19 mars 2019
Et pour se faire ce collectif et cette association ont écrit à/au :
- Mme Delphine Ernotte, Présidente de France TV
- Mme Catherine Alvaresse, Directrice des programmes et documentaires de France 2
- Au magazine « Tout compte fait »
- M. Nicolas Jacob, médiateur des émissions de France 2
- M. Vincent Lanier, Premier Secrétaire général du Syndicat National des journalistes
- Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA)
Nantes1 anti-Linky/44 Contre Linky
(Référent : Bernard Neau)
20 rue de Touraine
4000 Nantes
collectif-nantes1-antilinky@orange.fr
Action Citoyenne Environnementale
6 rue d’Orio
64700 Hendaye
À Mme Delphine Ernotte-Cunci, Présidente de France Télévisions
Objet : demande de droit de réponse et de correctifs au sujet du magazine « Tout compte fait » du 2 mars 2019 sur France 2
Nantes/Hendaye, le 19. 03. 2019
Madame,
Le reportage de « Tout compte fait » sur « les frondeurs du Linky » (« Faut-il avoir peur du compteur Linky ? ») nous est apparu comme très largement entaché de partialité.
Que les journalistes en viennent à survoler les problèmes sanitaires qu’il implique (l’électrohypersensibilité déclenchée suite à sa présence) est très fâcheux.
Il est surtout inadmissible d’entendre reprendre des contre-vérités d’Enedis par des journalistes alors qu’elles ont été mises en lumière par le constructeur du Linky, William Hosono de la Société Itron, le mercredi 2 mars 2016 à la Cité Mondiale de Bordeaux et par la seule étude indépendante officielle qui a jamais eu lieu, effectuée à la demande de l’ANSES (Rapport du CSTB du 27. 01. 2017).
Le plus grave est donc la séquence sur l’aspect sanitaire du compteur Linky et la particularité de son système CPL.
Une militante cite le cas d’une personne de Libourne devenue électrohypersensible suite à la pose d’un Linky et qui a dû quitter son domicile.
Les gens devenus réellement électrosensibles – à des degrés divers – à cause du CPL du Linky foisonnent, et les collectifs dans le pays en recueillent les nombreux témoignages. L’enquête, pour être impartiale, aurait donc dû se diriger vers ces collectifs, sur l’Association PRIARTEM ou sur le site de Témoignage Linky France (http://www.temoignage-linky-france.fr/).
Or qu’ont fait les enquêteurs ? Ils sont allés à la rencontre d’une dame en banlieue parisienne très inquiète car elle venait de constater que des compteurs Linky avaient été apposés sur la cloison de l’autre côté de la chambre de sa fille.
On apprend que la dame a fait venir un mesureur de l’ANFR qui constate que les émissions du CPL circulant dans la pièce ne dépassent pas le seuil maximum des normes françaises autorisées.
La voix off du reportage dit alors ceci : « Le compteur est en train d’émettre, mais cela n’arrive que quelques minutes sur 24 h la nuit pour envoyer votre consommation quotidienne et parfois le jour en cas de panne sur le réseau. »
Il s’agit là d’une contre-vérité manifeste d’ENEDIS entendue à maintes reprises lors de ses réunions « d’information ». De toute évidence, comme le confirme le rapport du CSTB, le CPL circule sur tout le réseau électrique du domicile, 24h/24, en amont comme en aval du compteur, sur des fils non blindés donc non prévus pour cela, d’où un effet d’antenne et un accroissement du champ électromagnétique domestique – ce sont les faits.
Enedis, dans sa communication, confond deux choses : l’émission en continu du CPL dans toute l’habitation (qu’il préfère taire) ET l’envoi des données recueillies par le Linky quelques minutes la nuit du concentrateur vers le centre de traitement.
Il est donc ahurissant que le magazine ait repris cette grossière confusion car ce sont précisément les effets électromagnétiques du CPL circulant 24 h/24 qui expliquent l’électrohypersensibilité des personnes et pas « l’émission quelques minutes la nuit » ni le compteur lui-même.
Suite au rapport du CSTB, l’ANSES, dans son avis de juin 2017, fait état d’“incertitudes sur les effets sanitaires” des fréquences mises en œuvre ; comme le CPL génère des radiofréquences situées entre 35 et 95 kHz transformant le circuit électrique en antenne, il recommande d’étudier la possibilité d’installer des filtres “ permettant d’éviter la propagation des signaux CPL ” dans les logements – ce qui implique que cela peut poser des problèmes de santé. Ces filtres devraient être rendus obligatoires par les pouvoirs publics d’autant que le système Linky est tel que même ceux qui n’ont pas le capteur se trouvent contaminés par le CPL du voisin.
Quant aux mesures de l’ANFR faites dans l’appartement lors du reportage, elles relèvent de normes industrielles obsolètes datant de 2002 qui n’ont jamais correspondu aux signaux numériques par ondes pulsées qui se multiplient ces dernières années et que le Conseil de l’Europe demande de réviser en 2011 dans sa résolution 1815. Et il aurait dû être précisé que le CRIIREM, organisme indépendant reconnu, critique ouvertement les mesures de l’ANFR dans son communiqué du 21. 09. 2017.
Enfin, pourquoi ne pas dire à l’antenne que l’OMS, suite à de nombreuses études du Centre International Contre le Cancer, malgré les freins des lobbies industriels notoirement très actifs, classe les radiofréquences et ondes électromagnétiques « en exposition faible mais prolongée », ainsi que les ondes numériques pulsées – ce dont relève indubitablement le CPL domestique du Linky – comme « cancérigènes possibles » (2B), et l’on sait la volonté du CIRC de les classer au niveau supérieur (2A).
Toujours est-il qu’aucune étude indépendante n’a été effectuée sur le système Linky entièrement déployé et en pleine activité dans un quartier malgré les demandes réitérées du CRIIREM auprès de L’ANSES.
Par ailleurs, les journalistes répètent ce que dit ENEDIS, à savoir que cette société a reçu obligation par l’État de poser 35 millions de compteurs sur le territoire, ce qui est exact, et ils en concluent que c’est « obligatoire » pour tous. Affirmation fallacieuse car rien dans la loi n’oblige quiconque à l’accepter !
Non, Linky n'est pas obligatoire : à ce jour, aucun texte légal ni réglementaire, aucune loi, aucune ordonnance ni aucun décret, n'autorise Enedis à imposer à un particulier l’installation d’un compteur Linky à son domicile. Rien dans la directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, ni dans la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, n'impose l’obligation d’installer ce compteur. Ceci a notamment été confirmé par écrit à la députée Valérie Rabault, oralement par l’ancien Ministre M. Hulot, ainsi que par les déclarations publiques de directeurs d’agences d’Enedis. Le Président de son Directoire, Philippe Monloubou, devant l'Assemblée Nationale le 2 février
Puisque toutes ces informations très importantes n’ont pas été apportées, nous aimerions vivement, dans un souci de clarté et de transparence, que ces points très précis soient énoncés ou rectifiés car le téléspectateur, au vu du reportage, a eu une vision tronquée des risques sanitaires encourus par le CPL domestique du Linky et n’a pas été averti de son droit au refus.
Nous avons donc demandé à la direction des programmes et des documentaires de France 2, à son médiateur, au CSA ainsi qu’au magazine « Tout compte fait », que soit publiquement corrigée cette désinformation (ou très grande confusion) sur le CPL qui explique l’électrohypersensibilité ressentie par beaucoup et qu’il soit précisé que l’obligation d’acceptation par les usagers n’est aucunement inscrite dans la loi.
L’innocuité autoproclamée du système Linky par Enedis ne peut donc être objectivement recevable.
Quant aux normes des fréquences du CPL fixées par la France, il serait normal que, dans le cadre d’une véritable information, soit aussi indiqué que ces normes seraient trop élevées à Salzbourg, également en Russie, et très probablement dans le reste de l’Autriche et en Hongrie.
Nous tenions à ce que vous connaissiez ces faits car il s’agit d’un problème de santé publique et qu’il est anormal que la publicité plus que discutable d’Enedis soit relayée sans critique par une émission télévisée qui a visiblement bâclé son reportage tant il est confus, partial et incomplet.
Veuillez, Madame, agréer l’expression de nos sincères salutations,
Collectifs Nantes1 anti-Linky/44 contre Linky – Association ACE Hendaye auxquels s’ajoutent 140 associations et collectifs de 55 départements dont Paris, Lyon, Marseille, Grenoble etc. et de nombreuses signatures individuelles (Nous tenons une liste, qui ne cesse de s’accroître, à votre disposition).
Nantes1 anti-Linky/44 Contre Linky
(Référent : Bernard Neau)
20 rue de Touraine
4000 Nantes
collectif-nantes1-antilinky@orange.fr
Action Citoyenne Environnementale
6 rue d’Orio
64700 Hendaye
Nantes/Hendaye, le 19 mars 2019
À Mme Catherine Alvaresse, Directrice des programmes et documentaires de France 2
Objet : demande de droit de réponse et de correctifs au sujet du magazine « Tout compte fait » du 2 mars 2019 sur France 2
Madame,
Le reportage de « Tout compte fait » sur « les frondeurs du Linky » nous est apparu comme très largement entaché de partialité.
Que les journalistes en viennent à survoler les problèmes sanitaires qu’il implique (l’électrosensibilité déclenchée suite à sa présence) est très fâcheux.
Il est surtout inadmissible d’entendre reprendre des contre-vérités d’Enedis par des journalistes alors qu’elles ont été mises en lumière par le constructeur du Linky, William Hosono de la Société Itron, le mercredi 2 mars 2016 à la Cité Mondiale de Bordeaux et par la seule étude indépendante officielle qui a jamais eu lieu, effectuée à la demande de l’ANSES (Rapport du CSTB du 27. 01. 2017).
Le plus grave est donc la séquence sur l’aspect sanitaire du compteur Linky et la particularité de son système CPL.
Une militante cite le cas d’une personne de Libourne devenue électrosensible suite à la pose d’un Linky et qui a dû quitter son domicile.
Les gens devenus réellement électrosensibles – à des degrés divers – à cause du CPL du Linky, foisonnent, et les collectifs dans le pays en recueillent les nombreux témoignages. L’enquête, pour être impartiale, aurait donc dû se diriger vers ces collectifs, sur l’Association PRIARTEM ou sur le site de Témoignage Linky France (http://www.temoignage-linky-france.fr/).
Or qu’ont fait les enquêteurs ? Ils sont allés à la rencontre d’une dame en banlieue parisienne très inquiète car elle venait de constater que des compteurs Linky avaient été apposés sur la cloison de l’autre côté de la chambre de sa fille.
On apprend que la dame a fait venir un mesureur de l’ANFR qui constate que les émissions du CPL circulant dans la pièce ne dépassent pas le seuil maximum des normes françaises autorisées.
La voix off du reportage dit alors ceci : « Le compteur est en train d’émettre, mais cela n’arrive que quelques minutes sur 24 h la nuit pour envoyer votre consommation quotidienne et parfois le jour en cas de panne sur le réseau. »
Il s’agit là d’une contre-vérité manifeste d’ENEDIS entendue à maintes reprises lors de ses réunions « d’information ». De toute évidence, comme le confirme le rapport du CSTB, le CPL circule sur tout le réseau électrique du domicile, 24h/24, en amont comme en aval du compteur, sur des fils non blindés donc non prévus pour cela, d’où un effet d’antenne et un accroissement du champ électromagnétique domestique – ce sont les faits.
Enedis, dans sa communication, confond deux choses : l’émission en continu du CPL dans toute l’habitation (qu’il préfère taire) ET l’envoi des données recueillies par le Linky quelques minutes la nuit du concentrateur vers le centre de traitement.
Il est donc ahurissant que le magazine ait repris cette grossière confusion car ce sont précisément les effets électromagnétiques du CPL 24 h/24 qui expliquent l’électrosensibilité des personnes et pas « l’émission quelques minutes la nuit ».
Suite au rapport du CSTB, l’ANSES, dans son avis de juin 2017, fait état d’ “ incertitudes sur les effets sanitaires ” des fréquences mises en œuvre ; comme le CPL génère des radiofréquences situées entre 35 et 95 kHz transformant le circuit électrique en antenne, il recommande d’étudier la possibilité d’installer des filtres “ permettant d’éviter la propagation des signaux CPL ” dans les logements – ce qui implique que cela peut poser des problèmes de santé.
Quant aux mesures de l’ANFR faites dans l’appartement lors du reportage, elles relèvent de normes industrielles obsolètes datant de 2002 que le Conseil de l’Europe demande de réviser en 2011 dans sa résolution 1815. Et il aurait dû être précisé que le CRIIREM, organisme indépendant reconnu, les critique ouvertement dans son communiqué du 21. 09. 2017.
Enfin, pourquoi ne pas dire à l’antenne que l’OMS, suite à de nombreuses études du Centre International Contre le Cancer, malgré les freins des lobbies industriels notoirement très actifs, classe les radiofréquences et ondes électromagnétiques « en exposition faible mais prolongée », ainsi que les ondes numériques pulsées – ce dont relève indubitablement le CPL domestique du Linky – comme « cancérigènes possibles » (2B), et l’on sait la volonté du CIRC de les classer au niveau supérieur (2A).
Par ailleurs, les journalistes répètent ce que dit ENEDIS, à savoir que cette société a reçu obligation par l’État de poser 35 millions de compteurs sur le territoire, ce qui est exact, et ils en concluent que c’est absolument « obligatoire ». Mais le reportage oublie d’ajouter que rien dans la loi n’oblige quiconque à l’accepter ! Pourquoi cette étrange omission ou déformation de ce droit ?
Non, Linky n'est pas obligatoire : à ce jour, aucun texte légal ni réglementaire, aucune loi, aucune ordonnance ni aucun décret, n'autorise Enedis à imposer à un particulier l’installation d’un compteur Linky à son domicile. Rien dans la directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, ni dans la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, n'impose l’obligation d’installer ce compteur. Ceci a notamment été confirmé par écrit à la députée Valérie Rabault, oralement par l’ancien Ministre M. Hulot, ainsi que par les déclarations publiques de directeurs d’agences d’Enedis. Le Président de son Directoire, Philippe Monloubou, devant l'Assemblée Nationale le 2 février
Puisque toutes ces informations importantes n’ont pas été apportées, nous aimerions vivement, dans un souci de clarté et de transparence de l’information, que ces points très précis soient énoncés ou rectifiés car le téléspectateur, au vu du reportage, a eu une vision tronquée des risques sanitaires encourus par le CPL domestique du Linky et n’a pas été averti de son droit au refus.
Nous avons donc demandé à madame la Présidente de France télévisions, au médiateur de France 2 et au CSA, ainsi qu’au magazine « Tout compte fait », de corriger publiquement cette désinformation (ou très grande confusion) sur le CPL qui explique l’électrosensibilité ressentie par beaucoup et de préciser que l’obligation d’acceptation par les usagers n’est aucunement inscrite dans la loi.
L’innocuité autoproclamée du système Linky par Enedis ne peut donc être objectivement recevable.
Quant aux normes des fréquences du CPL fixées par la France, il serait normal que, dans le cadre d’une véritable information, soit aussi indiqué que ces normes seraient trop élevées à Salzbourg, également en Russie, et très probablement dans le reste de l’Autriche et en Hongrie.
Nous tenions à ce que vous connaissiez ces faits car il s’agit d’un problème de santé publique et qu’il est anormal que la publicité plus que discutable d’Enedis soit relayée sans critique par une émission télévisée qui a visiblement bâclé son reportage tant il est confus, partial et incomplet.
Veuillez, Madame, agréer l’expression de nos sincères salutations,
Collectifs Nantes1 anti-Linky/44 contre Linky – Association ACE Hendaye auxquels s’ajoutent 150 associations et collectifs de 53 départements dont Paris, Lyon, Marseille, Lille, Grenoble etc. et de nombreuses signatures individuelles (Nous tenons une liste, qui ne cesse de s’accroître, à votre dispositi
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4000 Nantes
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Action Citoyenne Environnementale
6 rue d’Orio
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Au magazine « Tout compte fait »
Objet : votre reportage du 2 mars 2019
Nantes/Hendaye, le 19. 03. 2019
« Tout compte fait »,
Veuillez trouver ci-joint une analyse de votre reportage du 2 mars sur les « frondeurs du Linky » (« Faut-il avoir peur du compteur Linky ? ») qui ne brille ni par l’approfondissement de l’enquête ni par son objectivité, suivie d’une correction quant aux faits.
Nous avons demandé à vos responsables de la chaîne ainsi qu’à votre médiateur et au CSA que soient diffusés des correctifs, un droit de réponse, sur les quelques points relevant de la pure désinformation (ou propagande d’Enedis, c’est selon). Les principaux correctifs demandés portent sur la santé et le droit de refus.
Quant à « Nous accusons… ! », peut-être vous y reconnaîtrez-vous.
Le comportement des médias français à l’égard des technologies « disruptives » de masse imposées aux citoyens qui sont en désaccord profond avec ces choix civilisationnels aberrants et désastreux pour nos libertés, notre santé et l’environnement, nous a inspiré ce texte qui ne serait probablement pas né dans d’autres pays (Belgique, Suisse, Canada… pour ne parler que des médias francophones).
Avec nos salutations les plus mitigées.
Collectifs Nantes1 anti-Linky/44 contre Linky – Association ACE Hendaye auxquels s’ajoutent 140 associations et collectifs de 55 départements dont Paris, Lyon, Marseille, Grenoble etc. et de nombreuses signatures individuelles (Nous tenons une liste, qui ne cesse de s’accroître, à votre disposition).
P. S. : Ci-joint une copie de la lettre adressée à Madame Delphine Ernotte.
Nantes1 anti-Linky/44 Contre Linky
Référent : Bernard Neau
(Référent : Bernard Neau)
20 rue de Touraine
4000 Nantes
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Action Citoyenne Environnementale
6 rue d’Orio
64700 Hendaye
Nantes/Hendaye, le 19 mars 2019
À l’attention du CSA
Objet : reportage du Magazine « Tout compte fait » du 2 mars 2019
Mesdames, Messieurs,
Nous tenons à attirer votre attention sur l’émission du magazine « Tout compte fait » du 2 mars qui a été diffusée à 14 h sur France 2.
Ce reportage se proposait d’enquêter sur « les frondeurs du Linky ». Il a d’abord relaté les méthodes de pose agressive de certains prestataires d’Enedis et indiqué que d’autres poseurs avaient un comportement correct, ce qui semble objectif, mais tout le reste n’a été qu’une stupéfiante propagande d’Edenis pour vanter les vertus de son compteur.
Le plus grave est la séquence sur l’aspect sanitaire du compteur Linky et la particularité de son système CPL.
Une militante cite le cas d’une personne de Libourne devenue électrosensible suite à la pose d’un Linky et qui a dû quitter son domicile.
Les gens devenus réellement électrosensibles – à des degrés divers – à cause du CPL du Linky, foisonnent, et les collectifs dans le pays en recueillent les nombreux témoignages. L’enquête, pour être impartiale, aurait donc dû se diriger vers ces collectifs, sur l’Association PRIARTEM ou sur le site de Témoignage Linky France (http://www.temoignage-linky-france.fr/).
Or qu’ont fait les enquêteurs ? Ils sont allés à la rencontre d’une dame en banlieue parisienne très inquiète car elle venait de constater que des compteurs Linky avaient été apposés sur la cloison de l’autre côté de la chambre de sa fille.
On apprend que la dame a fait venir un mesureur de l’ANFR qui constate que les émissions du CPL circulant dans la pièce ne dépassent pas le seuil maximum des normes françaises autorisées.
La voix off du reportage dit alors ceci : « Le compteur est en train d’émettre, mais cela n’arrive que quelques minutes sur 24 h la nuit pour envoyer votre consommation quotidienne et parfois le jour en cas de panne sur le réseau. »
Il s’agit là d’une contre-vérité manifeste d’ENEDIS entendue à maintes reprises lors de ses réunions « d’information ». De toute évidence, comme le confirme le rapport du CSTB, le CPL circule sur tout le réseau électrique du domicile, 24h/24, en amont comme en aval du compteur, sur des fils non blindés donc non prévus pour cela, d’où un effet d’antenne et un accroissement du champ électromagnétique domestique – ce sont les faits.
Enedis, dans sa communication, confond deux choses : l’émission en continu du CPL dans toute l’habitation (qu’il préfère taire) ET l’envoi des données recueillies par le Linky quelques minutes la nuit du concentrateur vers le centre de traitement.
Il est donc ahurissant que le magazine ait repris cette grossière confusion car ce sont précisément les effets électromagnétiques du CPL 24 h/24 qui expliquent l’électrosensibilité des personnes et pas « l’émission quelques minutes la nuit ».
Suite au rapport du CSTB, l’ANSES, dans son avis de juin 2017, fait état d’“incertitudes sur les effets sanitaires” des fréquences mises en œuvre ; comme le CPL génère des radiofréquences situées entre 35 et 95 kHz transformant le circuit électrique en antenne, il recommande d’étudier la possibilité d’installer des filtres “permettant d’éviter la propagation des signaux CPL” dans les logements – ce qui implique que cela peut poser des problèmes de santé.
Quant aux mesures de l’ANFR faites dans l’appartement lors du reportage, elles relèvent de normes industrielles obsolètes datant de 2002 que le Conseil de l’Europe demande de réviser en 2011 dans sa résolution 1815. Et il aurait dû être précisé que le CRIIREM, organisme indépendant reconnu, les critique ouvertement dans son communiqué du 21. 09. 2017.
Enfin, pourquoi ne pas dire à l’antenne que l’OMS, suite à de nombreuses études du Centre International Contre le Cancer, malgré les freins des lobbies industriels notoirement très actifs, classe les radiofréquences et ondes électromagnétiques « en exposition faible mais prolongée », ainsi que les ondes numériques pulsées – ce dont relève indubitablement le CPL domestique du Linky – comme « cancérigènes possibles » (2B), et l’on sait la volonté du CIRC de les classer au niveau supérieur (2A).
Par ailleurs, les journalistes répètent ce que dit ENEDIS, à savoir que cette société a reçu obligation par l’État de poser 35 millions de compteurs sur le territoire, ce qui est exact, et ils en concluent que c’est absolument « obligatoire ». Mais le reportage oublie d’ajouter que rien dans la loi n’oblige quiconque à l’accepter ! Pourquoi cette étrange omission ou déformation de ce droit ?
Non, Linky n'est pas obligatoire : à ce jour, aucun texte légal ni réglementaire, aucune loi, aucune ordonnance ni aucun décret, n'autorise Enedis à imposer à un particulier l’installation d’un compteur Linky à son domicile. Rien dans la directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, ni dans la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, n'impose l’obligation d’installer ce compteur. Ceci a notamment été confirmé par écrit à la députée Valérie Rabault, oralement par l’ancien Ministre M. Hulot, ainsi que par les déclarations publiques de directeurs d’agences d’Enedis. Le Président de son Directoire, Philippe Monloubou, devant l'Assemblée Nationale le 2 février
Puisque toutes ces informations importantes n’ont pas été apportées, nous aimerions vivement, dans un souci de clarté et de transparence de l’information, que ces points très précis soient énoncés ou rectifiés car le téléspectateur, au vu du reportage, a eu une vision tronquée des risques sanitaires encourus par le CPL domestique du Linky et n’a pas été averti de son droit au refus.
Nous avons donc demandé à Madame Delphine Ernotte, à la direction des programmes et des documentaires de France 2, à son médiateur ainsi qu’au magazine « Tout compte fait », que soit publiquement corrigée cette désinformation (ou très grande confusion) sur le CPL qui explique l’électrosensibilité ressentie par beaucoup, et qu’il soit précisé que l’obligation d’acceptation par les usagers n’est aucunement inscrite dans la loi.
L’innocuité autoproclamée du système Linky par Enedis ne peut donc être objectivement recevable.
Quant aux normes des fréquences du CPL fixées par la France, il serait normal que, dans le cadre d’une véritable information, soit aussi indiqué que ces normes seraient trop élevées à Salzbourg, également en Russie, et très probablement dans le reste de l’Autriche et en Hongrie.
Nous tenions à ce que vous connaissiez ces faits car il s’agit d’un problème de santé publique et qu’il est anormal que la publicité plus que discutable d’Enedis soit relayée sans critique par une émission télévisée qui a visiblement bâclé son reportage tant il est confus, partial et incomplet.
Veuillez, Monsieur, agréer l’expression de nos sincères salutations,
Collectifs Nantes1 anti-Linky/44 contre Linky – Association ACE Hendaye auxquels s’ajoutent 150 associations et collectifs de 53 départements dont Paris, Lyon, Marseille, Lille, Grenoble etc. et de nombreuses signatures individuelles (Nous tenons une liste, qui ne cesse de s’accroître, à votre disposition).
P.S. : Ci-joint l’analyse du reportage tel que nous l’avons perçu, suivie d’un rétablissement des faits.
Nantes1 Antilinky/44 Contre Linky
(Référent : Bernard Neau)
20 rue de Touraine
44000 Nantes
collectif-nantes1-antilinky@orange.fr
Action Citoyenne Environnementale
6 rue d’Orio
64700 Hendaye
Nantes/Hendaye, le 19 mars 2019
À M. Vincent Lanier, Premier Secrétaire général du Syndicat National des journalistes
Monsieur Lanier,
Mesdames, Messieurs les journalistes,
Notre pays connaît un mouvement de défiance envers vous. Il semble injuste d’autant que, dans un État de droit qui ne cesse de reculer petit à petit comme le constate La Ligue des droits de l’Homme et Corinne Lepage dans une tribune du Monde, nous avons plus que jamais besoin de vous.
Vous dénoncez les infox qui pullulent sur les réseaux sociaux, établissez le « vrai » et le « faux » à longueur de colonnes. Mais s’il y a bien un sujet qui, chez vous, fait une large unanimité dans la désinformation, c’est bien le traitement du système Linky imposé très souvent avec des méthodes indignes d’une saine démocratie.
Bien trop rares sont les médias objectifs sur cette question.
Le 2 mars, sur France 2, le magazine « Tout compte fait », présenté par Julian Bugier et consacré aux énergies vertes à gestion autonome, est allé enquêter au préalable chez les « frondeurs du Linky » en réalisant un véritable chef d’œuvre de désinformation. Fut reprise sans vergogne la propagande la plus éhontée d’Enedis, qu’un grand nombre d’entre vous colportent, même si elle a été officiellement démentie par la seule étude officielle effectuée (par le CSTB) et par le constructeur du Linky lui-même !
Le montage était digne de la télévision syrienne, de la Corée du Nord ou de la Chine. Comment pouvez-vous alors ne pas être lavés du soupçon d’être sous la coupe des grands oligarques industriels du pays : MM. Proglio, Bouyghes, Niel, Drahi etc. ?
La séquence où une mère s’inquiète à juste titre pour la santé de sa petite fille est un modèle de propagande d’Enedis. Nous l’avons fait savoir un peu partout dans le pays et avons alerté les autorités de France 2, son médiateur, le CSA.
Nous avons réclamé un correctif public à l’antenne.
Quant à la charge accusatrice, beaucoup trop parmi vous, hélas, s’y reconnaîtront – d’autres plus ou moins – et heureusement, certains pas du tout.
Le comportement des médias français à l’égard des technologies « disruptives » de masse imposées aux citoyens qui sont en désaccord profond avec ces choix civilisationnels aberrants et désastreux pour nos libertés, notre santé et l’environnement, nous a inspiré ce texte qui ne serait probablement pas né dans d’autres pays (Belgique, Suisse, Canada… pour ne parler que des médias francophones).
Veuillez agréer l’expression assez désolée de nos meilleures salutations,
Collectif Nantes1 anti-Linky / Collectif 44 contre Linky – Association ACE Hendaye auxquels s’ajoutent 150 associations et collectifs de 53 départements dont Paris, Marseille, Lyon, Grenoble, Lille etc. et de nombreuses signatures individuelles (Nous tenons une liste, qui ne cesse de s’accroître, à votre disposition).