnalité et de tracé qui vont débuter. Même si les perspectives de trafic marchandise sont revues à la baisse, nous continuerons les études sur le tracé. Le seul scénario retenu à ce jour, ainsi que l'a rappelé le préfet Philippe Rey lors de la réunion avec les élus qui s'est tenue à la sous-préfecture mardi, est en effet la construction d'une nouvelle ligne. Et pas l'aménagement des voies actuelles ou leur doublement ».
Le problème de la gare
C'est en effet pour répondre à la croissance annoncée du trafic du fret, des TGV (24 TGV prévus par la SNCF en 2016 sans compter ceux des opérateurs privés ou étrangers qui ne manqueront pas de circuler puisque le marché va s'ouvrir) et des TER (la Région Aquitaine prévoit d'augmenter à terme leur nombre de 48 % entre Bordeaux et Hendaye et d'aller vers le cadencement), mais aussi pour gagner une trentaine de minutes entre Dax et la frontière espagnole sur une ligne d'intérêt international, que RFF est chargé de mener ces études, et notamment celles du tracé, afin de fixer une bande de 100 mètres à l'automne 2009, puis de 500 mètres en 2010. Ces études vont également aborder le problème de la gare du Pays Basque. Où cette gare, que les élus appellent de leurs voeux, et dont Dominique Bussereau a confirmé la construction, doit-elle être édifiée ? Faut -il construire une gare « rurale » (entre 10 et 15 millions d'euros et une superficie totale d'une trentaine d'hectares) ou bien réaliser une dérivation de la nouvelle ligne vers la gare de Bayonne, ainsi que le souhaite Jean Grenet ?
Christian Maudet rappelait que le trafic TGV représente 2 millions de voyageurs au Pays Basque et que la création de la ligne internationale devait accroître ce nombre de 220 000 environ. « Le choix du lieu d'implantation de la gare doit être fait avant la fin de l'année 2009 » annonçait Christian Maudet qui évoquait aussi la mise à l'étude du raccordement de la nouvelle ligne mixte fret-voyageurs au centre de fret multimodal de Mouguerre.
Auteur : Richard Picotin
r.picotin@sudouest.com