Le 06 Jan. 2020
Le Comité de bassin a lancé quatre appels d’offres prioritaires pour éviter d’augmenter un déficit en eau, qui pourrait atteindre 1,2 milliard de mètres cubes en 2050…
Dans la région, les épisodes de canicule et de sécheresse sont plus nombreux, longs et intenses depuis quelques années. Dès lors, comment anticiper les besoins de la population en eau et éviter les situations de crise qui risquent de devenir de plus en plus fréquentes ?
On commence par un peu de géographie : le bassin hydrographique Adour-Garonne réunit ceux de l’Adour, de la Charente, du Lot, du Tarn ainsi que les bassins-versants de la Dordogne et de la Garonne, sans oublier les littoraux aquitain et charentais.
Cet espace est le cinquième plus important du pays, avec une superficie d’environ 117.650 km2, et surtout le tiers des surfaces agricoles irriguées françaises (530.000 hectares).
Un déficit en eau croissant…
Le Comité de bassin Adour-Garonne s’est penché sur les conclusions d’une étude prospective réalisée pour mieux cerner le déficit en eau prévu sur l’ensemble de la zone, dans les 30 ans. Les résultats de cette étude montrent que le Grand Sud-Ouest sera la zone la plus impactée au niveau national par le dérèglement climatique, qui aura des conséquences dramatiques sur les milieux aquatiques, les zones humides et la biodiversité.
On parle d’un déficit qui atteindrait 50% de la consommation actuelle, soit 1,2 milliard de mètres cube en 2050 (le bassin enregistrerait actuellement un déficit de 100 à 200 millions de m3 par an). À cette échéance, le bassin comptera un million d’habitants supplémentaires.
Quatre appels à projets…
Face à cette tendance, le Comité de bassin Adour-Garonne a lancé quatre appels à projets pour préserver les zones humides, réduire l’imperméabilisation, économiser la ressource et réutiliser les eaux usées traitées.
Cette dizaine de mesures servira au futur schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2022-2027. Le Comité de bassin souligne ainsi l’importance des moyens humains et financiers à mobiliser dans un territoire dont 77% de la superficie est en zone de revitalisation rurale (ZRR). C’est-à-dire qu’il regroupe un ensemble de communes reconnues comme fragiles sur le plan socio-économique, afin de favoriser le développement de ces territoires ruraux, des aides fiscales et sociales soutiennent la création ou la reprise d’entreprise.
Unis par ce projet, les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le préfet de Haute-Garonne et le président du Comité de bassin ont présenté quatre appels à projets pour gérer l’eau de manière plus résonnée. Le premier porte sur la réalisation d’économies d’eau au sein des entreprises et des collectivités.
Le deuxième vise à « désimperméabiliser » les villes, soit en envisageant de nouveaux systèmes d’écoulement d’eau, soit en faisant la « chasse aux bétons », par exemple ceux de friches industrielles (ou même agricoles). Le troisième appel à projets concerne, quant à lui, la restauration de zones humides, et le quatrième, les techniques de réutilisation des eaux usées.
Sauvegarder nos ressources…
Conscients de cet enjeu majeur, l’État, le Comité de bassin Adour-Garonne et les Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie s’engagent à soutenir une stratégie pour la gestion de l’eau dans le Grand Sud-Ouest axée sur cinq priorités : l’accompagnement d’un plan d’économies d’eau dans ses différents usages ; le développement de mesures fondées sur la nature, comme la restauration de zones humides ; la végétalisation des villes ou la plantation de haies ; l’optimisation des ressources existantes et la mobilisation de nouvelles ressources pour sécuriser les différents usages, notamment en périodes d’étiages ; le soutien de l’émergence de nouvelles filières, en s’appuyant sur les acquis de la recherche et des bonnes pratiques ; la lutte contre l’artificialisation et l’érosion des sols. Ces mesures auront un effet de levier important pour apporter une réponse au déficit en eau du bassin.
Dans la poursuite et le suivi du Plan d’adaptation au changement climatique, le Comité de bassin a également acté la mise en place d’un groupe de travail qui devra déterminer l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour les six sous-bassins.
Informations sur le site internet – cliquez ici