La pesée embarquée : un système juste et fiable
Le credo d’un visionnaire
Avec 109 installations (soit un total de près de 200 fours d’incinération de capacité supérieure à 6 tonnes par heure) la France possède le premier parc d’incinérateurs d’ordures ménagères d’Europe. Par contre, elle reste encore un des plus mauvais élèves des États de l’Union en matière de recyclage et de collecte sélective.
Auprès d’un grand nombre de nos concitoyens l’incinération des déchets ménagers repose sur l’impression confortable que le contenu de nos poubelles disparaît dans les incinérateurs, et donc que l’incinération constitue la meilleure solution pour le traitement des ordures ménagères.
En fait, l’efficience de ce prétendu feu purificateur ne repose que sur un mythe, puisque l’on sait que si un incinérateur réduit de près de 90 % le volume de nos ordures ménagères, il rejette par ailleurs environ 33 % du poids des déchets incinérés sous forme de résidus d’incinération qui sont des imbrûlés hautement contaminés aux redoutables dioxines et métaux lourds. On voit ainsi que ces usines génèrent une pollution qui est inhérente au principe même de l’incinération et constitue l’inconvénient majeur de ce procédé de gestion des déchets.
Certes, l’on sait aujourd’hui de mieux en mieux capter les particules toxiques contenues dans les fumées d’incinération, mais l’on se trouve plus que jamais confronté aux dangereux résidus d’incinération du fait de l’ajout des particules néfastes filtrées dans les fumées aux éléments hautement toxiques déjà contenus dans les résidus de matières incinérées. Il est à ce sujet utile de se souvenir du principe physico-chimique qui stipule que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » pour ne pas perdre de vue que toutes les matières présentes à l’entrée de l’incinérateur le sont aussi à la sortie, mais sous des formes et dans des combinaisons moléculaires différentes pouvant constituer une réelle menace pour la santé et l’environnement.
C’est en partant de ces certitudes que Daniel DIETMANN a, dès 1992, pris la résolution de s’attaquer aux problèmes liés à la multiplication anarchique de nos déchets ménagers et aux nuisances dues à leur incinération. Il suggéra alors la mise en place de leur collecte sélective et la constitution de véritables filières de recyclage sur sa communauté de 33 communes. L’objectif recherché étant de donner une nouvelle utilité aux déchets et d’échapper ainsi leur absurde incinération.
Encouragé par les premiers résultats obtenus, Daniel DIETMANN en déduisit qu’il était possible d’améliorer notablement ce premier bilan en mettant en place un système de collecte plus incitatif, plus équitable et respectueux de l’engagement civique manifesté par le grand nombre de ses concitoyens qui se mirent à trier. Ainsi fut introduite une nouvelle forme de collecte qui consiste à ne faire payer que l’enlèvement des déchets laissés sans tri, puisque ce sont avant tout ces derniers dont le traitement porte préjudice à l’environnement et est de surcroît le plus coûteux. Ainsi débuta, en 1999, « la pesée embarquée ». Elle consiste à relever avec précision le poids des seuls déchets laissés en vrac grâce à la mise en place de poubelles à puce verrouillées.
Ce système apporte des résultats spectaculaires puisque la production de déchets non recyclés est passée rapidement de 376 à 104 kg/an par habitant et que le taux de recyclage dépasse maintenant 70% chez nos concitoyens alsaciens. La facturation des enlèvements est proportionnelle au poids des déchets individuellement collectés, au nombre de levées de la poubelle à puce auquel est ajouté une part fixe pour tous les foyers.
LA PESEE EMBARQUEE
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