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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 09:46

 

 

 

20 décembre 2021

nous étions une petite centaines de militants/e anti LGV

 

Avant de partir vers la stèle, Pierre Récarte vice-président du CADE nous lit un texte

19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee

Alain Rousset, le directeur des ventes du GPSO, est heureux. Il a réussi à déstocker de ses rayonnages ce projet inutile qui commençait sérieusement à prendre la poussière. Un produit labélisé par un avocat landais incompétent prénommé Alain Vidalies. Après de nombreux voyages à Paris, au siège à Matignon,notre directeur commercial a enfin obtenu de la direction centrale l’autorisation de mettre en vente son doudou préféré, la LGV.

« Vas-y Alain lui a dit Jean ». Jean Castex, le Premier Ministre, vous l’aurez compris.

De retour à Bordeaux, en TGV bien sûr, il devait se sentir bien seul avec sa mallette de représentant de commerce, au milieu des vacanciers, des jeunes avec leur sac à doset des retraités, la clientèle habituelle des TGV.

Seul, mais heureux, grâce à moi tous ces gens ont gagné une heure pour aller se baigner à Lacanau ou Biscarosse, se gaver d’huitres sur le bassin d’Arcachon, aller embrasser leurs petits-enfants pour Noël ou leur anniversaire, quai des Chartrons à Bordeauxou faire la Teuf, pour les plus jeunes, place de la Victoire.

Désormais se disait-il, ils feront de même en allant à Biarritz, Saint Jean de Luz ou Hendaye chez les Basques, ces indiens à la peau bariolée, que je vais enfin désenclaver.Comme je l’ai déjà dit à Espelette en juin 2010, sans LGV « le Pays basque finira par être le cul-de-sac de l'Europe ».

Lui restait donc à revêtir sa tenue de camelot de supermarché pour vanter le produit GPSO auprès des collectivités qu’il appelle à financer. Pas besoin de répétition, ses slogans publicitaires sont au point. Cela fait des lunes qu’il nous sert les mêmes du haut des estrades, à la radio, à la télé, dans les journaux,medias qu’il contrôle bien car son entreprise finance la plupart.

Ces slogans m’ont permis de réussir, poursuit-il, alors je prends les mêmes et insiste sur ceux qui sont dans l’air du temps : la LGV pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est bien, c’est nouveau.

Mettre les poids lourds sur les trains pour lutter contre le mur de camions c’est encore mieux à l’heure des émissions degaz à effet de serre et de la pollution par les particules fines. Mettre les camions sur les trains, ça ne marche pas, c’est anecdotique,ce n’est pas grave, ça fait bien.

La LGV c’est la modernité. La modernité ce que n’a pas compris cette bande de ringards, tous ces Verts et les Pachon and co qui veulent nous faire revenir à la diligence et  à la bougie. Ces débiles qui tiennent des propos absurdes. Ils n’ont pas aimé quand je les ai traités ainsi à une cérémonie de vœux à Biarritz. La modernité, incontestablement cela plait à tous ces vieux élus aux tempes blanchies.

Pour les jeunes ambitieux, j’ai ce qu’il faut dans ma musette de bonimenteur, je vais ressortir ce vieux slogan : « La LGV c’est une question de vie ou de mort économique pour l'Aquitaine ». Cela fait peur, je vais leur vendre « le ruissellement économique », je vais leur dire que les entreprises vont se bousculer pour s’installer sur la côte basque et même à Ascain, Ahetze, St Pée, Urrugne même si les trains ne s’y arrêteront pas.

Commencer par payer, après vous verrez !

Payer, la petite Delga en Occitanie a réussi son tour de table, pour moi ce sera un tour de passe-passe mais j’ai l’habitude d’en faire. Il y a dans ma clientèle des récalcitrants, ils habitent la Gironde, le Lot et Garonne ou le Grand Dax et puis il y a ceux qui marchandent, j’ai dû consentir des remises à Lasserre qui en plus a modifié le bon de commande. Et puis il y a ceux qui ont essayé de stopper mon marché comme Hurmic, le maire de Bordeaux, un Vert pas galant du tout.

Et puis ce matin je me suis réveillé avec une forte migraine à cause de ces Basques. Ils ne se contentent pas de refuser de payer ma LGV, ils n’en veulent pas.

Je pensais qu’ils seraient contents de voir le prix du foncier et des maisons grimper. Quelle ingratitude ! Ils veulent soi-disant loger décemment leurs jeunes et leur permettre d’accéder à la propriété. De vrais gens de gauche ces Basques !

Vous l’aurez compris, Alain Rousset m’inspire beaucoup, il a même éveillé enmoi une âme de poète.

Je lui dédie ce poème intitulé : Moi, Président de la Région Aquitaine, Alain Rousset

Après l’enquête publique j’étais courroucé,

Gesticulant, je m’étranglais, me trémoussais.

Les enquêteurs ont mis à nu mon projet, ils l’ont déhoussé,

Alors les portes des ministères j’ai poussé,

Semant mes arguments comme le petit Poucet.

A Bordeaux, devant un parterre choisi je me fis mousser,

Jurant de continuer sans jamais chemin rebrousser.

Le gouvernement n’osera pas le projet repousser,

Et moi je suis prêt à vider mon gousset,

Même s’il faut les aquitains détrousser.

Mes adversaires pensent que je suis émoussé,

Je vais plus que jamais mes manches me retrousser.

Et Pachon et sa clique auront beau tousser,

Ce ne sont pas leurs protestations qui vont m’éclabousser,

Ce serait mal me connaître, moi, Alain Rousset.

photos prises par ACE

photos prises par ACE

19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee

Victor Pachon, président du CADE, nous lit le communiqué de presse

19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee

Après plusieurs années de tractations opaques, le projet de LGV dit « GPSO » a resurgi.

Malgré le fort rejet des populations, malgré les études indépendantes corrigeant sévèrement les estimations de trafic et de gains de temps qui conditionnaient ce projet, malgré l’avis défavorable d’une vingtaine de commissaires enquêteurs, malgré l’avis du Conseil d’Orientation des Infrastructure souhaitant l’aménagement de la voie existantes à moindre coût pour un même résultat, la vanité du président de Région le conduit à tenter de passer en force. Le tout pour l’instant, chiffré à plus de 14 milliards d’euros.

 

Notre lutte contre ce Grand Projet Inutile et Imposé a commencé en 1992. Trente ans après nous sommes toujours là debout.

Mais nous ne sommes plus en 1992,les dommages collatéraux des années « tout TGV » se sont fait sentir et nos idées ont fait leur chemin. Inlassablement, sans relache nous avons expliqué, démontré la pertinence de nos arguments. Il sont aujourd’hui de plus en plus partagés.

Notre indignation qu’on jugeait parfois marginale en 1992 est aujourd’hui profondément ancrée.

 

Aujourd’hui des institutions régionales, départementales ou locales ont accepté de se faire vider les poches par un projet destructeur. Parfois en trainant les pieds, parfois en essayant timidement de poser quelques conditions, ces collectivités ont cédé aux ordres du vieux monde. Le conseil départemental vient de répondre un « Oui si… » au plan financier du GPSO. Disons le nettement, nous préférons les « Non car… » plutôt que les « Oui si… ». En effet nous craignons fort que le « Oui si » se transforme en une obligation de payer pour toutes les phases du GPSO ensuite, comme le prévoit l’article l’article 3 du protocole de financement. Après avoir été grugés financièrement pour Tours-Bordeaux ils tendent l’autre joue naïvement ou faussement naïvement. La facture les rattrapera! et ils nous demanderons de la payer avec un air navré.

 

Mais l’unanimité de la croyance aveugle en un progrès qui broie les territoires se fissure.

Aujourd’hui nous saluons ici la décision courageuse de la Communauté d’Agglo du Pays Basque. Le samedi 18 décembre elle a rejeté ce principe même de la ligne nouvelle TGV.

Aujourd’hui cet acte prend en compte que le monde a changé, aujourd’hui la CAPB choisit la voie de la raison, de la nécessité d’épargner ici ce qui fait la beauté du monde pour se diriger vers un monde plus sobre et plus solidaire. Bien sur nous savons bien qu’il y aura des balbutiements, des erreurs, mais la conscience est là qui s’enracine. C’est un acte fondateur au même titre que notre immense manifestation de Bayonne avec 130 tracteurs ouvrant la route à 15 500 manifestant(e)s. Dans cette profonde protestation est née la certitude que nous sommes capables de nous unir largement, dans un respect commun et que nous pouvons batir un mouvement collectif d’envergure.

Trente plus tard, au pied de cette stèle symbolisant notre détermination, nous portons toujours en nous le refus de l’injustice et de l’arrogance mais nos rangs sont plus fournis, l’indignation plus répandue et notre influence plus grande.

 

Le combat continu et nous ne baisserons pas les bras.

 

19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
19/12/21: Marche vers la stèle anti LGV de St Pee
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